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    The Wire, Game of Thrones... Aidan Gillen en 4 rôles marquants

    Fort d'une carrière qui dure depuis plus de trois décennies, le discret Aidan Gillen célèbre aujourd'hui ses 50 ans. L'occasion de fêter le flamboyant talent de l'acteur irlandais, en retraversant ces rôles les plus marquants...

    Channel 4

    Queer as Folk (1999 -2000)

    Si Aidan Gillen démarre sa carrière dans les années 80, ce n’est qu’à l’aube des années 2000 qu’il décroche son rôle le plus conséquent, "celui qui change tout", dans Queer As Folk. Un rôle inoubliable pour un drama aussi sexy et fun que révolutionnaire. A la fin des années 1990, la série de Russell T. Davies, qui à l’origine devait s’appeler Queer As Fuck, s'amorce en effet comme une pionnière, en parlant ouvertement de sexualité – tout en la montrant - et, surtout, en mettant sur le devant de la scène des héros homosexuels. A savoir, Stuart (Gillen), un tombeur, Vince (Craig Kelly), son meilleur ami plutôt réservé, et Nathan (bébé Charlie Hunnam), un jeune garçon de 15 ans qui découvre sa sexualité.

    A l’époque, Gillen a presque 30 ans, il vient de devenir papa et, en lisant les scripts de Davies, comprend toute l’audace et le pouvoir du projet. Il embarque pour Manchester où deux saisons seront produites (pour seulement 10 épisodes).

    Si Queer As Folk peut aujourd'hui paraître un brin datée, elle est bien celle qui a permis de découvrir le talent explosif d'Aidan Gillen, un acteur capable de tout jouer avec intensité. Car le charismatique Stuart peut être un véritable salaud, se mouvoir l'instant d'après comme le prédateur qu'il est puis ses yeux malicieux peuvent, la minute suivante, montrer le désarroi le plus total. C'est aussi pour cette raison que le personnage a tant marqué. Dans sa vie nocturne, Stuart vit à 100 à l'heure et assume ce qu'il veut et ceux qu'il va aimer, mais se montre incapable, en privé, de dire à ses parents qu’il est homosexuel (jusqu’à une fameuse scène où Gillen déclame pour la première l'un des discours coup de poing dont il est capable).

    Une série phare dans sa carrière, à découvrir pour tous les fans de l'acteur et dont le succès s’est étendu aux Etats-Unis. L’année suivante, Showtime a en effet créé sa propre version, Queer As Folk (US), dans laquelle Gale Harold campait Brian, le Stuart du show...

    HBO

    The Wire (2004 - 2008)

    Certainement le plus beau et le plus fin des rôles qu'Aidan Gillen nous ait offert. Bien avant les exceptionnelles manigances de Game of Thrones, l'acteur a fait ses armes dans LE panier de crabes le plus foisonnant, le plus pourri et le plus intelligent de la télévision : celui de The Wire

    Apparu à compter de la troisième saison du show, son personnage a fait nette impression et, ce, à plusieurs égards, jusque dans la dernière et cinquième saison. Simple conseiller municipal à Baltimore, Tommy Carcetti nous est d'abord introduit comme un pur, un homme avec de l'ambition, certes, mais surtout des convictions et des intentions. Celles de faire bouger enfin les lignes dans la ville. Et on y croyait ! Tout comme les électeurs, on croyait au sourire du politique Carcetti, à sa verve, à son intensité, à ses idéaux... Alors qu'en réalité, on se faisait nous-mêmes balader. Comme tous les autres avant lui, cynisme ultime de The Wire, Tommy Carcetti va se parjurer et, par ambition et soif de pouvoir, mettre de côté ses belles idées et réformes pour se faire, lui, sa place au soleil. 

