J'avoue ne pas très bien comprendre l'engouement quasi général que ce film peut susciter, comme cela avait déjà été le cas avec le précédent opus de David Cronenberg, "A history of violence". Soyons clairs, réalisé par un autre, ce film ne mériterait pas la moindre étoile tellement le scénario est banal, classique, prévisible. C'est du vu et revu, aucune surprise ne vous attend. On est là, devant ce film, indifférent, la tête ailleurs, et on s'ennuie ferme, attendant désespéremment la scène qui va tout faire basculer, qui va nous faire rentrer dans le film. Cette scène, elle ne viendra jamais. Et en sortant de la salle, on a déjà tout oublier, ou presque. Car on aura quand même eu droit à une séquence intéressante, la scène de combat dans le hammam, seule scène captant véritablement notre attention. Cà fait peu à se mettre sous la dent. Quant à l'interprétation, elle ne parvient jamais à s'affranchir de l'exaspérante banalité dans laquelle le scénario la confine. On a ainsi droit au cliché du "méchant russe", alcoolique et d'une brutalité gratuite, échappant à toute crédibilité, interprétée par un Vincent Cassel fatiguant, dont les rares silences sont comme une bouffée d'oxygène. Le personnage de la jeune innocente interprété par Naomi Watts, sorte d'héroïne hitchcockienne, propulsé dans un univers de violence qui n'est pas le sien, suit à la lettre cette logique du cliché qui semble régir tout le film. Alors oui, il y a cette froideur, cette rigueur, ce lissage des émotions qui apportent une réelle noirceur à ce thriller mais paradoxalement, ce qui pourrait être le seul intérêt du film enlève finalement toute profondeur au propos, nous empêchant de nous investir émotionnellement. Du cinéma de série B beaucoup trop anecdotique pour susciter un quelconque intérêt.