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    Fidel Castro, Kim Jong-Il, Staline : les films préférés des dictateurs
    Olivier Pallaruelo
    Olivier Pallaruelo
    -Journaliste cinéma / Responsable éditorial Jeux vidéo
    Biberonné par la VHS et les films de genres, il délaisse volontiers la fiction pour se plonger dans le réel avec les documentaires et les sujets d'actualité. Amoureux transi du support physique, il passe aussi beaucoup de temps devant les jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance.

    Fidel Castro, décédé ce vendredi à 90 ans, a dirigé d'une main de fer Cuba pendant 42 ans avant de céder le pouvoir à son frère. Celui qui lutta toute sa vie contre l'impérialisme américain n'en aimait pas moins le cinéma US comme celui de Spielberg.

    Fidel Castro, fasciné par Spielberg

    Etonnamment, Fidel Castro a semble-t-il apprécié Che, le biopic réalisé en 2008 par Steven Soderbergh qui retrace la vie de son compagnon d'arme : Ernesto Guevara. Mais c'est sans doute sa passion pour l'oeuvre de Steven Spielberg qui intrigue. En fait, de nombreux films du réalisateur furent même autorisés à être projetés à Cuba, parmi lesquels A.I. Intelligence artificielle, E.T. l'extra-terrestre, ou encore Minority Report. Très sévère en matière d'importations, Castro semblait autoriser de nombreux films américains sur le territoire cubain, et encourageait même les réalisateurs et le casting à venir dans l'île à la suite des projections, même si pour cela ces derniers doivent demander au gouvernement américain une autorisation.

    Dans un passionnant billet publié sur le site de CBS en 2003 (et republié depuis sur le site Washingtonmonthly), le journaliste Damien Cave évoquait les rapports qu'entretenait le régime avec le cinéma et plus particulièrement le cinéma américain, à l'occasion du festival du cinéma latino-américain. Steven Spielberg fut invité cette année-là. Une rétrospective de l'oeuvre du cinéaste fut organisée. Mais c'est Minority Report qui a retenu l'attention. Avec les dérives policières digne de Big Brother que montre le film, "il n'aurait probablement jamais été projeté en temps normal si Spielberg n'avait pas été là, et les cubains ont parfaitement compris le message : l'ennemi est en nous" expliquait-t-il.

    Bien que Castro ait souvent promis de ne jamais céder aux sirènes du capitalisme, préférant en cela la célèbre maxime "plutôt le socialisme ou la mort", l'industrie hollywoodienne représente une exception. Car c'est l'un des deux produits culturels américains, avec le baseball, que les cubains et le Lider Maximo pouvaient apprécier. Plus ou moins librement.

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