Mon compte
    Si vous avez aimé Lost & Les 4400, vous aimerez peut-être The Crossing

    La chaîne américaine ABC entame la diffusion ce lundi soir de ce qu'elle aimerait voir devenir son "nouveau Lost". Intitulée "The Crossing", cette série de SF high-concept fait furieusement penser à "Les 4400" avec un fond politique intéressant...

    ABC Studios

    De quoi ça parle ?

    Des réfugiés de guerre, échoués par la mer, demandent asile dans un petit village de pêcheurs. Fait étrange, ils ont la nationalité américaine et le conflit qu'ils fuient n'a pas encore eu lieu... Tandis que le gouvernement cherche à résoudre ce mystère, une chose est sûre : la vie des réfugiés et de la population locale ne sera plus jamais la même.

    Créée par Jay Beattie & Dan Dworkin (Scream). Avec Steve Zahn, Natalie Martinez, Sandrine Holt...

    Tous les lundis soirs sur ABC. Aucune chaîne française n'en a pour le moment annoncé l'acquisition.

    Qu'est-ce que ça vaut ?

    Fut une époque, à partir du milieu des années 2000, où les séries high-concept envahissaient les écrans américains après les succès fulgurants de 24Lost et Prison Break. La plupart ont été des échecs cuisants. On se souvient -ou pas- notamment de Flash Forward, The EventThe Nine ou encore Surface. Des séries avec des points de départ forts, accrocheurs, qui étaient d'ailleurs parfois plutôt réussies, mais qui ne sont pas parvenus à maintenir l'intérêt sur la durée. Cette mode a fini par passer mais on nous propose encore de temps en temps des séries dans cette veine. C'est le cas ici avec The Crossing, que la chaîne ABC vend comme un héritier de Lost sur son affiche ("From the network that brought you Lost"). Un argument marketing certes, mais qui n'est pas mensonger. Il y a un peu de la série de Damon Lindelof et Carlton Cuse. Mais pas assez...

    La force de Lost résidait dans ses personnages, qui étaient au coeur du dispositif narratif puisque leurs vies était dissiquées à chaque épisode à travers des flashbacks puis des flash forwards. Ils nous permettaient de comprendre qui ils étaient, ce que cette île avait changé pour eux et ce qu'ils étaient devenus en la quittant. The Crossing fait l'erreur d'adopter dès le départ non pas le point de vue de ces naufragés, dont on ignore les réelles intentions, mais celui de ceux qui assistent, médusés, à leur arrivée. Un peu comme si Lost avait démarré en montrant le crash d'avion du côté des "Autres" déjà présents sur l'île. Elle n'aurait pas eu la même force. Si les problèmatiques développées dans The Crossing sont différentes de celles de Lost, il n'en reste pas moins que ce sont "les migrants" qui nous intéressent plutôt que le shérif de la ville -et de son divorce dont on se fiche éperdument- et on les voit finalement peu. Comme s'il fallait absolument garder le mystère autour de leurs origines le plus longtemps possible. Or, ce sont eux qui nous ferons revenir et rester, pas le mystère dont on pressent qu'il nous décevra tôt ou tard...

    Pour autant, ce premier épisode est relativement efficace et entre tout de suite dans le coeur du sujet avec une scène d'ouverture assez impressionnante. Les nombreux rebondissements qui l'émaillent permettent de garder un rythme effrené tout du long, malgré des clichés qui s'enchaînent, quelques mièvreries dont on se serait passé et un sentiment tenace que les scénaristes nous en donnent un peu trop, trop vite. Sans compter que les ressemblances avec la série Les 4400 sont troublantes, au point de se dire qu'au fond, cette série on l'a déjà vue, et en mieux. Le cliffhanger donne toutefois envie de revenir et la bonne nouvelle c'est que la saison est plutôt courte, avec une dizaine d'épisodes seulement. Cela pourrait être un gros avantage par rapport aux séries high-concept d'antan qui contenaient bien trop d'épisodes -en général 22- pour offrir quelque chose de constamment satisfaisant. Elles se perdaient souvent en interminables digressions et complications inutiles.

    Si The Crossing parvient à épouser le discours politique qu'elle ne fait que tenir au second plan tout au long du pilote -sur la question de l'accueil fait aux migrants et du rejet de l'autre- alors elle pourrait figurer parmi ces programmes de télévision qui marqueront l'ère de la présidence de Donald Trump en la commentant à sa manière, à travers l"allégorie. Et on y trouverait là son réel intérêt. Car un divertissement bien foutu mais déjà vu ne suffit plus.

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top