Avis : This is England - Page 4

Film dans la pure veine du cinéma sociale anglais, "This is England" revient sur le phénomène des skinheads durant l'ère Thatcher et comment ce mouvement rebelle multiculturel a basculé vers l'ultra violence et l'extrême droite par une récupération politique de certain extrémistes. Ce regard de la société anglaise des années 80, c'est l'enfance du réalisateur qu'il retrace à travers les yeux de son acteur de 12 ans, embrigadé malgré lui dans une spirale de la violence, alors qu'il voulait juste avoir l'air cool à l'école. Un film à la croisée de Ken Loach et d'Alan Clarke, qui avait déjà abordé un sujet un peu similaire avec les hooligans dans "The Firm".

Enième film sur les skin-heads et autres reclus de l'Angleterre profonde, on pourrait en citer plusieurs sur excatement le même thème... Ce film-ci s'est fait remarqué notamment parce que le héro du film a 12-13 ans et qu'il se fait embrigader par des jeunes adultes, le contraste est éloquent et choque d'emblée. L'époque choisit est la reconstitution d'une époque emblématique (Malouines, Thatcher... etc) qui permet de raconter une petite histoire sur fond de grande Histoire. Evidemment on évite pas tous les clichés et certaines scènes frôlent le ridicule et l'invraisemblance ("tu veux me lécher les seins" ?!). Le parallèle sociologique se termine sur une morale inévitable mais qui fait mouche ; comme film pédagogique on a rarement fait aussi efficace. De bons acteurs et une mise en scène idéale font que ce film peut se traguer de devenir culte, mais sûrement pas un chef d'oeuvre. Dans le genre on lui préfèrera "Neds" (2011) de Peter Mullan, moins démago. Un bon film qui aurait gagné à éviter 2-3 maladresses (genre faut que je trouve absolument le truc qui va marquer !) du réalisateur.

Durant la guerre des Malouines, dans l'Angleterre dirigée par Thatcher, un jeune collégien rejeté de tous va passer son été auprès d'une bande de skinheads, qui vont l'accepter au sein de leur groupe. "This is England" aborde essentiellement deux sujets. D'une part, il s'agit d'un presque adolescent en quête de paternité, qui voit un père à travers des marginaux charismatiques. D'autre part, le film traite de manière intimiste et nuancée des skinheads. Le mouvement est montré comme scindé, avec d'un côté des apolitiques qui prônent le respect, et de l'autre des radicaux devenus nationalistes. Le tout filmé de manière poignante, dans des quartiers poisseux reconstituant l'ambiance des bas-fonds de l'époque, avec une caméra à l'épaule évoquant un style documentaire. Enfin, on signalera d'excellents comédiens, tels que Stephen Graham en leader raciste et instable, ou le jeune Thomas Turgoose, en collégien paumé et impertinent, dont l'association avec des gens bien plus âgés que lui est le principal choc du film. Un drame solide.

This is England se défait assez vite de certains de ses ainés, à commencer par American History X, montrant que le mouvement Skinhead était, de base, apolitique, et que les bouleversements sociaux de la fin des années 1970 ont amené une séparation qui l'a divisé.

Pour cela, Shane Meadows va suivre le destin de Shaun, un jeune anglais moqué par ses camarades et en deuil de son père emporté durant la Guerre des Malouines. À travers son destin, où il va croiser deux leaders skinhead initialement amis, mais finalement diamétralement opposés, Meadows étudie l'impact du chômage et des problèmes sociaux sur l'Angleterre des années 1980. De manière plus globale, il met en scène l'humain qui peut se réfugier sur lui-même et évacuer sa frustration avec des idées et actes qu'ils pensent ultranationalistes, mais en réalité xénophobes.

Cette dénonciation du Thatchérisme et de ses dérives parvient à être pertinente grâce à des personnages bien écrits et mis en scène, avec une évolution cohérente et écrite avec une certaine justesse, malgré un côté coup de poing bien présent. Ce gamin qui va surtout subir les évènements parvient à être attachant, l'auteur insistant sur ses découvertes, ses gestes qu'il ne comprend pas et surtout la figure paternelle qui lui manque, et qui va trouver substitution chez deux skinheads, l'un qui ne veut pas être mêlé à la politique et l'autre qui va plonger dans les dérives nationalistes.

