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    Lucifer sur Netflix : arrivée de Dieu, épisode musical... que vaut la partie 2 de la saison 5 ?
    Jérémie Dunand
    Jérémie Dunand
    -Chef de rubrique télé / Journaliste
    Passionné de séries en tous genres, mais aussi d'horreur et de teen movies, Jérémie Dunand a été biberonné aux séries ados et aux slashers des années 90, de Buffy à Scream, en passant par Dawson. Chef de rubrique télé, il écrit aujourd'hui principalement sur les séries et unitaires français.

    La partie 2 de la saison 5 de "Lucifer" est enfin disponible sur Netflix. Ces nouveaux épisodes sont-ils à la hauteur des très bonnes fournées précédentes ? L'arrivée de Dieu fait-elle du bien à la série portée par Tom Ellis ? On vous dit tout.

    Il n'y a pas que pour Lucifer, Chloé, Maze et les autres que le temps s'était figé une fois la première partie de la saison 5 terminée en août dernier. Depuis neuf mois, les fans de la série fantastico-policière portée par Tom Ellis retenaient leur souffle et comptaient les jours qui les séparaient de la résolution de ce cliffhanger dantesque, marqué par l'arrivée sur Terre (et dans la série, enfin) du père de Lucifer et d'Amenadiel : Dieu en personne, incarné par Dennis Haysbert.

    Aujourd'hui, la partie 2 de cette cinquième saison, composée à nouveau de huit épisodes, est enfin disponible sur Netflix et l'attente touche donc à sa fin pour tous les abonnés de la plateforme de streaming accros aux aventures du Seigneur des Enfers.

    Et si les fans hardcore y trouveront forcément leur compte - car l'humour propre aux personnages est toujours aussi décapant - cette nouvelle fournée déçoit en partie, après une saison 4 et une première moitié de saison 5 de haute volée, rythmées notamment par des menaces ou des antagonistes redoutables qui manquent cette fois-ci quelque peu à Lucifer. Et qui offraient à la série un souffle épique qu'on ne retrouve plus vraiment.

    Lucifer
    Lucifer
    Sortie : 2016-01-25 | 42 min
    Série : Lucifer
    Avec Tom Ellis, Lauren German, Kevin Alejandro
    Presse
    2,0
    Spectateurs
    4,1
    Voir sur Netflix

    Dieu, un cadeau du ciel pour la série

    En dehors d'un caméo vocal en saison 2 effectué par Neil Gaiman en personne, le créateur des comics dont est tirée la série, Dieu n'était encore jamais apparu en chair et en os dans Lucifer. Son arrivée, dans les toutes dernières secondes de la partie 1 de cette cinquième saison, était donc un vrai événement, tant son rôle est majeur dans la mythologie de la série et dans l'évolution des personnages. Et, disons-le sans détour : sa présence tout au long de la partie 2 est la bonne nouvelle de ces nouveaux épisodes !

    Présenté tout d'abord sous un aspect plutôt dur et taiseux, dont l'aura impose le respect (il s'agit de Dieu le Père, après tout), le personnage campé par Dennis Haysbert (24 heures chrono) se révèle finalement bien vite très drôle et apporte une bonne dose d'humour supplémentaire à une série qui n'en a pourtant jamais manqué. Ses échanges avec Lucifer, Ella (Aimee Garcia), Amenadiel (D.B. Woodside), ou Dan (Kevin Alejandro) sont savoureux (Dieu n'étant pas passé à côté de l'aventure entre Dan et son ex-femme) et le rôle qu'il joue dans l'épisode musical est plutôt bien vu de la part des auteurs.

    John P. Fleenor / Netflix

    Mais surtout, l'arrivée de Dieu sur Terre permet de faire ressurgir tous les désirs, toutes les angoisses, et tous les questionnements de Lucifer, d'Amenadiel, de Maze, et de Michael, le jumeau du héros. Car en tant qu'être divin tout-puissant et omniscient, Dieu est, en théorie, censé pouvoir répondre à toutes leurs interrogations et résoudre tous leurs dilemmes.

