De "La Déchirure" au "Temps des aveux" en salle cette semaine, rares sont finalement les documentaires et oeuvres de fictions à évoquer les terribles années de la dictature Khmère rouge, qui tua plus de 1,7 millions de personnes en moins de 4 ans.

S21, la machine de mort Khmere rouge

De quoi ça parle ?

Ce documentaire revient sur la politique d'élimination systématique orchestrée par les Khmers rouges, au Cambodge, entre 1975 et 1979, et plus particulièrement sur le S21, principal "bureau de la sécurité" du régime, où 17 000 prisonniers ont été torturés et exécutés.

Pour aller plus loin...

S 21, la machine de mort Khmere rouge a la particularité de confronter les 3 rescapés de S21 et leurs bourreaux. Le réalisateur Rithy Pan explique comment il est parvenu à convaincre les intéressés. "Je leur ai expliqué que je n'étais pas procureur, que mon film n'était pas un tribunal. Que s'ils arrivaient sur le tournage avec la paix, ils repartiraient avec la paix. Que parler pouvait leur permettre d'être mieux avec eux-mêmes. Mais que pour autant, au regard des victimes et de leurs familles, mon travail ne leur servirait pas à se laver des crimes qu'ils ont commis. Ce film est un espace de dialogue où chacun assume ses responsabilités vis-à-vis de l'histoire".

Le principal centre de torture polpotiste est aujourd'hui devenu un musée sur le génocide de Tuol Sleng. Seuls trois prisonniers rescapés sont encore en vie. Les tortionnaires du S21 ont, quant à eux, laissé des biographies qu'on peut consulter à Phnom Penh, au Centre de documentation du Cambodge, une fondation indépendante qui recense tous les documents concernant la période du génocide.