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ffred
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3 967 critiques
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5,0
Publiée le 24 février 2008
Deuxième film de Michel Blanc en tant que réalisateur. Une comédie grinçante qui est devenue un classique. Drôle, corrosif, sans complaisance pour le milieu du cinéma. Et une brochette d'acteurs dans leurs propres rôles...plus vrais que nature ! Jubilatoire !
Au moins, voilà un film qui a de la personnalité, original et ayant le mérite de poser pas mal de questions pertinentes, le tout porté par un ton souvent grinçant et parfois vraiment drôle. Dommage alors que Michel Blanc se repose trop régulièrement (notamment dans la seconde partie) sur son sujet, le scénario, s'il réserve donc de bons moments, n'atteignant jamais l'ampleur de la dimension tragi-comique qu'aurait pu être cette étrange histoire de sosies, à laquelle s'ajoute une sympathique critique du star-system. De plus, si Blanc joue de son image avec un certain talent, plusieurs répliques faisant mouche (notamment lors de sa « collaboration » avec Carole Bouquet ou face à son double), celui-ci a tendance à en rajouter, ne semblant jamais vraiment savoir où aller ou quand s'arrêter, certains caméos censés renforcer cette vision tombant un peu à plat. Heureusement, l'acteur-réalisateur ne cède pas à la facilité lors d'un dernier quart d'heure assez étonnant, auquel le grand spoiler: Philippe Noiret vient offrir sa formidable présence, laissant ainsi présager ce qu'aurait pu être le film avec plus de rigueur et de cohérence... Un peu raté donc, mais quand même bien tenté.
Grosse fatigue est un OFNI. Comprenez par là un Objet Filmique Non Identifié. Je crois que c'était une comédie. Il y a Michel Blanc, la troupe du Splendid au grand complet qui vient faire un petit coucou. Mais non. On n'est pas chez Patrice Leconte. On est chez Michel Blanc. Réalisateur, scénariste et acteur de Grosse Fatigue. Michel Blanc, comédien de son état, se trouve un jour poursuivi par la police, et par Carole Bouquet accessoirement, pour avoir violé Josiane Balasko. Est-il en train de devenir fou ? Lui qui cherche désespérément à écrire un nouveau scénario parce que "Marche à l'ombre, ça fait déjà dix ans". Grosse fatigue montre les affres de la célébrité. La schizophrénie qu'engendre le métier de comédien. A force d'interpréter une multitude de personnages. Même si pour Michel Blanc, on l'a souvent cantonné dans les années 80 à un éternel rôle de squatteur-looseur, Tenue de soirée et Monsieur Hire auront changé la donne. Il y a aussi un vrai malaise qui s'instaure quant il parle de son physique. Il en a joué dans les Bronzés ou ces comédies de boulevard qu'il a tournées au début des années 80. Ce physique ingrat. Chauve, moustachu. Certes, ça faisait rigoler à l'époque mais j'ai toujours senti une vraie souffrance en lui à ce niveau-là et on le voit dans Grosse Fatigue et Mauvaise passe aussi il me semble. Blanc, dans les toutes dernières scènes, se livre également à un règlement de compte en bonne et due forme du cinéma français qu'il juge mort. C'est donc un curieux film où à un moment on ne sait plus bien qui est Michel Blanc et qui est le sosie. Si l'acteur n'est pas en train de devenir fou, qu'il vit un cauchemar et qu'il va finir par se réveiller. Mais aussi un film où son acteur/réalisateur jette un regard lucide sur le milieu du cinéma en général et sa propre carrière en particulier. Dommage qu'il soit aussi rare derrière la caméra car avec des comédies de cet acabit, le cinéma français ne pourrait que s'en porter mieux.
Rien ne va plus pour Michel Blanc : on l'insulte, on lui reproche d'avoir fait des choses dont il ne se souvient pas, Josiane Balasko l'accuse de viol... Alors qu'il commence à douter de sa santé mentale, Carole Bouquet l'aide à découvrir qu'il a un sosie qui profite de sa célébrité. Mise en abyme géniale, "Grosse Fatigue" signe le retour de Michel Blanc derrière la caméra dix ans après "Marche à l'ombre" et l'acteur nous livre ainsi une réflexion acide et irrésistible sur le statut de star, pas toujours facile à gérer. Écrit avec un sens de la dérision assez jouissif, le film réunit une pléiade de stars dans leur propre rôle (dont Philippe Noiret et Roman Polanski !) et pose un regard assez dur sur le cinéma et ses conséquences tout en étant tout de même empli de tendresse pour lui. A travers les angoisses de Michel Blanc, on obtient un film profondément original qui s'inquiète pour l'avenir du cinéma français ("il sent le sapin le cinéma français" dit Philippe Noiret dans le film) mais qui en même temps nous rassure par sa qualité d'écriture.
Une explosion d'autodérision et une réflexion sur le statut de star sont les piliers de cette sympathique petite comédie. Le thème source à une superbe mise en abyme de la difficulté d'écrire un film, est lui aussi également évoqué au début du film. Michel Blanc, entouré d'un casting plus qu'impressionnant, réussi à jouer de sa propre image comme rarement avant lui en se créant un sosie profitant de son physique pour ne pas avoir que les « inconvénients de ressembler à un comédien qui accumule les rôles de cons ». Si, par moments, le film semble toutefois en perte de vitesse, sa conclusion est un très beau requiem au cinéma français.
Soyons franc : ce film ne vaut pas 5 étoiles. Mais j'ai envie de saluer l'originalité et le second degrés qui imprégne cette comédie française ! Tout d'abord,le scénario est trés original,bien mené et trés bien pensé ! Ensuite,les acteurs sont géniaux : Michel Blanc,qui joue lui-même et son sosie,Carole Bouquet,l'équipe du Splendid,le regretté Philippe Noiret...Mention spécial à la toute dernière scéne du film,où apparait Polanski. Et enfin,l'humour,trés second degré,où Michel Blanc s'amuse à porter un oeil critique sur sa propre filmogaphie,et enfn sur le monde des stars et des amitiés entre les acteurs français. Le dialogue à la fin du film où Michel Blanc et Philippe Noiret tourne en dérision le cinéma Français,le cinéma Américain et la cérémonie des Césars est un grand moment de cinéma Français ! Bref,un film qui ne se prend pas au sérieux,trés original et bourrés de clins d'oeil et de second degrés,qui fait plaisir à voir et qui se vaut d'être salué ! C'est désormais chose faite !
En partant d'une idée originale de Bertrand Blier, ce qui se sent un peu quant au côté loufoque... Michel Blanc tisse ici un film jubilatoire. Carole Bouquet est excellente en elle-même et les remarques cinématographiques soulevées par Philippe Noiret sont on ne peut plus vrais... A ne pas rater!
Une réjouissante autocritique du monde du Cinéma et de Cannes. Grosse Fatigue est un film assez formidable, qui ne s'adresse certes pas à tous les publics [pas dans le sens ou il serait élitiste, c'est au contraire à la fois parfaitement abordable et exigeant -cas suffisamment rare dans le domaine pour être signale], mais on ne peut qu'encourager à le découvrir !