This is England bénéficie d'un cadre remarquable, celui de l'Angleterre prolétaire du début des années 1980, et Shane Meadows le sublime et nous y emmène avec brio. La bande originale est tout autant remarquable, et ces deux éléments participent à l'aspect authentique et surtout touchant du film. La tension monte admirablement lors de certaines séquences, qui sont aussi sublimées par d'excellents comédiens, à commencer par le jeune Thomas Turgoose qui va découvrir la vie, l'amour, la violence et de nombreuses sensations fortes.

This is England permet à Shane Meadows de mettre en scène les dérives politiques et la violence du mouvement skinhead, à travers une oeuvre touchante, juste et palpitante lorsqu'il le faut, emmenée par une bande son mémorable, des thématiques passionnantes ainsi que d'excellents comédiens.

Un drame anglais qui prend pour cadre l'Angleterre du début des 80's avec en toile de fond les Malouines et le désastre économique du mandat de M. Thatcher. Chômage, racisme latent, misère intellectuelle, violence, ados abandonnés à leur sort, c'est un tableau peu reluisant que propose S. Meadows et on peut dire même que ça fait carrément froid dans le dos. Il dirige à la perfection ses acteurs, certains ayant connu un destin plus reluisant que leurs personnages (S. Graham ou J. Gilgun). Un drame social parfois drôle, montrant de vraies tranches de vie attachantes et touchantes couplées avec d'une scène d'une grande violence, souvent plutôt psychologique. Le spectateur ne sait pas vraiment à quoi s'attendre et découvre avec un peu d'effroi ce quotidien triste et déprimant qui mène forcément vers des chemins inquiétants. Un film prenant, tétanisant parfois, qui pose beaucoup de questions et montre une société au bord de l'implosion. D'autres critiques sur

Shaun jeune garçon orphelin de père va le temps d’un été entrer dans un groupe de skinhead alors que le mouvement se développe dans l’Angleterre de Thatcher. This is England est une chronique de l’Angleterre de cette époque, de ces maux qui sont d’ailleurs toujours d’actualité. Il cherche aussi à montrer comment le nationalisme s’incruste dans les classes populaires. Malheureusement si la reconstitution est réussie il donne par moment l’impression d’être nostalgique (notamment a cause d’une bande originale trop appuyée) ce qui le rend gênant. Un film qui n’est pas toujours maitrisé mais néanmoins intéressant.

Un bon petit film anglais, très sincère et puissant, "This is England" place l'action dans l'Angleterre de Tatcher suite au conflit des Malouines en 1983 où le jeune Shaun, 12 ans, a perdu son père, il va alors se retrouver embarqué avec des personnes peu fréquentables jusqu'à se lier avec un chef de bande nationaliste. Shane Meadows réussi à merveille à reconstituer l'atmosphère des années 80, la photographie est vraiment quasi parfaite c'est la première chose qui m'a sauté aux yeux, j'ai été directement convaincu, l'interprétation des jeunes acteurs est également remarquable et Stephen Graham livre une prestation absolument fantastique. Niveau réalisation ça reste plutôt classique mais rythmé, je n'ai pas décroché une seconde, et le scénario est bien écrit avec une évolution intéressante des personnages et des liens qu'ils entretiennent, certaines scènes sont très bonnes voir scotchantes, notamment celle de la discussion entre Combo et Milky dans la dernière partie du film. Le seul véritable défaut que j'ai pu trouver c'est l'utilisation de la musique, même si elle reste souvent sympathique (Toots and the Maytals) elle tombe parfois un peu trop dans le sentimentalisme débordant, jusqu'à en devenir agaçante vers la fin. "This is England" est un très bon film sur l'acceptation en élaborant bien la thématique de la dérive nationaliste haineuse sans tomber dans les clichés ou la facilité, ça sonne juste, bravo.

