Oublié, méconnu, et pourtant avec ce film, Hawks signe un des plus grands chefs d'oeuvre de l'histoire du cinema, une puissante reflexion sur les relations entre blancs et indiens, un western sur eau prodigieux, un moment géant de cinema.
Reprenant la matrice favorite de son cinéma, celle d’une aventure intime menée par quelques hommes, Howard Hawks réalise avec «The Big Sky» (USA, 1952) la parabole d’une quête d’identité. Une troupe de quelques marins délaissés naviguent à bord d’un petit bateau jusque dans des contrées lointaines où seules vivent des Indiens Pieds Noirs. Ce long voyage vise à permettre aux marins de faire du commerce avec ces Indiens. Leur unique moyen pour s’entendre avec eux et de rendre au chef la fille qu’il avait perdue. Originellement un western dans le roman d’A.B. Guthrie Jr., Hawks en a fait davantage une aventure humaine où les péripéties incarnent chacun des paliers pour mener l’âme à l’ataraxie. Les cieux immenses et sans fin sur lequel le film s’ouvre au son d’une musique angélique présentent d’entrée la destination véritable du film. Le moteur de ce trajet est nourri par la cadence des dialogues. Les échanges entre les personnages de Kirk Douglas et de Dewey Martin imposent un tempo, une cadence de tambour qui dirige les rames du navire hawksien. La parabole du récit est formalisée par l’apparition étrange du bateau. Croyant voir apparaître le Radeau de la Méduse, où des hommes s’entassent sur un bâtiment naval, nous, spectateurs, sentons l’étrange impression d’un au-delà présent. Hawks parsème ses plans d’indices pour rendre tangible cette impression d’au-delà, d’en-deça des apparences. L’épaisseur de plus en plus intense de la Nature au fil du film, l’imbroglio des idiomes (français, américain, pieds noirs) et la grande présence des ombres rappellent les paysages de Hawks à la vue de l’esprit qui prie pour réunir l’Homme dans les confins paisibles des grands cieux. A cette grande ambition, d’envergure pour la maestria hawksienne, la durée trop succincte des scènes freinent la puissance. La délivrance des âmes (de la prison jusqu’aux larges étendues de la mer) s’enroue dans un récit aux ficelles parfois trop évidentes.
On me reproche assez de ne pas mettre assez de quatre étoiles, alors pourquoi pas! D'autant plus que cette "Captive aux yeux clairs" les mérite amplement, tant elle nous berce pendant deux heures dans un cinéma de rêve, et tant le talent d'Howard Hawks explosant à chaque instant. Car c'est véritablement un voyage auquel nous sommes conviés, aussi beau qu'initiatique, plongé qui plus est au milieu de valeurs fortes, que ce soit l'amitié, l'amour, mais sans jamais être pour autant soulignés ou lourdes. De plus, le film a l'intelligence d'offrir des personnages forts, réalistes et en aucun cas caricaturaux. Si bien que l'ensemble finit par être profondément émouvant, plongé en plus dans une poésie rêveuse des plus enivrantes. Kirk Douglas est quant à lui excellent mais est ici étonnamment éclipsé par Arthur Hunnicutt, irrésistible de bout en bout. Ce film est sans nul doute un véritable chef d'oeuvre et n'est donc à manquer sous aucun prétexte. Un bijou.
Etonnant western laissant le temps faire son oeuvre et conférant au film d'H.Hawks cette ambiance particulière. La galerie des personnages y gagne largement en beauté, au détriment certes d'une puissance qui aurait dû mieux soutenir l'ensemble.
Certes un beau film mais des longueurs sont à déplorer. Il semble que le scénario soit meublé par de nombreux incidents mineurs qui n'apportent rien au film.
Quatrième western de Howard Hawks, il se distingue des autres car ici pas de grande chevauchée, ni de cow-boys, ni de shérifs, l'histoire se déroule bien avant, s'inspirant des Frontiers Men, trappeurs et autres colons aventuriers, explorateurs du vrai Ouest sauvage et inconnu du monde civilisé. L'histoire est donc celui du commerce encore pacifique avec les indiens des Rocheuses aux alentours des années 1830. Sur ce film Howard Hawks travaille avec le scénariste Dudley Nichols, habitué du genre puisqu'étant un habitué de John Ford. En premier rôle on retrouve le géant Kirk Douglas alors en pleine ascencion à Hollywood. Sa désinvolture fait une nouvelle fois merveille. Production RKO de Howard Hugues ce film de commande est un chef d'oeuvre de maitrise. Original car ne collant pas au canon du genre, on suit les aventuriers à travers des paysages magnifiques (tourné dans un Parc national), les scènes d'action ne sont pas un but en soi, elles restent réalistes jusqu'à être parfois assez contemplatif. A voir absolument en VO pour savourer les échanges linguistiques entre indiens, anglais et français, assez important pour comprendre la diversité des colons à l'époque. Les seconds rôles (indiens pas tout seul dans sa tête, équipage du bateau français) prennent d'autant plus d'importance. "The big sky" est un grand western et un grand film.
Dans la forêt, Jim se fait agresser par Boone. Par la suite, ils vont devenir de très bon ami. Grandiose à tout point de vue, La Captive aux yeux clairs est et restera un évènement dans le cinéma. Il raconte lamitié de deux hommes, qui font connaissance de façon assez surprenante bref, il sengage dans une expédition marchande. Un rythme assez lent, mais Howard Hawks la voulu ainsi. Il la écrit, le montre et le revendique. Pour cela le film déborbe du cadre du cinéma. La Captive aux yeux clairs est dabord un western digne de ce nom, tourné de façon spectaculaire. Avec des personnages forts, très doués, réunie pour une expédition, auxquels on sattache immédiatement. Chaque personnage a sa propre personnalité, fragilité, courage Mais aussi des comédiens formidables sont aussi omniprésent : Le casting quil fallait réunir, est impeccable. Les paysages sont magnifiques, lyrique, et, on regrettera pour ce film la couleur. Ce film est loccasion de soffrir un très beau voyage dans lespace. Ce western nest pas vraiment similaire aux autres. En effet, il est très atypique : Très peu de bagarre ou de fusillade. Modèle dintelligence, de virtuosité, dhumour et de « violence », La Captive aux yeux clairs a inspiré les westerns modernes. Et puis, il y a cette scène. Tellement symbolique. Celle où Boone décide de quitter son meilleur ami pour une fille. Une très bonne fin mais qui ne sort guère de lordinaire. Emotion pure qui conclut ce film de manière très positive.