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    Les Français vont-ils moins souvent au cinéma ? Une étude CNC fait le bilan
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.

    Pourquoi les Français vont-ils moins souvent au cinéma ? Une étude réalisée par Vertigo pour le CNC a tenté de répondre à la question et d'exposer des solutions pour une reconquête du public.

    D.R.

    Le 23 mai dernier, le CNC a dévoilé une étude édifiante réalisée par l'institut Vertigo autour de la fréquentation des salles.

    L'idée de cette étude était de comprendre pourquoi les Français allaient moins souvent au cinéma. Ainsi, le Centra National de la Cinématographie a profité du Festival de Cannes pour mettre en lumière ce bilan.

    Un an après la réouverture des salles suite à la crise sanitaire, cette étude avait également 3 buts identifiés :

    • Comprendre pourquoi la fréquentation en salles n’a pas retrouvé à ce stade son niveau d’avant-crise
    • Identifier les freins en fonction des différents types de publics
    • Mettre en perspective les principaux freins évoqués pour identifier les leviers de reconquête du public

    Selon BoxOfficePro, qui a relayé l'étude du CNC, "l’institut Vertigo a mené une enquête pour identifier à la fois le profil des spectateurs revenus en salle, et ce qui a pu freiner leurs habitudes.

    Car si la réouverture de mai 2021 a vu un afflux massif des spectateurs, depuis le marché n’a décollé qu’à l’occasion de quelques embellies, de la Fête du cinéma en juillet au phénomène Spider-Man : No Way Home en fin d’année, en passant par les vacances scolaires et Mourir peut attendre.

    Cela montre toutefois la capacité du public à se mobiliser en fonction de l’offre, comme l’a souligné la directrice du cinéma du CNC, Magali Valente. « En juillet 2021, on a atteint un niveau qui frôlait celui de 2019 » et il faut tenir compte des fortes contraintes sanitaires encore en vigueur qui ont marqué l’année passée pour relativiser le niveau des entrées.

    Le début d’année 2022 épouse en effet une tendance légèrement plus optimiste : en retard de 42 % en janvier par rapport à janvier 2019, la fréquentation est “remontée” à -23 % en avril, premier mois complet sans restrictions sanitaires."

    Le CNC rappelle aussi que la France, avec une baisse de la fréquentation de 55% en 2021 par rapport à 2019 (et de - 28 %par rapport à 2017-2019 depuis le 19 mai 2021), reste le 1er pays européen en termes de fréquentation, notamment par comparaison avec le Royaume-Uni (-58%), l’Allemagne (-65%), ou l’Italie (-75%).

    L’étude démontre ainsi que 48% des Français déclarent être revenus moins souvent ou plus du tout au cinéma depuis la réouverture des salles le 19 mai 2021. 

    Plus précisément, "les statistiques confirment les constats dressés dès 2021, à savoir que les jeunes sont revenus plus facilement au cinéma que les 60 ans et plus et qu’une partie des actifs, les 25-59 ans, n’a pas renoué avec ses habitudes de fréquentation d’avant la crise sanitaire. 

    En effet, près de 5 spectateurs sur 10 n’ont pas renoué avec leurs habitudes pré-Covid (+25-59 ans). L’étude fait également ressortir que cette baisse de la fréquentation est liée à une conjonction de facteurs, certains conjoncturels et d’autres plus structurels.

    Ainsi, les cinq principales raisons pour lesquelles les spectateurs déclarent aller moins souvent, ou plus du tout, au cinéma depuis la réouverture des salles, sont : 

    • Pour 38% d’entre eux, une perte d’habitude d’aller au cinéma
    • Pour 36% d’entre eux, la perception du prix du billet
    • Pour 33% d’entre eux, le port masque
    • Pour 26% d’entre eux, la préférence pour regarder des films sur d’autres supports
    • Pour 23% d’entre eux, le manque d’intérêts pour les films proposés"

    Toujours d'après le CNC, "l’étude met en lumière le fait que, si les raisons principales sont les mêmes pour l’ensemble des tranches d’âge, elles arrivent dans un ordre différent selon les catégories de la population :

    • pour les 15-34 ans, c’est la préférence pour d’autres supports qui prévaut (36%)
    • pour les 35-59 ans, c’est la perception de cherté du prix du billet qui tient la première place (46%)
    • pour les 60 ans et plus, c’est la perte d’habitude qui est citée en premier lieu (51%). 

    L’étude est également riche en enseignements sur les leviers d’action dont disposent les acteurs de la filière et les pouvoirs publics, lorsqu’elle analyse les motivations des spectateurs qui ont renoué avec l’habitude de fréquenter la salle de cinéma :

    • c’est tout d’abord, tout simplement, l’envie de voir un film qui a prévalu (51%)
    • suivie par le l’intérêt pour les conditions optimales de son, d’image et de confort offertes par la salle de cinéma (37%)
    • sont citées immédiatement après l’envie de passer un moment collectif entre amis, en famille ou en couple (36%)
    • puis celle de profiter d’un loisir qui fait sortir de chez soi et brise la routine du quotidien (34%)."

    "La France demeure le 1er pays européen en termes de fréquentation et l’atonie constatée depuis la réouverture des salles n’est pas une fatalité ! Le cinéma ne disparaîtra jamais des salles !

    Les professionnels, avec l’appui du CNC, travaillent déjà aux moyens de faire revenir les spectateurs en salle de façon plus massive et l’étude que nous divulguons aujourd’hui est riche d’enseignements pour l’action", a affirmé Dominique Boutonnat, président du CNC.

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