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    Day Night Day Night
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    3,2
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    10 critiques spectateurs

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    Cluny
    Cluny

    65 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2012
    Vous allez dire que je radote, mais "300" a été distribué dans 485 salles la semaine de sa sortie en France. "Day Night Day Night " dans 3, dont une à Paris, où il a fait 82 entrées le premier jour... Pourtant, il s'agit d'un des films les plus intéressants depuis "Elephant".

    Premier plan, serré, sur le visage de la jeune fille à contre-jour dans un bus, qui égrène la litanie de toutes les façons de mourrir. Elle n'a pas d'accent, et on ne saura jamais quelles sont ses motivations. Les hommes qui la prennent en charge pour préparer l'attentat sont cagoulés, sauf le chauffeur asiatique. Ils enregistrent une vidéo de la future martyre, avec une cartouchière en bandoulière et un AK 47 entre les mains, devant un fond évocant différents mouvements terroristes. Il y a des reminiscences de la scénographie d'Al-Qaeda, des Palestiniens ou des Tchétchènes, mais ce n'est évidemment pas le sens de ce combat qui intéresse Julia Loktev.

    La réalisatrice raconte l'origine de son projet : "Alors qu'elle projetait de faire exploser sa bombe près d'une colonne de militaires russes, une kamikaze tchétchène s'est arrêtée à un marché acheter des bananes. Mais mon histoire ne commence pas là, elle débute avec une autre jeune femme tchétchène, une fille qui arpente la rue principale moscovite avec une bombe dans son sac. Par une étrange coïncidence, cette histoire s'est réellement déroulée une semaine après que je sois passée dans cette rue avec mon sac à dos de touriste. Voilà ce que nous savons de cette histoire avec certitude : il y avait une jeune fille, il y avait une bombe, et le reste sera toujours un mystère pour nous."

    Le film nous montre les procédures des terroristes avec une précision documentaire, comme par exemple ces interrogatoires pour mémoriser les étapes du plan, les questions étant toujours posées trois fois comme le recommande un manuel d'Al-Qaeda. Ils sont polis, prévenants, demandant régulièrement : "Ca va ?" à celle qu'ils envoient à la mort. Elle est appliquée et volontaire, et elle se lave bien soigneusement les dents avant de partir exécuter sa mission meurtrière ; elle se prête au jeu et défile devant eux pour leur permettre de choisir la tenue qu'elle va porter, dérisoire écho de la scène de "Pretty Woman".

    Elle est constamment cadrée en plans serrés, qui vont chercher les détails, comme quand elle se frotte le corps compulsivement avec du savon. Toute la préparation se déroule dans des endroits exigus : toilettes, salle de bains, arrière de voiture et la caméra est au plus près des personnages, pour saisir ce cérémonial qui évoque celui du torero enfilant son habit de lumière, ou celui du samouraï s'apprêtant à partir au combat.

    Dans cette manière de capter l'émotion de son personnage en l'engloutissant dans le cadre, on pense à "Keane", de Lodge Kerrigan. On pense aussi à Gus Van Sant, "Elephant", bien sûr, mais aussi "Gerry" et "Last Days", pour la façon de laisser vivre une scène sans la hachurer par un montage intempestif ou une musique envahissante. Pas une note de musique dans le film, mais un soin accordé au son (Julia Loktev a une formation dans ce domaine), qui nous renseigne sur l'environnement qu'on ne voit pas, particulièrement quand la jeune fille déambule avec la bombe dans Time Square.

