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    Kong Skull Island : "Nous avons perdu la notion de mythe et de magie, ce genre de film permet de les retrouver"
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Avec "Kong : Skull Island", Jordan Vogt-Roberts revisite le mythe King Kong à travers un film d'aventures épique et guerrier, loin des précédentes versions du gorille géant. Rencontre.

    AlloCiné

    AlloCiné : quel souvenir gardez-vous du King Kong original ? C’est un film marquant pour vous ?

    Jordan Vogt-Roberts (réalisateur) : Bien sûr ! Le King Kong de 1933 fait partie de l’Histoire du cinéma. Il est à l’origine de genres et à l’origine des effets spéciaux. Il a amené à Ray Harryhausen, qui a amené à Star Wars… Encore aujourd’hui, c’est un chef d’œuvre. Mais je ne suis pas seulement fan de King Kong et de sa place majeure au sein de la pop-culture : je suis fan des films de monstres en générak, des films comme Jason et les Argonautes, ces films qui reposent avant tout sur les effets spéciaux et qui m’ont amené à voir ensuite Star Wars et à tomber amoureux du cinéma.

    Warner Bros. France

    Que pensez-vous des versions suivantes, en 1976 et en 2005 ?

    La version de 1976 est amusante, surtout par rapport à ce qu’elle dit de cette époque. Il y a des choses sympa dedans… et aussi des choses bizarres, comme cette scène où il la baigne. Ils ont poussé la thématique de la Belle et la Bête à l’extrême dans ce film ! Mais il reste de superbes effets, notamment les séquences sur le bateau avec la brume. Et Jeff Bridges est parfait, dedans. Quant à la version de 2005, c’est un remake parfait du film de 1933. Tous ces films racontent finalement la même histoire, en revisitant à chaque fois le mythe de La Belle et la Bête. Notre film cherche à s’en éloigner en élargissant cet univers et cette mythologie et en optant pour une nouvelle approche différente. Nous ne revenons pas à New York, la Belle n’est pas responsable de la mort de la Bête… C’était important de montrer quelque chose de nouveau, et de proposer un nouveau voyage.

    "King Kong montre comment la nature peut être belle et brutale"

    Que représente Kong pour vous ?

    Kong parle de plusieurs choses. De l’acceptation du fait qu’il y a des forces qui nous dépassent. Et de l’acceptation du mystère et de l’inconnu, à l’heure où les technologies nous permettent de répondre à tout ou presque. Nous avons perdu la notion de mythe et de magie, et ce genre de film permet de les retrouver et de nous confronter à des choses qui ne devraient pas exister, qui sont plus grandes et puissantes que nous, et d’en voir la beauté.

    Warner Bros. France

    C’est votre deuxième long métrage, et votre premier blockbuster : comment avez-vous vécu cette expérience ?

    De mon point de vue, quand vous réalisez un film, si vous n’êtes pas un minimum stressé, c’est que vous le faites mal et que vous n’êtes pas assez impliqué. Donc pour moi, Skull Island a vraiment été un grand huit émotionnel incroyable. Un voyage durant lequel j’ai traversé toutes les émotions humaines imaginables… Et juste pour le fait de voir aujourd’hui les gens sortir de projection et me dire à quel point le film les a surpris dans le bon sens, ça valait le coup de vivre cette aventure. Il y a tellement de différences entre un gros film et un petit film. Sur un gros film, vous avez des moyens énormes, des hélicoptères, des explosions… Et pourtant parfois, faire un film à un million de dollars semble plus simple. Mais au final, quelle que soit l’ampleur du projet, ça vous ramène à l’essentiel : faire un film, c’est avant tout raconter une histoire et aimer ses personnages.

    Warner Bros. France

    Votre film est sensé introduire un "Monsterverse", univers étendu dédié aux monstres géants où se croiseront notamment Kong et Godzilla. Quel a été l’impact sur le scénario ?

    Nous avons disséminé quelques éléments pour l’univers étendu qui se profile, certains de manière très subtile et d’autres de manière évidente. Mais je pense aussi que le public commence à se lasser des franchises. C’était donc important pour moi, et le studio m’a suivi, de raconter avant tout cette histoire. Une histoire qui existe pour elle-même, dans laquelle vous plongez, et qui vous fera dire si ces deux monstres viennent à se rencontrer un jour : « J’ai adoré Skull Island, j’ai hâte de le voir affronter Godzilla ». Mais mon travail a consisté avant tout à raconter l’histoire de CE film. J’ai approché notre Kong en le considérant comme un mélange de bête sauvage, d’homme et de Dieu. On le voit penser, on devine sa logique, on le voit utiliser des outils… C’était essentiel de rester concentrés sur notre film, tout en glissant quelques éléments sur le futur univers étendu.

    Kong : Skull Island, en salles le 8 mars

     

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