    Mais ce dernier est en réalité là pour annoncer une nouvelle capitale à ses fils : il souhaite prendre sa retraite. Et la course à sa succession, au coeur des derniers épisodes, va tout bouleverser et va, une fois de plus, pousser chacun des personnages à se demander ce qu'il veut vraiment et à se projeter, non sans complications, vers l'avenir.

    Comme toujours, c'est donc la mythologie de Lucifer qui s'impose comme la grande force de la série. A travers cette intrigue d'héritage - qui de Lucifer, de Michael, ou d'Amenadiel sera adoubé par sa fratrie pour succéder à leur Père au Paradis ? - les showrunners Joe Henderson et Ildy Modrovich font d'ailleurs revenir quelques visages connus (dont Rémiel incarnée par Vinessa Vidotto) et en profitent pour introduire les nombreux frères et soeur de Lucifer que nous n'avions encore jamais croisés.

    Une famille d'anges dysfonctionnels qui apporte, là encore, pas mal d'humour à l'ensemble. Et qui permet à la saison de culminer vers un climax intense.

    Des épisodes peu inspirés et des relations qui stagnent nuisent à cette saison 5B

    Cependant, comme toujours dans Lucifer, la mythologie n'est qu'un élément de la série. Après tout, depuis maintenant cinq saisons, nous sommes surtout et avant tout confrontés à un procedural un peu à part, qui mêle enquêtes bouclées à chaque épisode, et intrigues feuilletonnantes axées à la fois sur les enjeux divins et démoniaques, et sur les romances qui lient les personnages.

    Et notamment Lucifer et Chloe (Lauren German), qui se sont finalement avoués leurs sentiments en saison 4 et qui filent désormais le parfait (?) amour en saison 5. À quelques imprévus près. À commencer par le fait que Lucifer ne puisse visiblement pas dire à sa belle qu'il l'aime. Et malheureusement, malgré ce que la possible ascension de Lucifer sur le trône de Dieu pourrait changer pour eux, cette relation tourne un peu trop en rond dans cette partie 2. Et pire, Chloe, qui est pourtant centrale à la série depuis le pilote, passe même un peu trop au second plan à notre goût.

    Au-delà de ça, cette seconde moitié de saison 5 déçoit également au niveau des enquêtes, qui peinent vraiment à passionner, mais aussi avec ses épisodes "spéciaux", qui sont loin de la franche réussite.

    Netflix

    L'épisode musical est assez raté (on ne se remet toujours pas de l'horrible mash-up entre "Bad to the Bone" et "No Scrubs"... n'est pas Glee qui veut). L'épisode centré sur Dan ne va pas beaucoup plus loin que le gag qui dure un peu trop longtemps. Ella n'a pas vraiment d'arche narrative à proprement parler. Et l'enquête consacrée à Linda (Rachael Harris) et à un élément important de son passé résout de manière expédiée une intrigue amorcée dans la partie 1 qui aurait mérité d'être plus approfondie.

    Heureusement, des personnages comme Amenadiel et Maze (Lesley-Ann Brandt) ont droit à une jolie progression - les deux personnages cherchant plus que jamais leur place dans ce monde qui n'est pas le leur (jusqu'à finalement la trouver ?). Et les derniers épisodes, marqués par un énorme rebondissement qui devrait briser le coeur de nombreux téléspectateurs et par le retour de Michael en tant qu'antagoniste, relancent l'intérêt et nous mènent jusqu'à un final riche en surprises.

    Qui devait initialement conclure la série, puisque cet ultime épisode était déjà planifié lorsque Netflix a finalement commandé une sixième et dernière saison. Et qui aurait fait office d'une fin satisfaisante après 83 épisodes. Etait-ce vraiment nécessire de continuer ? Pas sûr tant la majorité des intrigues semblent arrivées à une conclusion logique. Mais les auteurs sauront peut-être nous surprendre. Et on est tout de même (un peu) curieux de découvrir ce qu'ils nous réservent pour les 10 derniers épisodes. Qui, cette fois-ci, devraient vraiment être les derniers.

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