Troisième épisode de la saga "Woody Allen et les producteurs". Après avoir divorcé de Sweetland Films en mars, le réalisateur new-yorkais n'a pas fait traîner la succession. En avril il s'alliait à DreamWorks. Et mercredi, le prolifique cinéaste de Manhattan s'est "pacsé" avec VCL Film+Media AG, leader allemand de la production et distribution de films indépendants.
Chacune des parties a trouvé un intérêt à cet accord. Woody Allen voit son portefeuille alourdi de 100 millions de dollars (106 millions d'euros). Une avance que lui a accordé la firme munichoise pour la réalisation de ses trois prochains films. C'est la première fois qu'il s'assure, à l'avance, le financement intégral de trois films. Jusque là, le génial metteur en scène ne vendait ses films qu'au compte-goutte, à raison de un par an. La provision de trésorerie qu'il a scellé avec le géant allemand le met très à l'aise. Une position confortable qui rime avec contrôle créatif complet.
Et ce coup-ci, Woody prend l'oseille mais ne se tire pas. VCL possède désormais les droits de distribution à l'étranger pour 40 ans. Les négociations sont déjà bien avancées pour que la société se taille la part du lion sur les marchés français, espagnol et italien. Ces trois pays font partie des plus friands des élucubrations humoristiques du réalisateur de Broadway Danny Rose et contribueront certainement largement aux 100 millions d'euros de bénéfices que le magnat d'outre-Rhin compte tirer de l'exploitation des films sur l'ensemble du globe.
Aux Etats-Unis, ce sera la DreamWorks qui se chargera d'alimenter les salles obscures en productions "alléniennes". Le dernier Woody Allen, Small Time Crooks, a servi de cobaye à cette alliance. Après un mois dans les cinémas américains, le film a généré 15 millions de dollars de recettes. Mais le véritable jackpot risque de tomber quand il passera les frontières.
Woody Allen, lui, ne semble pas trop touché par ces tractations bassement matérielles. Comme chaque année, il tournera son prochain film à l'automne prochain. Comme d'habitude titres, casting, ombre d'une intrigue de ses trois prochains projets restent top secrets. Et toujours encore, son pouvoir de séduction n'est pas entamé. Après Diane Keaton, Louise Lasser et Mia Farrow, Woody Allen tombe les producteurs.
M.C.B.
