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    The Dark Pictures : House of Ashes, dans les pas de The Descent et Alien
    Mégane Choquet
    Mégane Choquet
    -Journaliste
    Journaliste spécialisée dans l'offre ciné et séries sur les plateformes quel que soit le genre. Ce qui ne l'empêche pas de rester fidèle à la petite lucarne et au grand écran.

    Troisième volet de l’anthologie vidéoludique The Dark Pictures, House of Ashes explore de nouveaux genres horrifiques et montre que le studio Supermassive Games compte bien sur cette franchise pour effrayer chaque année les amateurs de frissons.

    Bandai Namco Entertainment

    Après Man of Medan et Little Hope, Supermassive Games propose cette année le troisième volet de son anthologie The Dark Pictures. Le studio, à qui l’on devait l’excellent Until Dawn, continue d’explorer le filon de l’horreur à travers les légendes urbaines et les mythes terrifiants pour offrir des expériences de jeu uniques où nos choix peuvent, ou pas, tout faire basculer.

    Sorti le 22 octobre dernier, The Dark Pictures : House of Ashes se révèle être le plus réjouissant de cette série de jeux vidéo à embranchements. Après un timide Man of Medan et un plus accrocheur Little Hope, cette troisième intrigue horrifique soigne son côté cinématographique et son intrigue prenante, mais n’évite pas les défauts de ses prédécesseurs.

    "The Descent" aux enfers

    À l’instar des deux premiers volets, inspirés de légendes ou de faits réels, House of Ashes pose les bases de son intrigue principale dans un décor et un contexte connus, à savoir en pleine guerre d’Irak en 2003. Nous incarnons ici des soldats de l’armée américaine lancés dans une mission périlleuse, qu’ils n’ont pas manqué de questionner à leur lieutenant colonel de l’US Air Force.

    En pleine quête d’une potentielle installation souterraine d’armes chimiques dans les Monts Zagros, l’unité militaire surentraînée va être confrontée à l’armée irakienne avant de se retrouver piégée après une secousse sismique dans les vestiges d’un temple sumérien angoissant.

    Bandai Namco Entertainment

    Mais ces ruines, oubliées depuis des millénaires, renferment de sombres secrets, notamment des créatures surnaturelles dangereuses. On ne peut que se réjouir d’enfin voir des monstres dans cette anthologie The Dark Pictures, qui s’était pour le moment attachée à raconter des histoires de fantômes, d’esprits et de sorcières.

    Dès le prologue, le ton est donné puisqu’on nous renvoie en 2231 av. J.C. à Akkad où le roi Naram-Sin s’enfonce dans une folie meurtrière et enchaîne les sacrifices en pensant stopper une malédiction dévastatrice. Cette mise en bouche permet, pour les novices ou les plus aguerris, de se faire la main et de comprendre que, même quand on fait les bons choix, la mort est parfois inévitable.

    Pour cette nouvelle histoire, le studio fait une nouvelle fois appel à l’imaginaire collectif de son public avec des références cinématographiques évidentes mais délicieuses. Outre la mention de la divinité démoniaque Pazuzu, dont la figurine a tant effrayé le Père Merrin au début du culte L’Exorciste de William Friedkin, c’est l’esprit de deux autres films d’horreur culte qui règne dans The Dark Pictures : House of Ashes.

    Le labyrinthe maudit et fait de grottes mortelles qu’explorent les soldats renferme des monstres vampires assoiffés de sang terrés, atteints de cécité et craignant la lumière de soleil, qui rappellent les créatures de la pépite britannique The Descent de Neil Marshall. Ces monstruosités effrayantes et bien dessinées cachent une origine plus cosmique et dévastatrice dans la deuxième partie de l’histoire nous plongeant dans une ambiance à la Alien.

    Encore quelques défauts mais des séquences mémorables

    Là où Man of Medan et Little Hope offraient une galerie de personnages assez variés, House of Ashes est bien plus avare. Seulement deux femmes sont ici présentes, Rachel King, officier de terrain de la CIA, et Clarice Stokes, génie en informatique, même si cette dernière disparaît bien rapidement du paysage pour laisser le champ libre à la première héroïne sanguine, nerveuse et très badass.

    Bandai Namco Entertainment

    Incarnée par Ashley Tisdale, connue pour High School Musical et seul gros nom au casting du jeu, Rachel King permet néanmoins d’offrir les séquences les plus travaillées du jeu, entre twist rageant et scènes de survival inspirées. On pense notamment à une scène de riposte mitraillette en main et une longue balade dans un fleuve de sang.

    Si on apprécie le traitement de ce personnage, on regrette néanmoins que le reste du casting, entièrement masculin, soit moins travaillé et approfondi, même si la relation entre le soldat américain Jason et le soldat irakien Salim est relativement bien construite voire même touchante si on choisit de suivre cette voix.

    Au niveau des dialogues, ils sont mieux écrits et plus variés que dans les précédents opus. Toutefois, le problème principal de cette anthologie The Dark Pictures reste présent dans ce nouveau volet : malgré cette illusion de choix qui influent sur le cours de l’histoire, il est bien difficile de sortir du fil narratif principal et d’explorer beaucoup d’embranchements en seulement 4 ou 5 heures de jeu, même lors de nouveaux rounds.

    Mais pour contrer ce manque d’effet punitif et de véritable angoisse sur le sort de ses personnages à la moindre déroute, The Dark Pictures : House of Ashes propose 3 niveaux de difficulté permettant de corser un peu le gameplay et les différentes manipulations à faire manette en main au cours de cette aventure sanglante, toujours narrée par le Conservateur.

    Bandai Namco Entertainment

    Si The Dark Pictures : House of Ashes pêche sur quelques notions d’écriture, c’est dans son imagerie qu’il convainc totalement. Bien qu’on s’enfonce dans un sombre labyrinthe, les décors sont assez impressionnants avec trois ambiances bien distinctes soignées par des couleurs et des lumières très léchées, qui auraient très bien pu apparaître dans un long-métrage horrifique.

    Même son de cloche pour les créatures, effrayantes, réalistes et assez bien mises en scène grâce à des mouvements de caméra habilement sentis qui offriront de sacrés jumpscares. Seuls les personnages souffrent d’un problème visuel, comme sur les anciens opus de l’anthologie, concernant leurs postures et leurs émotions : une certaine raideur est à noter et quelques détails réalistes sur les visages et les mouvements de corps manquent encore à l’appel.

    Avec une toile de fond passionnante, un univers stylisé et référencé et des séquences marquantes, The Dark Pictures : House of Ashes prouve que le studio Supermassive Games s’améliore d’opus en opus sur cette franchise sans pour autant encore atteindre le niveau d’un Until Dawn. Petit bonus pour le twist en fin de jeu qui apporte une saveur particulière à ce survival horror agréable et parfait pour Halloween et qui donne déjà envie de découvrir le quatrième volet, The Devil in Me, prévu pour l’année prochaine.

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