Fotogenico : les secrets du tournage

Ce film a été présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2024.

Le point de départ de Fotogenico est l'enterrement d'un ami des réalisateurs, mort d'overdose. Marcia Romano se souvient : "Le cercueil était trop lourd, c’est le dealer qui a dû prêter main forte pour le porter. Cette image nous a choqués, marqués, parce que c’est aussi ça la vie, c’est retors, absurde, plus complexe que prévu. Ça permet au film d’éviter tout surplomb moral."

Marcia Romano et Benoit Sabatier partagent une passion commune pour la musique. La première raconte : "Les disques ont eu plus d’impact que les films dans nos vies. Benoît vient de la presse musicale, moi de l’écriture de scénario mais nous avons ressenti tous les deux une forme de frustration concernant les films musicaux au sein de la production française." Ensemble, ils ont réalisé et autoproduit trois longs-métrages, avant de signer Fotogenico dans un schéma de production plus classique.

Les réalisateurs tenaient à situer leur film à Marseille, une ville "qui se féminise de plus en plus" précise Marcia Romano. Benoît Sabatier ajoute : "Balancer notre personnage dans une Cité de femmes, alors que c’est une ville réputée pour être « bonhommes, foot, pizza, hip hop ». Parce qu’à Marseille, je retrouve actuellement une ambiance qui me rappelle le Pulp, le mythique club lesbien où j’ai officié plusieurs années comme DJ."

L'origine du nom du groupe de musique, qui donne aussi son titre au film, provient d'un film de Dino Risi, Sono Fotogenico, que Benoît Sabatier qualifie de "drôle de nanar". Marcia Romano ajoute : "Fotogenico, pour célébrer la bande de filles, la beauté des personnages, ça collait bien."