    Julia Loktev évoque la Jeanne d'Arc de Dreyer ; Luisa Williams est à la hauteur de cette illustre référence, avec une présence constante et un mélange de fièvre et de retenue participant beaucoup à la tension qui traverse le film. Oeuvre sans concession aucune, "Day Night Day Night" me réconcilie avec le cinéma - et même le cinéma américain, quand celui-ci est capable de montrer le contraire de "300" : raconter beaucoup avec très peu.

    http://www.critiquesclunysiennes.com/
    Ciné2909
    Ciné2909

    63 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 14 février 2021
    Elle a fait ses débuts avec un documentaire et la réalisatrice Julia Loktev donne un cachet identique à ce premier film. Day night day night frappe d’emblée par son sujet ; on suit les instants qui précèdent l’entrée en action d’une jeune terroriste. Le personnage principal reste un grand mystère qui ne se dévoile quasiment pas. Qu’il s’agisse de sa vie privée ou encore ses motivations, rien ne nous est expliqué instaurant ainsi une véritable distance avec le spectateur. Un film audacieux mais qui a bien du mal à nous accrocher dans sa première partie ; assister aux préparatifs de cette jeune femme n’a rien de passionnant. Réaliste et déconcertant, il ne vous laissera en tout cas pas insensible.
    scorsesejunior54
    scorsesejunior54

