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    Angélique, émotive, perverse... 10 visages d'Isabelle Carré !
    Laetitia Ratane
    Laetitia Ratane
    -Responsable éditoriale des rubriques Télé, Infotainment et Streaming
    Très tôt fascinée par le grand écran et très vite accro au petit, Laetitia grandit aux côtés des héros ciné-séries culte des années 80-90. Elle nourrit son goût des autres au contact des génies du drame psychologique, des pépites du cinéma français et... des journalistes passionnés qu’elle encadre.

    A l'occasion de la sortie des "Chaises Musicales", nous avions rencontré Isabelle Carré, une actrice chaleureuse qui s'est confiée à propos de ses rôles éclectiques. Angélique, effrayante, étonnante, bouleversante, focus sur 10 de ses facettes...

    Les "filles de"...

    Daniel Auteuil dans "Romuald et Juliette"

    UGC Ph
    Hors de question de faire la vieille petite fille toute ma vie !

    "J'ai commencé en faisant les "filles de". Je fais les "mères de" aujourd'hui : la mère de Joséphine Japy et aussi sa belle- mère dans Respire et Paris-Willouby. J'ai bien l'intention de continuer et d'arriver bientôt aux grands-mères ! Je n'ai aucun souci avec ça. Hors de question de faire la vieille petite fille toute ma vie !

    Cela me fait penser à cette anecdote autour d'une comédienne de la Comédie Française qui voulait tout le temps jouer les jeunes premières alors qu'elle n'avait plus du tout l'âge. Au moment d'une réplique dans On ne badine pas avec l'amour, elle devait en tant que Camille répondre à Perdican : "J'ai 18 ans". Se rendant compte tout de même que c'était impossible à son âge, elle répondait "J'ai... t'huit ans"". Je n'ai pas du tout envie d'avoir "..t'huit ans"! J'ai 44 ans et j'adore avoir des rôles qui vont avec mon âge.

    D'ailleurs un peu après cette période où je jouais les "filles de", j'ai souffert lorsqu'on m'a fait revenir en arrière, lorsqu'au lieu de m'apprendre à grandir, les rôles qu'on m'a proposés me tiraient vers l'enfance. La vie est complexe, je voulais m'y ancrer."

    Catherine Deneuve dans "La Reine Blanche"

    D.R

    "Sur ce film il y avait Catherine Deneuve, Richard Bohringer, Jean Carmet et Giraudoux. On était à table en train de manger notre soupe. Je me sentais vraiment comme cet intrus qui "s'est glissé parmi vous, cherchez l'erreur" ! J'étais en plein dans ce fameux sentiment d'illégitimité. Sur Les Sentiments, Nathalie Baye m'avait confié le même genre de sentiment : "Jusqu'à maintenant j'ai réussi à passer entre les gouttes et personne n'a vu à quel point j'étais mauvaise, mais là ils vont me démasquer !", m'avait-elle dit. J'ai trouvé cela tellement touchant... On n'est pas dans notre petit fauteuil à se dire "Moi je sais, c'est bon, j'ai ma place et c'est normal."

    Je me sentais et me sens encore parfois illégitime...

    "Sur ce film, je trouvais tout cela très compliqué, je n'avais pas vraiment de plaisir à ce moment-là à être là car j'avais l'impression qu'il y avait plein de codes, plein de façon d'aborder les stars, je n'avais pas encore le lexique et j'étais très gênée. Jean Carmet m'a énormément marquée sur ce tournage. Je n'avais pas beaucoup de scènes avec lui et on n'avait pas discuté tant que cela mais l'observer travailler m'avait énormément appris. Son parcours de grand second rôle du cinéma français me touche...

    Hier je tournais dans une usine sidérurgique en Belgique, un premier long métrage avec François-Xavier Demaison, et la pénibilité du travail. Je pense à tous ces acteurs parlant des risques qu'ils ont pris. On a vraiment un métier de gens vernis. Cela fait partie de mon sentiment d'illégitimité ! Je ne suis pas du tout blasée, j'ai un côté ravie de la crèche. Je suis hyper heureuse de faire ce métier, d'être là. "

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