    Inspiré à David Simon, le créateur de The Wire, par plusieurs hommes politiques locaux à qui il a eu affaire durant ses années de reporter, Carcetti finira lui aussi par décevoir, par trahir, par cacher, mentir et par se retrouver dans le système, à jouer des coudes dans la terrible bureaucratie du show et la fameuse "Chain of Command". Devenu Gouverneur du Maryland, Carcetti est l'un des symboles les plus probants de l'infernale boucle de The Wire... Immanquable !

    RTÉ Television

    Love/Hate (2010 - 2011)

    Le retour aux sources et à l’accent irlandais ! Après l’expérience américaine de The Wire, Aidan Gillen retourne dans ses contrées irlandaises pour Love/Hate, un drama racontant les dessous du crime organisé à Dublin. Pendant les deux premières saisons (la série en compte cinq), l’acteur portait le show dans le rôle de John Boy, le grand manitou du gang de la série, à la tête du trafic de drogue de la ville. John Boy faisait alors face au retour de Darren (Robert Sheehan de Misfits) au sein de son gang, un jeune homme qui tentait d’échapper à cette vie sans jamais vraiment y parvenir.

    A première vue, une série criminelle plutôt classique mais qui vaut vraiment le détour pour ses dialogues, son dialecte et le décor de Dublin. Dans Love/Hate, c'est tout le portrait d'un pays, d'une économie en déliquescence et d'une religion omniprésente qui nous est dressé. Et si les séries britanniques ont su faire leur chemin, c’est bien loin d’être le cas pour les séries irlandaises, beaucoup plus rares et moins visibles. Une erreur désormais corrigée puisque, longtemps inédite en France, Love/Hate est désormais disponible sur Netflix.  

    HBO

    Game of Thrones (2011-2017)

    Il va nous manquer. Et c'est peu de le dire ! En sept saisons, Peter Baelish, alias Littlefinger, a fait une sacrée impression sur une sacrée communauté, celle des fans de Game of Thrones. Il s'agit d'ailleurs et sans conteste du rôle le plus marquant d'Aidan Gillen tant c'est celui qui l'a fait connaitre à un large public et, ce, mondialement.  Dans la peau du maître de la manigance, Aidan Gillen a pu faire montre de tous ses talents de caméléon car, jamais, jusqu'à sa disparition dans la saison 7, le dangereux Littlefinger n'a exposé son véritable jeu, ses véritables intentions, ses véritables sentiments. Lentement, le plus grand stratège de la série a semé ses graines, doucement, il a placé ses pions ici et là, en prenant soin de ne pas trop en montrer et de ne pas trop se dévoiler.

    Il s'est échappé de la maison close dont il était le maître et est devenu Lord Protecteur du Val, après moult stratégies et crimes, accédant lentement mais sûrement au pouvoir. Impossible également de ne pas être dérouté par son histoire avec Sansa, la fille de celle qu'il avait autrefois tendrement aimée et à qui il semblait vouer la concrétisation de tous ses plans. Du moins, en apparence. “Le chaos n'est pas une fosse, le chaos est une échelle (...) Seule l'échelle est réelle. Seule l'ascension importe".  Le génie d'un acteur dans toute sa splendeur et des répliques déjà cultes ! Sacré Littlefinger...

    => Quant à l'avenir, il s'annonce heureusement radieux pour ce cher Aidan Gillen. La télévision lui offrira prochainement deux nouveaux rôles principaux. Il sera ainsi la star de la minisérie adaptée de John Le Carré, L'espion qui venait du froid mais aussi celle de Blue Book, produite par Robert Zemeckis, série qui racontera l'histoire vraie d'un agent secret du gouvernement américain qui, dans les années 50, a enquêté sur les phénomènes des Objets Volants Non Identifiés. Et au cinéma, il participera à deux biopics ! On le verra en décembre prochain dans Bohemian Rhapsody dans lequel il jouera le manager de Queen mais aussi dans James et Lucia, où il interprétera James Joyce. De quoi se réjouir en somme !

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