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    The Handmaid's Tale saison 3 : "Le dernier épisode est le plus beau que j'aie jamais tourné"

    Quelques jours avant le lancement de la saison 3 de "The Handmaid's Tale", AlloCiné rencontrait Amanda Brugel à New York, qui nous parlait de Rita, de l'importance des Marthas dans cette saison et évoquait le dernier épisode... Sans rien spoiler !

    Sophie Giraud/Hulu

    Les Marthas ont un rôle plus important cette saison...

    Amanda Brugel : Cette saison de The Handmaid's Tale a pris un tour un peu inattendu pour moi. On ne voit pas vraiment quelle est l'implication exacte de Rita dans la résistance avant la fin. Ce que l'on voit, c'est la relation entre Serena et Rita. Je pense que Rita a un peu le syndrome de Stockholm, ce sont les deux femmes qui ont toujours été dans la maison donc pour le meilleur ou pour le pire, il doit y avoir un lien entre elles deux. Je crois que Rita s'est sentie coupable d'avoir été impliquée dans le départ de Nichole. Ayant perdu son propre enfant, elle devient presque une figure maternel pour Serena Joy. J'adore l'idée qu'on puisse, bien qu'étant très différentes, travailler ensemble et s'entendre. C'est un élément très important cette saison, dans les différentes relations entre les femmes, certaines amitiés très inattendues se nouent – Moira et Emily par exemple – et c'est un beau message pour les femmes qui nous regardent.

    La série diverge de plus en plus du roman de Margaret Atwood. En tant que véritable connaisseuse de ce matériau original [Amanda Brugel a écrit un mémoire à l'université sur La Servante écarlate], avez-vous eu du mal à l'accepter ?

    Au début, j'ai vraiment lutté pour accepter ce qui se joue entre Rita et Serena, je me demandais comment faire, et puis, j'ai vu Melania Trump aux infos et quelque chose m'a frappée. Évidemment je ne sous-entend pas de parallèle entre elle et Serena, mais c'est une femme pour laquelle je n'ai pas vraiment d'empathie, mais d'un coup, je regardais son langage corporel et je me suis dit que j'aimerais vraiment pouvoir discuter avec elle, de femme à femme, de ses sentiments, de ce que c'est d'être marié à cette personne. Et je n'imaginais pas vivre dans la même maison que cette femme pendant des années et ne pas nouer de relation avec elle. En fin de compte, ça m'a aidée à avoir plus d'empathie dans la vraie vie et finalement j'ai adoré la direction que prenait cette relation. On a tous du mal à savoir ce que ça implique de devoir survivre et ce qu'on ferait dans la situation de ces femmes à Gilead. Ce que j'aime vraiment dans l'écriture de la série, c'est que les scénaristes racontent des histoires de survie très différentes : Rita garde la tête froide, June veut mettre le monde à feu et à sang, Serena est méthodique... Cela permet d'explorer différentes facettes de ce que peut être la survie dans un monde comme celui-ci. 

    De qui seriez-vous la plus proche à votre avis ?

    Je pense que je serais Serena Joy. Je suis un peu manipulatrice, et un peu psychopathe dans la vraie vie ! (Rires) Trêve de plaisanterie, ce que j'aime dans ce personnage, c'est qu'elle est brillante et elle fera tout ce qu'il faut pour survivre. Les gens adorent June, son empathie, veulent s'identifier à ce personnage, mais parfois, son empathie lui crée vraiment des problèmes. Serena est un requin, elle est beaucoup plus stratège et même insensible et je pense que parfois, c'est nécessaire. 

    Cette saison est pleine d'espoir, je trouve. Plus que les précédentes.

    Au cours des deux premières saisons, les Marthas ont été très discrètes, très silencieuses, on avait le sentiment qu'elles n'étaient pas utilisées à leur juste valeur. Avec la saison 3, on a l'impression que c'est enfin leur moment. Vous deviez attendre ça depuis longtemps ?

    Oui ! C'était un vrai challenge d'être dans une série si bien écrite en ayant aussi peu de texte. Au début, c'était simplement : "Oui, madame" ou "Non, madame". Mais cela m'a permis de créer les bases du personnages, parce que c'était mon corps qui devait parler, mon regard. En ayant davantage de répliques dans cette saison, j'ai l'impression d'avoir vraiment quelque chose à donner. Ce n'est pas une quantité considérable de texte, mais on voit toute la bonté de Rita. Le dernier épisode de la saison est le plus beau que j'aie jamais tourné de ma vie et je n'ai presque aucune réplique. C'est le rôle le plus difficile qu'on m'ait donné à jouer, physiquement, mentalement, émotionnellement. Même si les Marthas sont mises beaucoup plus en avant, elles restent encore un mystère, et je trouve cela vraiment bien. 

    L'intrigue prend-elle un tour inattendu en ce qui concerne les Marthas ?

    Oui, mais c'est ce que j'aime justement. Je pense que les spectateurs croient qu'ils ont compris, qu'ils savent dans quelle direction on va aller. Je pense que la plupart des gens se sont dit que mon personnage allait être le leader de ce réseau souterrain, alors que je n'arrive vraiment qu'à la toute fin de la saison et c'est super, car cela permet à d'autres Marthas d'être mises en lumière et au public de les découvrir : Beth, Sienna... On a toutes une personnalité différente et les gens peuvent enfin connaître les Marthas, dans leur ensemble et en même temps en tant qu'individu et peuvent enfin s'y attacher. Les Servantes sont des esclaves sexuelles, mais les Marthas sont vraiment tout en bas de l'échelle. Pendant ma première année de tournage, les gens me rentraient dedans, littéralement, car ils ne pouvaient pas me voir tant mon costume est terne. Au moins, les Servantes ont de la valeur aux yeux de Gilead, dans une certaine mesure. Les Marthas, elles, n'en ont aucune. C'est pour cela qu'il y a un peu d'animosité entre les deux groupes et la manière dont toutes ces femmes s'unissent pour la liberté dans la saison 3 est d'autant plus bouleversante. 

    Selon, cela reflète aussi la réalité ? 

    Bien sûr. Je ne pense pas que les scénaristes aient pu anticiper ce qui allait se passer aux Etats-Unis, à quel point il allait devenir important pour les femmes de s'unir, mais c'est un commentaire de tout ce que les femmes ont accompli avec le mouvement #MeToo. Voir ces groupes de femmes s'unir pour la même cause est quelque chose qui, à mon avis, va inspirer les spectateurs de la série. Cette saison est pleine d'espoir, je trouve. Plus que les précédentes. 

    La bande-annonce de l'épisode 12, disponible dès demain sur OCS :

     

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