C'est rare les films où les enfants jouent vraiment bien. This is England a cette particularité, entre autre. Un film pédagogique sur le racisme, le nationalisme et tout ce qui va avec, particulièrement efficace. Des films sociaux anglais il y en a, mais celui-ci se démarque par une intensité incroyable qui se découle du récit, ou on se fait prisonniers d'une trame narrative qui n'épargne personne. Les skinheads donc, dans l'Angleterre des années 80 avec la dame de fer, ça c'est pour le contexte historique. On a un garçon d'une douzaine d'année Shaun, orphelin de père et vivant dans une banlieue du nord du pays. C'est finalement avec cette bande plus âgée qu'il finit par s'impatiser et tuer le temps. Ce film prend aux tripes car son histoire comme je le disais, est percutante. On est pas concerné mais on a forcément un avis et ça fait mal de voir l'étendu des dégâts qu'un individu ayant lavé le cerveau d'un autre, plus naïf, peut faire. La fin en tout cas, à de quoi pas piquer du nez... Niveau prestations comme je disais c'est du haut niveau, le jeune acteur qui interprète Shaun est impeccable. Quant à Stephen Graham, que je connaissais pas beaucoup en dehors des Guy Ritchie, y tient le meilleur rôle de sa carrière, il est bluffant. C'est le genre du film qu'on oublie pas.

Un préadolescent de douze ans va se trouver embrigadé par un groupe de skin-heads désœuvrés durant ses vacances d'été puis par un adulte raciste, Combo qui sort de prison, flanqué de quelques gars suiveurs, pas très malins. Son père est mort durant la guerre des Malouines et sa mère le laisse faire un peu ce qu'il veut. Alors, être accepté par les grands, le rend fier. Il se sent protégé et les prend comme modèles. Ce qui est intéressant dans ce film, c'est de nous faire connaître de l'intérieur ce monde non homogène des skin-heads car ils ne sont pas tous politisés. Et aussi de suivre un parcours singulier d'initiation en quelque sorte. En ce sens, on a affaire à une description presque ethnographique d'un groupe dont l'image reste très négative dans la société européenne.

Un film fort et puissant qui glace le sang et laisse sans voix. Une histoire du quotidien sur toile de fond d'une page d'histoire de l'Angleterre. L'interprétation est exceptionnelle. Le jeune Thomas Turgoose dont c'est le premier film, a été repéré dans la rue ! Passionnant d'un bout à l'autre, un vrai coup de poing dans le ventre...

Le principal défaut du film est d'être bien trop court. 1H30 pour un sujet pareil c'est vraiment peu. Honnêtement j'aurai pas craché sur 1H en plus. Le scénario n'a rien d'extraordinaire mais suit le destin de ce petit garçon embarqué dans le monde des skinheads dans une Angleterre en plein changement. Le film fait bien la différence entre les Skin et les Boneheads à savoir les racistes et les autres. Une agréable mise en scène (bien que rien de fantastique non plus) et une bonne bande originale sur un joli sujet, dommage que ce ne soit pas plus développé.

Par la juxtaposition d'images de news et montées en parrallèles dans le film le réalisateur, dessine le portrait d'une génération. Son savoir faire et sa direction d'acteurs évitent l'idée que tous ces maux sociaux justifieraient tel ou tel comportement. C'est bien plus subtil et plus humain que cela. Les comédiens sont impeccables, découverte du petit Thomas Turgoose élevé sur les planches...Film sans être dévastateur intelligent et juste porté par une mise en musique posée subtilement...c'est savoureux et fin même si chacun ne trouvera pas une lecture d'une grande profondeur...

Face cachée de l’Angleterre des années 80, This is England met à nu les dérives antisémites des groupes de skinhead, au travers d’un jeune garçon de 12 ans engrainé par des jeunes de son quartier. Finalement assez simpliste, le traitement du sujet reste cependant suffisamment direct pour permettre au film de véhiculer un message social fort. Une introspection réaliste et crue qui en fait l'une des réussites du genre !

Un film vraiment formidable,à ne pas manqué.

un beau film à condition de ne pas focaliser seulement sur l'idée de la montée du nationalisme mais plutot de s'intéresser aux personnages, je crois qu'en creusant un peu plus de ce coté le réalisateur pouvait faire un carton plein, avec des personnages comme Combo qui relève sa compléxité sur la fin.