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    Pour te retrouver sur M6 : "Il faut prendre la parole et montrer la réalité de l'autisme" pour Laëtitia Millot
    Julia Fernandez
    Julia Fernandez
    -Journaliste Séries TV
    Elevée à « La Trilogie du samedi », accro aux séries HBO, aux sitcoms et aux dramas britanniques, elle suit avec curiosité et enthousiasme l’évolution des séries françaises. Peu importe le genre et le format, tant que les fictions sortent des sentiers battus et aident la société à se raconter.

    M6 consacre ce soir sa programmation au thème de l'autisme avec un unitaire porté par Laëtitia Millot (Olivia) et Assaad Bouab (Dix pour cent). Un drame familial centré sur un jeune couple frappé par la disparition de leur fils autiste âgé de 11 ans.

    Quand on vous a proposé le rôle de Marion dans Pour te retrouver, qui aborde l'autisme et la parentalité, quelles ont été vos premières impressions ? Qu'est ce qui vous a convaincu de vous engager sur le projet ?

    Laëtitia Milot : J'avais déjà travaillé avec la productrice de Wild Cat, Odile MacDonald, pour Meurtres à Avignon. Elle connaît un peu mes goûts, et m'a envoyé ce scénario en ne me disant rien du tout de l'histoire. Rien. En le lisant, je n'ai pas pu le lâcher. Je ne sais pas si c'est décuplé avec la naissance de ma fille depuis, mais j'ai eu les tripes qui se sont serrées en lisant tout ça. 

    J'ai été hyper touchée par la difficulté de la vie de ces parents et ensuite par la disparition, et  l'enquête qui se resserre sur la famille. J'ai trouvé le scénario hyper angoissant; je n'avais qu'une seule hâte, c'était de lire la fin pour découvrir la finalité de l'histoire ! J'ai trouvé très original ces flash-backs qui permettent de comprendre pourquoi les personnages en sont arrivés là. 

    Ce scénario m'a retournée, et j'ai dit oui à la productrice. Je voulais contribuer à ouvrir les yeux sur le combat que doivent mener les parents d'enfants autistes : un accompagnement de toute une vie, et trop peu de structures mises en place pour qu'ils poursuivent leur scolarité, mais aussi pour l'après.

    Le titre du téléfilm a un double sens : il renvoie évidemment à l'enquête sur la disparition de Lucas, mais aussi au fait que Marion et Alexis, ses parents qui se sont séparés, tentent de recréer un lien ensemble. Qu'est-ce qui a provoqué leur séparation ? 

    Marion et Alexis se sont séparés car ils ne sont pas sur la même longueur d'onde au sujet de l'éducation de leur fils, et ils ont pris des chemins différents tous les deux car ils n'ont pas réussi à surmonter ces difficultés ensemble. Lui est dans le déni, tandis que Marion l'accepte, l'accompagne et veut faire changer les choses en montrant à la société que son fils est normal. 

    Avec Assaad Bouab, qui joue votre partenaire à l'écran, comment avez-vous approché ce couple ? Comment vous êtes-vous préparés pour vos rôles ?

    On a été très bien entourés par Bruno Garcia, notre réalisateur. Il nous dirigés au rasoir dans la direction qu'il imaginait pour le film. Il est rentré dans le sujet tout de suite, c'était son bébé aussi. C'est lui aussi qui nous a beaucoup nourri avant le tournage, Assad et moi, en nous donnant des documents sur le sujet. Assad s'est préparé de la même manière que moi, et il me semble que lui aussi a un proche concerné par l'autisme. On s'est beaucoup nourris de tous ces éléments avant les premières lectures en commun. 

    Aviez-vous des appréhensions avant d'aborder certaines scènes difficiles, notamment lors des crises de Lucas qui peuvent être très déstabilisantes pour sa mère ?

    Même si ce film aborde les réelles difficultés que peuvent rencontrer les parents, non au contraire, c'est important de parler de l'autisme. Il faut montrer des images comme ça qui montrent la réalité, tout simplement. Il faut prendre la parole et y aller, nous comédiens sommes là aussi pour faire passer des messages importants et forts sur des sujets poignants.

    Dans le film, la disparition de Lucas est d'autant plus terrible qu'on ne sait pas comment il peut réagir : c'est un enfant qui ne supporte pas d'être dans le noir, d'être touché, les bruits trop forts... La disparition peut devenir un véritable cauchemar, à partir de là, et donne cette urgence supplémentaire par rapport à l'autisme.

    Benjamin DECOIN / WILDCATS / M6

    Comment s'est déroulé l'accompagnement des deux jeunes comédiens qui interprètent Lucas sur le tournage ?

    Ce sont deux supers acteurs, qui ont été accompagnés d'une coach spécialisée dans l'autisme qui les a très bien entourés. Elle était vraiment géniale, et même nous lui demandions des conseils parce qu'on ne se comporte pas de la même façon avec un enfant autiste qu'avec un enfant qui ne l'est pas : au niveau des gestes, de la parole, des câlins, du fait de l'embrasser ou non... Tout ça se fait différemment, donc, il faut apprendre à le faire. On lui posait régulièrement des questions sur le tournage sur ce qui était juste ou non.

    Au final, les enfants ont été super, très concentrés et professionnels. Ça a vraiment été une équipe très impliquée, et ce en dépit de l'interruption de tournage qui a eu lieu au bout de deux semaines à cause du COVID. On a repris seulement cinq mois après. Mais cet état d'esprit initial a créé une véritable énergie et une vraie motivation : on voulait terminer ce film à tout prix, et toute l'équipe était plus qu'heureuse de se retrouver.

    Alors qu'Alexis s'est réfugié dans le travail, Marion hérite de la garde principale de Lucas et met en pause sa vie professionnelle pour l'élever. Est-ce souvent le cas dans la réalité ? 

    Je me suis beaucoup documenté sur l'autisme pour tourner ce film, j'ai vraiment été en immersion avec des familles, et je me suis renseignée sur le parcours d'Églantine Emeyé, qui est maman d'un enfant autiste et en a fait un documentaire très beau et bouleversant, que je conseille. 

    En réalité, ce ne sont pas obligatoirement les femmes qui restent en cas de séparation pour élever leur enfant autiste tandis que leurs maris les laisse tomber : il y a parfois des femmes qui sont aussi dans le déni et dans le refus. Il n'y a pas de règle ni de généralité. Il y a parfois des ruptures, ça c'est sûr, mais aussi des couples unis qui restent ensemble jusqu'au bout. J'ai moi-même des amis parents d'un enfant autiste, et ils sont toujours ensemble malgré les épreuves ! 

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