Pascal Laugier est un réalisateur de genre qui ne fait pas dans la dentelle. Il a par exemple signé avec sa dernière production en date, “Ghostland”, un thriller violent et malsain. Avec “Martyrs” sorti dix ans plus tôt, il avait déjà provoqué un gros coup d’éclat dans l’Hexagone. L’histoire d’une jeune fille qui, kidnappée et torturée, décide de tuer sauvagement ses bourreaux, a su provoquer moultes réactions et polémiques quant à sa représentation transgressive de la violence physique et psychologique. Un film à déconseiller aux plus sensibles et dont il est difficile de parler sans trop en révéler sur l’intrigue. Le spectateur lambda ressortira au mieux, avec une violente claque, au pire traumatisé par une histoire qui va au bout des limites de la folie humaine. Le propos va loin, puisque le réalisateur affiche un certain sadisme dans sa représentation de la violence. L’humain semble mauvais par nature, sa condition vaine et ses espoirs inexistants. Même lorsque la fin, plus terrible que tout, s’approche, et l’espoir avec, la mort emporte tout sur son passage. On aura rarement connu plus terrible scénario, ce qui n’empêche pas le film d’être apprécié au contraire. Pour ma part, je lui trouve des qualités, sur le maquillage particulièrement réussi qui nous fait ressentir chaque blessure, et aussi sur les deux actrices principales. Cependant, loin de m’avoir repoussé ou dégouté, le visionnage fut si inconfortable que je ne saurais dire si l’ensemble me plaît ou non. À vous désormais de vous faire votre propre avis, et de plonger dans les ténèbres, pour découvrir les martyrs de notre monde.