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    Friends : que pensait la presse du final de la série, il y a 15 ans ?

    Le 6 mai 2004 était diffusé le dernier épisode de la célèbre et culte sitcom : Friends. Des au revoir pleins de larmes et de sanglots après une aventure longue de dix ans. Qu’avait pensé la presse de cet ultime épisode ? Flash-back…

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    Aujourd’hui, on se souvient forcément des clés posés sur le comptoir alors que la porte se referme une dernière fois. Des images ancrées chez des millions de fans de Friends qui voyaient leurs séries fétiches, quitter définitivement la télévision. Le genre qui reste. C’est à dire qu’on ne se souvient pas forcément de l’épisode entier mais ces images-là, elles demeurent envers et contre tout.

    La mémoire, c’est quelque chose de particulier. Parfois elle est une bien mauvaise amie. Elle enjolive une réalité, la déforme ; elle peut être sélective ou même mensongère. Le temps détruit tout disait Gaspar Noé à la fin d’Irréversible. Il déforme aussi nos souvenirs. Car aujourd’hui, si on célèbre Friends pour la qualité de son écriture, pour son culte, pour ses personnages qui nous ont accompagné pendant dix longues années (et plus, au fil des nombreuses rediffusions ou révisions), l’accueil critique du dernier épisode ne fut pas toujours aussi élégiaque. Petite revue de presse américaine.

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    « Un épisode plus touchant que comique »

    Alors bien sûr, il y a celles qui trouvent que le job est fait et que le final est à l’image de ce que l’on aurait pu en attendre. « Un débordement de câlins et bisous et moments émouvants » pour le Washington Post ; « doux, idiot et satisfaisant » pour le Hartfort Courant ; « un peu trop propre même si c’était ce que les fans voulaient » pour le Newsday ; « après des adieux aussi exhaustifs que épuisant, Friends a finalement célébré sa sortie avec un épisode plus touchant que comique, plus satisfaisant en terme de conclusion que hilarant » pour le Fort Worth Star Telegram ou bien « En fin de compte, cet épisode fait exactement ce qu’il était censé faire. Il conclut toutes les histoires en nous rappelant pourquoi nous avons aimé la série et combien nous allons la manquer » pour USA Today.

    Pour d’autres, l’affaire est moins évidente et l’épisode final traduit parfaitement un essoufflement générale qui fait dire qu’il était grand temps que cela s’arrête. « Avec toute la panoplie frénétique et la frénésie entourant le dernier épisode de Friends, est-il vraiment possible de savoir - ou de se soucier - de que ce que l’on peut penser concernant la fin de la série après 10 ans ? Ce qui complique les choses, c’est que la saison 10 a été horrible, bien pire que ce que l’on aurait pu attendre d’une série qui fut si grande. Il n’est donc pas surprenant que le dernier épisode soit non seulement prévisible mais également interminable. Bien emballé avec de grands événements qui bouleversent la vie, cet épisode final ressemble à une sitcom de vingt minutes étirée inutilement » indique Heather Havrilesky pour Salon.

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    « Des abrutis dysfonctionnels... »

    C’est aussi l’occasion pour certains de carrément réviser leur jugement concernant la série : « il est facile de mépriser Friends. Les deux heures de final d’hier soir [le double épisode était précédé d’un long clip commémoratif] ont épuisé tout l’amusement. Il en va de même pour une série massivement populaire de dix ans. [...] Si une sitcom diffusée sur un network est aimée par tous, est ce que cela en fait une bonne série pour autant ? [...] Friends n’a jamais été originale. [...] Friends doit sa belle réputation davantage à son horaire de diffusion qu’à la qualité de son contenu » balance le New York Times.

    Au cours des critiques, Seinfeld est souvent revenu à titre comparatif (le dernier épisode de la sitcom fut diffusé 14 mai 1998). Ce fut le cas dans une critique du Time : « La vie dans Seinfeld est peut-être plus décontractée mais ses personnages semblent toujours avoir un endroit où aller. Dans Friends, les autres sont toujours là pour supporter les dernières difficultés personnelles ou offrir une épaule sur laquelle pleurer. Mais qui voudrait des conseils de ces abrutis dysfonctionnels, avec leur références obsessionnelles à la pop culture ? ». Pour d’autre, en revanche, si le final de Friends n’est pas aussi parfait que celui de The Mary Tyler Moore Show, il n’est pas néanmoins : « cette claque lancée à la figure comme celui de Seinfeld »(USA Today).

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    Plus qu'une sitcom, une soapcom !

    Critiquer un dernier épisode est toujours un exercice un peu délicat car il faut parfois savoir séparer l’histoire de son Histoire. Il y a comment l’épisode conclut une oeuvre longue de dix ans et comment est vécue cette aventure dans sa globalité. Il y a aussi la place que tient la série dans son actualité. Quand fut annoncée la fin de Friends, les médias américains n'ont pas hésité à appeler cette échéance « la mort des sitcoms » comme si la série devenait la dernière représentante du genre à être capable de massivement capter son audience. Slate n'a alors pas manqué de pointer du doigt l'absurdité de cette sentence (comme tout constat définitif, le futur tend à vous prouver le contraire), tout en exposant le fait, non sans une pointe de condescendance espiègle combien la sitcom de NBC était surestimée.

    Car pour le site américain, Friends n'est pas vraiment ce que l'on croit : « Friends n'est pas une sitcom. C'est une soapcom, un feuilleton qui se fait passer pour une comédie de situation. Le thème musical, la piste de rire et le sentimentalisme niais, tout conspire à persuader les téléspectateur et les critiques qu'ils sont en train de regarder une sitcom familiale comme Quoi de neuf, docteur ? ou Sacrée famille, mis à jour pour les jeunes urbains. Mais les personnages magnifiques au style de vie opulent, le contenu sexuel explicite (tout le monde couche avec tout le monde, l’ex-femme de Ross est devenue lesbienne, le père de Chandler est travesti, etc….), les longs arcs narratifs et les cliffhangers de fin de saison sont de véritables caractéristiques. Des jours et des vies n’est pas l’unique soap dans lequel Joey a un rôle. ».

    Nous sommes en 2004 et on serait curieux de savoir ce que l’auteur de l’article aurait pensé de… How I Met Your Mother, cette sitcom qui s’est presque autant amusé avec la déconstruction de la narration que Lost avant elle. Mais pour parfaire sa théorie, l’article cite un exemple amusant : « Au début, le cadre des références de la série était l’univers de la sitcom. Dans le pilote, Rachel regarde le mariage de Joannie et Chachi dans Happy Days et Monica appelle Joey et Chandler Lenny et Squiggy [de Laverne et Shirley]. Dix ans plus tard, le point de référence est différent : alors que le départ pour Paris de Rachel est imminent, Chandler déclare : « c’est comme si Melrose Place avait été annulé » . Exactement ».

    Autrefois soapcom, aujourd'hui dirait-on dramédie ? 

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