Le 60e prix Louis Delluc a été attribué ce mercredi 11 décembre au film documentaire Etre et avoir de Nicolas Philibert, qui succède ainsi à l'Intimité de Patrice Chéreau. Créée en 1937, interrompue pendant la Seconde Guerre mondiale, cette cérémonie couronne chaque année le meilleur film français élu par un jury de critiques, présidé cette année par le président du Festival de Cannes Gilles Jacob. Traditionnellement installée dans le fameux restaurant des Champs-Elysées du Fouquet's, l'édition 2002 du "Goncourt du cinéma" n'a pas dérogé à la règle.
Le premier documentaire récompensé depuis 1947
Etre et Avoir, qui était notamment en compétition avec L'Adversaire de Nicole Garcia (voir notre article ), est le second documentaire à recevoir cette distinction, cinquante-cinq ans après Paris 1900. Le film, sorti le 28 août dernier, est le cinquième long métrage du documentariste Nicolas Philibert et a déjà engrangé près d'un million d'entrées. Le réalisateur a déclaré ressentir beaucoup de fierté : "Avant moi, de grands réalisateurs comme Chabrol ont obtenu ce prix. J'ai fait ce film d'une façon très artisanale, avec toute ma conscience, mon énergie, mon obstination." Il a ajouté ne pas s'être posé la question du succès, mais que "l'école concerne par définition le plus large public."
L'hommage de Nicolas Philibert
Présent au Festival de Cannes 2002 et heureux lauréat le 11 novembre dernier du Grand Prix du Festival du film français de Florence, Nicolas Philibert a voulu dédier son prix aux élèves et au maître d'école Georges Lopez de ce petit village du Massif Central où il tourna son film. "Nous avons eu droit à une galerie d'enfants exceptionnels, à la fois drôles et graves. Ils sont avec leur instituteur les vrais héros du film".
Aurélia Arcusi
et trois extraits du film ( - - )
