Christopher Nolan est un des grands faiseurs de divertissement de notre époque et du cinéma contemporain. Il faut dire que depuis le succès inouï de "The Dark Knight" sa popularité à bondit en flèche et il récidive ensuite avec "Inception", labyrinthe onirique qui aura laissé son public sans voix. On reconnais quelques tiques dans le cinéma de Christopher Nolan, toujours une scène dans un hôpital (depuis "TDK") et toujours ce rapport père fils (également depuis "TDK") très abordé et surtout dans "Inception" qui dans ce domaine était un peu trop pathos.
Aujourd'hui le réalisateur désormais culte revient à ce qui semble être son film le plus ambitieux et qui a déchainé les attentes. Si "Interstellar" est bien écrit pas son frangin scénariste Jonathan Nolan c'était bien Steven Spielberg qui devait le mettre en boite mais ce dernier qui a laissé le projet dans les cartons pendant un très long bout de temps c'est vu contraint de passer la main. Le film raconte l'histoire d'explorateurs qui vont devoir parcourir l'univers et le temps afin de découvrir des planètes propice à la conquête de l'homme, car la Terre elle se meurt, plus de nourriture, l'oxygène également s'y fait rare.
C'est donc un récit héroïque et métaphysique qu'est "Interstellar", mais peut on résumé ce film à une quête de la vie ? Probablement car il va s'agir de vivre, vivre aux confins de l'univers, dans des espaces insoupçonnables ou il faudra lutter pour y arriver en un seul morceau. La première image du film le résume représentant un modèle réduit de navette spatiale sous une couche de poussièreUn espace ou le temps est un obstacle incompréhensible et imprévisible et ou le néant n'existe pas. On a l'impression que Nolan lui meme nous donne sa version de l'espace, sa vision d'en haut car souvent le film n'est qu'une théorie reposant sur des faits non avérés et c'est là qu'on comprend l'audace "d'Interstellare". Devant des séquence impressionnantes et sans fondement, Nolan peut ainsi tout se permettre. Pour lui l'espace est l'amour car l'amour est infini. C'est n'est pas un univers exact mais l'univers selon Nolan, Nolan qui finalement ne vise pas plus haut que le divertissement de masse.
Une interprétation de l'univers très complexe qui laisse pratiquement sans voix, de part sa rationalité et ce sentiment que rien ne s'arrête, on visite des planètes et des paysages à proprement parler magnifiques, ou les nuages sont gelés comme des icebergs mais ne tombent pas au sol, comme si quelque chose les retenait comme un pilier invisible. Hanz Zimmer signe quand à lui sa plus belle partition depuis "La Ligne Rouge" de Terrence Malick, ses orges provoquent une exaltation et une immersion totale jusqu'à nous trotter dans la tête pendant des heures entières, et on en perd les mots. On est également mit sur orbite, à la manière d'un Afonso Cuaron, Nolan nous met en état d'apesanteur malgré le fait qu'il n'y ait que quelques plans de l'espace, quelque part il est dommage de ne pas ressentir cette sensation d'infini, cette sensation que l'espace est sans frontière, on ne ressent pas cela et c'est probablement le défaut du film le plus conséquent car Nolan préfère filmer les personnages, ils sont toujours entre deux mures, que ce soit des vagues allant jusqu'à la stratosphère, un ciel de glace ou les parois du vaisseau, il est ainsi impossible pour le film de devenir véritablement grandiose et magnifique dans son exploration du temps. Le tout est aussi trop brutal, ce qui devrait prendre des semaines dure quelques secondes et on passe d'un espace à un autre d'une façon si brutal qu'on ne sait parfois pas ou on est.
Mais si le film est beau à se présenter comme un trip cosmique "Interstellar" est surtout un drame entre son père et ses enfants, c'est un mélo chuchoté mais entendu, les enjeux sont micros petits et vieux comme le monde, s'emparer d'une idée très cinématographique qu'est de faire pleurer et camoufler le tout dans un infini néant et le silence de l'espace entre le froideur démesurée de Kubrick et un doux Spielberg.
Au niveau du casting on aura jamais vu Matthew McConaughey aussi bon (et c'est pas un fan qui parle), sa performance provoque une émotion d'éloignement et de solitude, il campe un homme amoureux de ses enfants et ne voulant que leur bien mais qui dès le décollage va se voir bien seul sans jamais comprendre ce qui l'entoure. Comme le disait Chris Nolan c'est un film sur des personnages, des personnages attachants qui vont devoir trouver la voie et expliquer les raisons de leur présence.
Malheureusement le film se remplie tout seul de défauts qu'il aurait pus largement éviter, acteurs jouant parfois mal (salut Mackenzie Foy et Jessica Chastain), effets spéciaux trop numériques et donc visibles (la séquence des vagues) et surtout cette sensation que ça passe trop vite, comme si chaque scènes ne s'achevait pas totalement, c'est parfois très brutal mais toujours pardonnable du fait que ce ne sont que des détails n'influent que très peu l'harmonie du film et le spectateur.
"Interstellar" parce que la Terre est belle, parce que chaque bouffés d'aire est une chance, parce que nous ne savons pas ce qui se trouve là haut, parce que le temps est l'inconnu, parce que l'amour est infini, parce que chaque relations humaines est une nébuleuse, parce que tous ce que nous savons n'est pas applicable.
… Epoustouflant.