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    Des vampires au Forum des Images

    Vampires et chasseurs de goules ont rythmé la deuxième soirée du Festival "Nouvelles images du Japon" ce dimanche 16 décembre au Forum des Images.

    Programme sang pour sang dents longues pour la deuxième soirée du Festival "Nouvelles images du Japon" qui se déroule du 15 au 23 décembre au Forum des Images de Paris. Alors que la première journée de projection avait notamment été marquée par le monde souvent féerique du maître Hayao Miyazaki avec les projections (entre autres) de Porco Rosso et Nausicaä de la vallée du vent, la soirée du dimanche 16 décembre était placée sous le signe rouge sang des vampires.

    Au programme : Vampire Hunter D de Yoshiaki Kawajiri et Blood réalisé par Hiroyuki Kitakubo sous le patronage de Mamoru Oshii, créateur de Ghost in the Shell et Avalon. Deux oeuvres attendues de la production japonaise, deux réalisations violentes et poétiques, marquée par la perfection technique et la recherche scénaristique.

    Mystérieux "Vampire Hunter D"

    Adapté des romans fantastiques de Hideyuki Kikuchi (déjà portés à l'écran en 1984), Vampire Hunter D se situe dans un futur proche où la Terre, dévastée par un conflit nucléaire, est envahie par les vampires, démons et autres monstres diaboliques. Enigmatique et silencieux chasseur de goules, "D" est envoyé au combat par un milliardaire vieillissant. Sa mission : retrouver la fille de son richissime client, kidnappée par un terrible vampire. Une quête qui le mènera au plus profond de lui-même, à la recherche de sa propre identité.

    Réalisé par Yoshiaki Kawajiri, père de l'impressionnant Ninja Scroll réalisé en 1993, Vampire Hunter D fait oeuvre du même sens du rythme que son illustre prédécesseur. Une animation magistrale, mêlant images traditionnelles et de synthèse, qui réserve son lot de scènes spectaculaires, combats de sabre, explosions et autres poursuites effrénées dans un décor désertique et apocalyptique. Le tout emballé par un scénario confus par moment, mais qui possède l'intelligence nécessaire pour dépasser les clichés éculés et ainsi mieux frapper les esprits.

    "Blood" en numérique

    Projeté en deuxième partie de soirée, Blood de Hiroyuki Kitakubo (qui fut entre autre animateur sur Ulysse 31) peut être considéré comme l'équivalent de Vampire Hunter D à l'ère du tout numérique. Avec son appel systématique à l'imagerie par ordinateur (des décors aux mouvements de caméra en passant par la colorisation), Blood, d'une durée de 48 minutes, fait presque figure d'expérience inédite dans un domaine prometteur mais encore mal maîtrisé. En résulte un moyen métrage à l'ambiance surréaliste, aux personnages blafards, isolés et en combat perpétuel. Comme Saya, jeune et mystérieuse tueuse de vampires, envoyée par une organisation secrète dans une base militaire américaine envahie de créatures assoiffées de sang.

    Tout comme Vampire Hunter D, Blood peut se prévaloir de scènes d'action époustouflantes et d'un scénario réfléchi et mature. Traitée par ordinateur, l'ambiance générale du film, blême et froide, n'est pas sans dégager une certaine nostalgie, renforcée par le triste destin de Saya. Déjà disponible en DVD, Blood est surtout une éclatante démonstration des possibilités du numérique appliqué à l'animation.

    La découverte "Nekojiru-sô"

    Coincés entre chasseurs de vampires sans pitié et monstres féroces sans merci, les festivaliers ont toutefois pu respirer avec la projection, en ouverture de la séance de Blood, du moyen métrage Nekojiru-so de Tatsuo Satô. Aventure hallucinatoire inédite et tournée en vidéo, Nekojiru-sô est un drôle d'objet filmique. Un oeuvre d'animation de 33 minutes sans dialogues ou presque, sans logique apparente, qui suit deux petits chatons dans un périple improbable et initiatique. Une belle découverte.

    Thomas Colpaert

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