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    Trouble every day : amour à mort

    "Trouble every day" de Claire Denis a scotché, dimanche, les festivaliers sur leur siège. Le film était présenté hors compétition.

    Deux personnes atteintes d'un syndrome étrange. Shane (Vincent Gallo) souffre d'un mal qui le ronge. Venu avec sa femme pour une lune de miel à Paris, ce médecin américain, lorsqu'il s'assoupit dans l'avion, a des flashs horribles : des visions de cadavres ensanglantés. Il est venu en France pour comprendre de quoi il souffre et pense trouver la solution auprès de Léo, un médecin avec qui il avait travaillé.

    La femme de Léo (Béatrice Dalle) est atteinte du même mal : lorsqu'elle fait l'amour, elle va jusqu'à la lacération de son partenaire et le laisse mort. Claire Denis (Beau travail) a voulu s'attaquer à un film de genre. "Je ne voulais pas faire un film distancié. J'avais besoin de rentrer dans ce projet sans être ironique", a-t-elle expliqué lors de la conférence de presse. La réalisatrice, qui est une habituée du Festival de Cannes, revient avec un film singulier mais qui conserve l'un de ses thèmes de prédilection : la prospection du corps humain.

    Le film a piqué la curiosité des journalistes d'autant plus que l'une des projections de presse a dû être annulée pour raisons techniques, ce qui a contribué au sentiment de mystère qui entourait Trouble every day. La presse a eu une autre raison d'être frustrée : Béatrice Dalle, qui pourtant était sur la Croisette, n'est pas venue à la conférence de presse et Vincent Gallo était absent car l'acteur est en tournage.

    "J'avais envie de m'attaquer à un film de genre car dans ces films, il y a un rapport à la sensualité, à la sexualité qui m'intéresse. J'aime l'univers de Dario Argento ou de David Cronenberg." Claire Denis avoue une autre source d'inspiration : les peintures de son acteur fétiche Alex Descas, qui interprète le rôle de Léo. "Ces peintures montrent des corps avec des blessures. J'aime le rouge qu'il met dans ses tableaux."

    A la fin de la conférence, Claire Denis ose prononcer les mots qu'elle gardait jusqu'ici pour elle : "En fait c'est une histoire d'amour : faire que le baiser dure plus longtemps. Mais en aucun cas je n'ai voulu aller jusqu'au cannibalisme. Aller au-delà de certaines limites n'aurait pas été moderne."

    M-C.H.

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