Avis sur vices et sévices

Avec sa réputation d'œuvre extrême au sein de la filmographie déjà bien gratinée de son auteur, Vices et sévices avait de quoi titiller l'intérêt du cinéphage friand de pinku-eiga ou d'ero-guro. Effectivement, le sexe et la violence dans cet opus se font plus crus, le ton est plus sérieux, mais sans pour autant marquer une avancée qualitative : le film est plastiquement incomparable avec certains des travaux précédents de Suzuki (les cadrages et les couleurs pop ont fait place à une palette tristoune et assez peu d'inventivité dans la réalisation), le rythme devient inégal et les acteurs sont moins charismatiques. Pour tout dire, entre les scènes trash, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent, et ces dernières sont parfois redondantes par rapports aux chefs-d'oeuvres du maître. Sans être déshonnorant - après tout, on ne s'ennuie pas et on est bien servis en bis - Star of David : Beauty hunter souffre d'une esthétique un peu fadasse (manque de moyens, flemme du réalisateur, ou avant-goût du style 80's à venir ?) et d'un manque d'unité qui lui interdisent de côtoyer les sommets du genre, d'Une femme à sacrifier aux meilleurs Tokugawa de Teruo Ishii.