    139 abonnés 694 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 12 octobre 2007
    Sorti anonymement il y a six mois (3 salles dans l'Hexagone), "Day Night, Day Night" est l'oeuvre d'une jeune cinéaste Russo-Américaine nommée Julia Loktev. Si le résultat ne m'a pas convaincu, je reste néanmoins persuadé qu'il s'agira d'un auteur à suivre prochainement. Je m'explique : traitant un sujet très chaud faisant régulièrement la une des médias (les attentats terroristes et plus précisément suicides), la metteur en scène expose un récit des plus sobres, inclassable dans l'espace-temps. Point de nationalités, idéologies, confrontations politiques, théories, réflexions sur le monde actuel... Juste les deux derniers jours et nuits d'une jeune kamikaze s'apprêtant à commettre l'irréparable. Il s'agit donc d'un long-métrage uniquement sensoriel, se rapprochant sur ce point des travaux proposés par Gus Van Sant de manière toutefois nettement plus intelligente dans la mesure où Loktev ne tombe jamais dans le conventionnel, ce conformisme hantant bien des long-métrages actuels, parfois remplis d'une morale lourde en plus d'être douteuse. Rien à redire de ce côté, "Day Night, Day Night" pêchant plutôt dans les sentiments qu'il peine à retransmettre : certes, la réalisation est au contact du personnage, de temps à autres puissante avec quelques bonnes idées esthétiques. Elle s'avère cependant très vite limitée, minée par des répétitions de style vite épuisantes ainsi que quelques séquences trop contemplatives et vide de sens. La dernière demie-heure se traîne insupportablement jusqu'à un dénouement facile, décevant au vu de la géniale introduction. La psychologie est bien entendu laissée de côté, les espaces vite cernés et le film trop souvent creux. Dommage car subsistent d'intéressants éléments de fond, deux-trois passages à retenir et une remarquable interprétation, principalement portée par Luisa Williams. Son nom et celui de Loktev méritent d'être suivis, le potentiel est là. En attendant de voir mieux...
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 410 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 6 février 2021
    Day Night Day Night pourrait être mauvais pour les films indépendants et leurs tentatives de capturer l'essence de l'humanité. Presque tous les cinémas d'art et d'essai s'adressent à un public restreint mais conservent les éléments vitaux du cinéma que tout le monde peut apprécier. Ce film échoue sur ce dernier point. Il n'y a que des traces subtiles de développement des personnages. Veuillez noter que révéler les attributs préexistants d'un personnage n'est pas la même chose que le développement du personnage. Pendant les 30 premières minutes nous apprenons très peu de choses sur notre protagoniste. Elle se coupe les ongles des orteils, se brosse les dents, s'habille, s'assoit, cligne des yeux plusieurs fois allume et éteint les lumières et regarde par la fenêtre etc. A la fin du film quelque chose reliera chaque élément d'une activité apparemment banale que nous sommes obligé de prendre pour une histoire cohérente...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 4 avril 2007
    Sans aucun doute le film le plus émouvant, le plus subtil, le plus théorique et le plus beau depuis Elephant, Day Night Day Night, petit film qui risque de passer inaperçu, est une perle qui plane, loin au-dessus de tout ce qu'on peut voir au cinéma aujourd'hui.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 avril 2007
    Une toute jeune fille se prépare à commettre un attentat suicide à New-York. On ignore d'où elle vient. On ignore ce qui la motive, pour qui elle travaille, pour quelle cause. On ne l'apprendra à aucun moment. Le film se concentre sur ses gestes, les expressions de son visage, essaie de nous faire pénétrer dans ses pensées.
    Quelque part entre "Paradise Now" (pour le sujet) et "Bashing", ce film japonais sur le retour d'une ex-otage en irak (pour le traitement), "Day Night Day Night" , pourtant extrèmement minimaliste, possède une atmosphère suffocante et incroyablement oppressante. Avec une économie incroyable de moyen et juste l'intelligence de la mise en scène (hyper dépouillée pendant les préparatifs, très fouillée quand la jeune fille arrive dans NY) et la prestation incroyable de la jeune comédienne Luisa Williams, la réalisatrice signe un film dont on ressort sonné.
    L'autre grande force du film est de ne pas chercher à expliquer pourquoi elle fait ça, et de s'attacher à des détails qui prennent alors une dimension incroyable comme la dernière fois où elle se lave ou se coupe les ongles.
    Implacable.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 13 mai 2007
    Voilà un film sensoriel, sur un sujet extrêmement dur et plein de sensibilité, sans jugement. ON pense tout de suite aux films de Lodge Kerrigan. Tourné au plus proche du personnage. On ressent chaque mouvement chaque moment de stress, de doute, de désespoir, de certitude... de nombreuses scènes sont extrêmement fortes (notamment la scène en plein coeur de New-York, on sent palpable l'horreur de la situation et tout le tourbillon de celle qui s'apprête à se faire sauter et qui ne peut s'empêcher de s'accrocher à chaque petit détail de la vie). Un grand film, une fois de plus sans aucune distribution... A voir absolument.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 12 décembre 2007
    C'est très bien filmé. La caméra est constamment fixée sur le visage de l'héroïne, une toute jeune kamikaze venue à New York se faire exploser. Peu de dialogues. Un œil quasi clinique sur sa préparation... Une tension énorme tout au long du récit. Un film dérangeant et magnifiquement interprété par la jeune Luisa Williams.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 15 avril 2007
    Excellent ! J'y suis allé à cause de l'affiche du film que je trouve très belle. Il faut admettre qu'à première vue cela donne moyennement envie de voir un film sur une jeune fille qui se prépare à commettre un attentat suicide. J'ai suivi mon instinct et j'ai eu raison !! Ce film est passionnant ! La réalisatrice réussit à nous faire rentrer dans la peau de cette jeune fille par un soucis des details. A tel point qu'en sortant du film on se sent dans un état second, tout est différent autour soi (particulièrement s'il fait nuit quand on sort du cinéma). On est tour à tour triste et ému par cette fille pommée qui se prépare à commettre cet acte absurde sur Time Square. L'actrice principale est tout simplement incroyable ! Ca fait plaisir de voir un film d'une telle originalité et qui par la même occasion nous fait réfléchir sur certaines sources du terrorisme: le malaise social et la perte d'identité
    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 10 avril 2007
    Son nihilisme fait sa force, sans appel. Le son justifié jusqu'à Time Square nous plonge dans cet abyme, sur ce chemin fait de traumatismes, de questions dont notre curiosité a besoin. Il s'arrête là où sa différence existe où le cœur de la symbolique du problème demeure. On a le droit dès lors, plus qu'à du mach ouillage de confiseries et de gâteaux, sans nous démontrer par ses valeurs comment la fille consomme, accède à une sorte de consommation de l’oubli, oublie toute cette ambiance salvatrice qui la fait marcher vers le moment final. On a le droit qu’à une ambiance trop survolée de cette rue. A en croire que la doctrine subite par son action de petite fille détrône la doctrine initiale de sa démarche kamikaze. Moment trop caricatural, ou fait exprès pour éviter d'attiser certaines braises ?
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