Alors que l'on commence sur des chapeaux de roue, Pete Travis, alors au début de sa carrière, nous pond un film d'un ennui à couper au couteau.
Le scénario avait tout pour plaire, mais s'embourbe dans un bourbier sans nom. Fort de ses premières minutes façon "24 heures chrono", l'utilisation des flashbacks est plutôt astucieux et tend de maintenir un semblant de suspense dans ce thriller qui avait tout en poche, enjeux politiques, dénonciation du terrorisme, et personnages haut en couleurs. Malheureusement, Pete Travis se casse les dents et ne nous maintient en surface que pendant les trois premiers quarts d'heure du film. Même si le pitch cassait la baraque (comment retrouver le kidnappeur du président des Etats-Unis à travers la vision de chacun des protagonistes), on se sent délaissé au final car on ne sait pas du tout qui a organisé ces attentats, ni comment ni pourquoi on a assisté à tout cela. Du n'importe quoi de la part des scénaristes.
Ensuite, la réalisation s'apparente à un Tony Scott fatigué et usé, alors que de simples plans aurait pu être beaucoup plus révélateurs. Nous sommes ici en présence d'une réalisation pour série (à la "24 heures chrono") sans pour autant se donner la pleine mesure de la mise en scène. Au lieu de couler de source, elle s'évertue à nous plonger dans de l'action non-stop. Et cela se fait cruellement ressentir lors de la dernière course-poursuite qui n'en finit pas. Dieu que j'ai eu mal aux yeux après la fin de cette course à travers les décors mexicains de Salamanque ! Eh oui, n'est pas McTiernan, Fuqua ou Tony Scott qui veut !
Après, nous avons droit à un déferlement d'acteurs qui ne sentent pas forcément imprégnés par le film. On dirait qu'ils ont hâte que le film se termine. Bigre ! D'autant qu'il s'agit d'un casting international, mais dirigé à la va-vite comme j'te pousse. Bien étrange, non ? Nous avons droit à un Dennis Quaid ("L'enfer du dimanche", "Fréquence interdite") convenable et bien dans ses chaussures et un Forest Whitaker ("Ghost dog", "Panic room") qui a l'air de ne pas trop savoir où aller, mais qu'importe car leur duo fonctionne et l'on en prend plein les mirettes à vrai dire. Avec aussi Edgar Ramirez (connu aujourd'hui pour son interprétation de Carlos dans la série du même nom), Saïd Taghmaoui (remarqué dans "La haine", il a joué dans "Les rois du désert" aux côtés de Clooney) et Eduardo Noriega ("Ouvre les yeux", vu tout récemment avec Sam Shepard dans "Blackthorn"). Restent William "A.I." Hurt dans le rôle du président et Sygourney "Rypley" Weaver, parfaits tous les deux.
Nous suivons pour notre comble du bonheur ce produit made in Hollywood doté d'une d'affiche oxydable pour un soir (désolé Madame Weaver et Monsieur Hurt !).
"Angles d'attaques" ou comment s'asseoir face à notre téloch' pour avoir une opinion graduellement objective. Pour ma part, j'ai du avoir mes yeux à 180° !
Pour les fans absolus de thriller. Les autres, passez votre chemin !