Le Festival du film de Locarno, en 4e position au classement des plus grandes manifestations européennes consacrées au cinéma, ouvre ses portes ce jeudi. Après Berlin et Cannes, et juste avant Venise, le septième art prend ses quartiers en Suisse, à deux pas du lac Majeur, du 2 au 12 août. Cette 54e édition sonne le renouveau du Festival puisqu'elle marque les débuts en tant que directrice artistique d'Irene Bignardi, qui succède à ce poste à Marco Muller. L'effervescence est de mise et l'événement promet, comme chaque année, son lot de découvertes...
A commencer par le vent nouveau insufflé par la sélection officielle, qui compte pas moins de 9 premières oeuvres sur les 19 réalisations en compétition. D'autre part, les jeunes loups du cinéma suisse débouleront comme promis, avec plus d'une trentaine de films en numérique. Signataires l'an passé du "Doegmeli", un manifeste parodiant le dogme danois, ces 83 cinéastes contestataires entendent prendre de court la politique fédérale adoptée par la Suisse en matière de redistribution d'aide cinématographique. Un système selon lequel, "un réalisateur qui n'a pas deux longs métrages à son actif, reste confiné à l'aide la plus ténue". Désireux de sortir au plus vite de cette catégorie lésée, les "doegmeliens" ont donc décidé de tourner en urgence l'oeuvre supplémentaire qui faisait défaut à leur filmographie. Un vernissage collectif, organisé avec le soutien de la section Relève du Festival de Locarno, présentera leur travail du 8 au 11 août. La section Relève remettra par ailleurs le Prix "Leopards de demain" à un jeune talent.
S'il fallait qualifier la programmation à venir, les mots "frondeuse", "nomade" et "didactique" résumeraient au mieux son ambition. Outre la vingtaine d'avant-premières programmées dans le cadre de la Piazza Grande (Final fantasy, Moulin Rouge, La Planète des singes, Le Journal de Bridget Jones), deux rétrospectives copieuses figurent au menu du Festival. L'une d'entre-elles, intitulée "Out of the shadows", associera chefs hollywoodiens et asiatiques dans un méli-mélo de longs métrages explorant la culture yankee à la sauce orientale, ou l'Asie vue par les occidentaux. John Woo, Wayne Wang, Ang Lee, mais aussi Samuel Fuller, Cecil B. Demille, Abel Ferrara et Alan Parker feront partie des ingrédients clés de cette recette aigre-douce... Quant au deuxième cycle tout aussi alléchant et mitonné par la cinémathèque de Milan, il remettra au goût du jour le péplum, un genre réhabilité par le succès de Gladiator.
Enfin, cerise sur le gâteau, un assortiment de portraits consacrés à la crème du cinéma international (Vittorio Gassman, Vittorio de Sica ou encore Jean-Luc Godard) rassasieront les spectateurs friands de documentaires.
A.Z.
