Avis sur Maison de poupée

"La maison de poupée " est l 'adaptation de la fameuse pièce de l'écrivain Norvégien Ibsen ( prix nobel de littérature). Il s'agit d'une critique de la place de la femme dans le mariage. Lors de sa publication, la pièce fit scandale, puisque la femme quittait le foyer conjugal pour se réaliser tout en laissant ses trois enfants à la garde du mari. C'est par hasard que j'ai découvert ce film de Losey et je pensais que c'était un film mineur de ce réalisateur. Et bien pas du tout. Parfaitement interprété ( on retrouve jane Fonda et Delphine Seyrig notamment) le film pour être apprécié s'adresse à un public exigeant. Tout est dans les dialogues et l'intrigue met une bonne trentaine de minutes à se mettre en place. L'univers de ce film est voisin des films de james Ivory, voire de Bergman. Selon Losey, le tournage ne fût pas de tout repos, jane Fonda et Delphine Seyrig ( féministes à la ville) n'étant pas appréciée par l'équipe du film. Losey raconte que tous les matins , il y avait un papier collé sur la caméra ,sur lesquels on pouvait lire des citations à caractère mysogine. Malgré son souhait, Losey ne put jamais refaire un film avec Jane Fonda, qui lui tint rigueur du mauvais moment quelle avait passé lors du tournage. C'est à mes yeux un très bon film, sans doute bien meilleur que d'autres réalisations pourtant plus connues de Losey. Reconnaissons toutefois que les amateurs exclusifs de blockbusters ou de jeux vidéos, feront mieux de passer leur chemin.

Comment accorder la moindre importance à ce tableau hyper-représentateur sans scénario impossible à visionner + de 7 minutes mais super pour ses portaits de petits cons - et petites connes - gosses de riches profiteurs ( et sans aucun doute érotomanes sinon déjà frustrés ) ayant tous les droits, et dont on envisage par ailleurs l’avenir avec les + vives inquiétudes !..

Un film assez poussiéreux dans sa réalisation, maladroitement servi par des acteurs qui surjouent - Torvald et Krogstadt - rendant leurs personnages assez caricaturaux. Seuls Jane Fonda et le docteur s'en tirent avec les honneurs. Mais c'est surtout l'adaptation de la pièce de Ibsen qui déçoit, en minimisant l'impact et le poids de la société sur les personnages. Ainsi est rajoutée au début du film une scène où Krogstadt est odieux avec Torvald, justifiant ainsi son renvoi et son remplacement par Kristine. Or dans la pièce, Krogstadt est viré sans ménagement et sans raison, parce qu'il est un pion parmi d'autres, sans prestige ou statut social pouvant l'aider. La scène finale est également décevante, avec un retournement final (le soulagement du mari après avoir crucifié Nora) bâclé. Une adaptation bien décevante.