La Grande vie : les secrets du tournage

La Grande vie a été projeté en Compétition au Festival Paris Cinéma en juillet 2009.

Le réalisateur Emmanuel Salinger connaît bien son sujet puisqu'il a été étudiant en philosophie avant de faire du cinéma : "Ce qui m'intéresse d'abord," explique le réalisateur, "c'est la question éthique qui fonde les démarches de Socrate ou Spinoza par exemple. Comment vivre ? Qu'est-ce qui fait une vie pleinement humaine ? Comment vivre au milieu des autres ? Ces problématiques sont présentes tout au long du film, pour pratiquement tous les personnages, et particulièrement pour Grégoire et Patrick. Dans le fond, ce sont des questionnements que tout le monde partage. Il me semble que le propre de certains grands films est de raviver ces interrogations chez les spectateurs."

Après une longue carrière d'acteur et de scénariste, Emmanuel Salinger réalise ici son tout premier long-métrage. Il n'abandonne pas les autres postes pour autant puisqu'il apparaît également dans le film et a participé à l'écriture du scénario.

Le film compte plusieurs co-scénaristes, ce qui a compliqué le travail d'écriture tout en lui permettant d'évoluer dans plusieurs directions. Emmanuel Salinger : "Tous les caractères secondaires du film ont été, à un moment ou à un autre de l'écriture, des personnages très importants. Mascrier par exemple, ou Odile, ou la mère de Véronique, ont joué des rôles essentiels. Ou alors c'était l'histoire entre Grégoire et sa fiancée qui prenait le devant... Le fait que les rôles secondaires soient très dessinés doit beaucoup à cet historique du scénario. Même les tous petits rôles ont une existence. Plus je me suis rapproché de la réalisation, plus il a fallu resserrer et simplifier ce matériel."

Hasard d'une filmographie, Michel Boujenah avait déjà joué dans un film intitulé La Grande vie en 2001.

Emmanuel Salinger a découvert Laurent Capelluto dans Coquelicots de Philippe Blasband, où il ne jouait pourtant pas un rôle comique.

La Grande vie a insisté sur le rythme de la mise en scène pour garder les effets comiques : "On cherche en permanence le bon tempo, on accélère la cadence, puis on ralentit. Tout se joue à deux ou trois secondes. Le jeu des acteurs a une importance capitale : il faut qu'ils jouent un peu plus vite, qu'ils ne s'appesantissent jamais. Quand on joue plus vite, on obtient un résultat plus pur, plus rythmé, plus drôle, quelque chose d'échevelé et de jubilatoire. J'aime beaucoup une phrase d'Henry Hathaway qui dit que "Dans chaque scène, il y a une raison d'être. Dès qu'on l'a trouvée, il faut se tirer le plus vite possible.""