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    Il a déjà tes yeux sur France 2 : que vaut la série tirée du film de Lucien Jean-Baptiste ?
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    Trois ans après le film du même nom dans lequel un couple noir adoptait un petit garçon blanc, Lucien Jean-Baptiste réunit à nouveau la famille Aloka et fait un saut dans le temps pour raconter ce que signifie être une famille française aujourd'hui.

    Jean-Claude Lother/ FTV

    Ça parle de quoi ?

    Plusieurs années ont passé depuis que Sali (Aïssa Maïga) et Paul Aloka (Lucien Jean-Baptiste), un couple noir, ont adopté Benjamin, un enfant blanc (cf. le film Il a déjà tes yeux.) Benjamin a grandi, c'est aujourd'hui un adolescent qui a dû accueillir, un an après son adoption, un petit frère prénommé Noé. Enfant biologique du couple, Noé est noir, évidemment. Les deux frères sont, en tout, l'exact opposé : Benjamin est aussi déconneur que Noé est sérieux, aussi sportif que l'autre est intello... Autant dire qu'avec une mère d'origine africaine, un père d'origine antillaise, un fils blanc et un fils noir, les Aloka ne passent pas inaperçus dans leur vie quotidienne. Une famille un peu plus atypique que les autres, somme toute ! Mais voilà qu'un intrigant et élégant vieil homme, qui se prénomme Lazare, sonne un beau jour à la porte... et se présente comme le père de Paul. Tout l'équilibre (précaire) familial pourrait-il en être bousculé ? Et si cela donnait l'idée à Benjamin de retrouver ses parents biologiques ?

    6 épisodes de 52 minutes - à partir du 12 février à 21h sur France 2

    Ecrit et réalisé par Sébastien Mounier et Lucien Jean-Baptiste 

    Avec Aïssa Maïga, Lucien Jean-Baptiste, Arié Elmaleh, Michel Bohiri, Joakhim Sigue, Louis Durant, Marie-Philomène Nga, Bass Dhem, Delphine Théodore, Michel Jonasz...

    Ça ressemble à quoi ?

    Ça vaut le coup d'oeil ?

    Trois ans après la sortie d'Il a déjà tes yeux au cinéma, Lucien Jean-Baptiste, réalisateur, scénariste et comédien hyperactif, rassemble à nouveau son équipe pour explorer les thématiques de l'identité et des origines au sein d'une famille pas comme les autres. Un saut dans le temps nous permet de retrouver le petit Benjamin désormais adolescent, aux côtés de son frère Noé, né un an après lui, comme cela se produit souvent après une adoption au sein des couples souffrant d'infertilité. Leurs parents, Paul et Sali, les ont élevés avec amour sans faire aucune distinction de couleur de peau. Mais ils ne peuvent empêcher le destin de les rattraper lorsque Lazare, le père de Paul qu'il prétendait mort, refait un jour surface. Suite à ces retrouvailles particulières, Benjamin commence à s'interroger sur ses origines. Va-t-il vouloir retrouver sa "vraie" famille, au grand désespoir de Paul et Sali ?

    Après Faites des gosses diffusée en janvier, France 2 semble bien décidée à renouer avec le genre de la dramédie familiale, que la fin de Fais pas ci, fais pas ça semblait avoir enterré. Et surprise, Il a déjà tes yeux est une belle réussite. Ce portrait sensible de la famille Aloka et de leurs proches alterne avec finesse entre humour et émotion, ce qui était à l'origine une comédie touchante sur les difficultés de l'adoption devient une série profonde sur les liens familiaux et la parentalité.

    Grâce à son casting originel quasiment au complet réuni pour l'occasion (exception faite de Vincent Elbaz, remplacé par Arié Elmaleh qui se glisse avec une aisance déconcertante dans le rôle de Manu, l'ami de Paul) et à son générique entraînant et coloré, on se laisse vite entraîner dans cette comédie familiale touchante qui gagne progressivement en émotion. Michel Bohiri, célèbre acteur ivoirien, incarne avec justesse et légèreté ce père en quête de pardon qui surgit de nulle part; on rit toujours des facéties de Manu, et le duo formé par Marie-Philomène Nga et Bass Dhem dans le rôle des parents de Sali se révèle bien moins caricatural qu'il n'y paraît, et donne lieu à l'une des plus jolies séquences de la série.

    Outre sa grande diversité, qui fait toujours cruellement défaut aux séries françaises diffusées sur les canaux traditionnels, la force de cette série réside avant tout dans son humanisme et son authenticité en s'emparant du sujet universel de la filiation et de thématiques sociétales comme l'immigration. Sans jamais se poser en donneurs de leçons, Lucien Jean-Baptiste et son coscénariste Sébastien Mounier parviennent à viser juste en nous livrant un récit plein de bienveillance et de tendresse. Que demander de plus à une série familiale ?

    Notre reportage dans les coulisses du tournage de la série :

     

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