Fievel et le Nouveau Monde aurait-il emprunté à Maus ? C'est en tout cas ce que l'auteur et illustrateur de bande-dessinée Art Spiegelman a suspecté, accusant, dans les années 80, Steven Spielberg de plagiat.
Dans Maus comme dans Fievel, la métaphore animale est utilisée pour parler d'oppression, les juifs étant représentés par des souris et leurs ennemis par des chats. Bien évidemment, cette métaphore va beaucoup plus loin dans Maus, les chats représentant clairement et sans conteste les nazis. L'oeuvre de Spiegelman relate en effet ses entretiens avec son père, survivant de l'Holocauste.
Pour autant, Spiegelman n'a pas entamé de poursuites judiciaires et a préféré faire en sorte que Maus sorte avant Fievel. L'artiste avait commencé à publier quelques planches de Maus dès les années 70 dans la revue Funny Animals puis dans la revue Raw de 1981 à 1991. Mais, il attendait toujours de trouver un éditeur quand il entendit parler du Fievel animé de Spielberg, où des souris juives persécutées en Europe de l'est trouvaient refuge aux Etats-Unis.
Persuadé que Fievel s'était inspiré de Maus, Spiegelman était inquiet que son oeuvre, pourtant née avant, souffre de cette comparaison si son livre sortait après le film. Il a donc tout fait pour être publié avant la sortie du film de Don Bluth. Finalement, Pantheon publia les premiers chapitres en 1986, coupant son oeuvre en deux volumes, l'artiste n'ayant alors pas encore achevé les derniers chapitres de son histoire.
Maus a été récompensé du Prix Pulitzer en 1992.