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cinono1
254 abonnés
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4,0
Publiée le 15 août 2010
Témoignage à vif, sur la journée de deux amies conduites à pratiquer un avortement sur l'ère Ceausecescu, dans la roumanie des années 80. Précis, composé de très longs plans séquences qui favorisent le jeu des acteurs et qui donnent l'impression au spectateur de se trouver dans une situation sans retour, c'est un film marquant, fort mais qui, comme beaucoup de film utilisant le procédé de docu-fiction, n'a pas une vision large de son histoire. Beau plan final ou les deux héroines sont partagées entre sentiment honteux et besoin de repartir.
Au delà de son sujet sensible, un avortement clandestin dans la Roumanie privée de liberté de Ceausescu, le film de Christian Mungiu est avant tout une remarquable réussite formelle. Il allie de longs plans fixes, dont le plus symptomatique est à mon avis celui de la jeune fille attablée chez la famille de son fiancé, à des scènes beaucoup plus hachées, souvent situées en exterieur, à chaque fois qu'un certain danger se fait sentir. Au jeu parfait des deux actrices principales de cette sombre histoire, il faut ajouter un scénario qui évite toute scène inutile et qui est suffisemment bien ordonné pour qu'aucune longeur ne vienne s'y insérer. Toute scène inutile, oui, toute scène qui par exemple ferait tomber le film dans le pathos. Par ailleurs, la scène finale est particulièrement réussie. Pour exprimer la détresse, le bref regard caméra de celle que nous avons vu subir des moments particulièrement difficiles, de fortes tensions, est coupé net par le générique final. Cette astuce permet d'ancrer ce scénario fictif dans la réalité roumaine pas si lointaine et a force de témoignage.
Je n'avais pas lu le synopsis, je ne m'attendais pas à ça ! Le film se déroule quasi exclusivement dans une chambre où la femme doit subir un avortement. Y parviendra t-elle malgré la politique de l'époque ? Le film est filmé, joué de façon très cash tant est si bien qu'il est percutant. Thème original en plus. 3,7/5
Fait avec très peu de moyen( semble -t-il); scénario simple (avortement :danger!) avec très peu de rebondissement (que l'on attend pourtant),on est pris dès qu'on saisit l'enjeu. Palme d'or. Original, simple et très passionnant;une réserve: la fin ressemble à une coupure.
Un film poignant, dur, qui longtemps après la projection vous met encore mal à l'aise. Les acteurs sont extraordinaires de réalisme dans une Roumanie communiste. Ce n'est pas étonnant que ce film ait eu la Palme d'Or.
Il faut avoir vu 4 mois, 3 semaines, 2 jours et Boarding Gate dans la même semaine pour mesurer pleinement ce qui distingue un cinéaste inspiré d'un fumiste. Dans 4 mois, 3 semaines, 2 jours, la forme est toute entière au service du fond. Avec une étonnante économie de moyens et d'effets, Cristian Mungiu fait monter une tension terrible et nous fait sentir non seulement la détresse de ses personnages mais l'arrière plan social. Un film éprouvant d'une densité incroyable.
Certains films sont physiquement éprouvants. 4 mois 3 semaines 2 jours font partie de ceux là. Mungiu propose un cinéma physique, sensoriel, dans lequel un plan peut-être un vrai coup de poing en pleine figure, un regard un coup de poignard dans le coeur. Dans ce film, la nuit est vraiment noire, les bruits de repas sont assourdissants, le temps s'écoule comme de la colle. Le film approche la perfection sur tous les plans, mise en scène discrète et efficace qui rappelle un peu maître Kieslowski (une utilisation des décors et une science du cadre hors du commun). Les actrices et acteurs - Monsieur Bébé !! - sont magnifiques, le restitution de la vie quotidienne impressionnante. Le film réussit ce qui en cinéma est une sorte de Graal : montrer l'indicible avec la plus grande économie de moyen. C'est Bresson, Hitchcock, Kubrick qu'il faut convoquer. Une palme d'or méritée, cela faisait longtemps. A voir absolument D'autres critiques sur Christoblog : http://chris666.blogs.allocine.fr/
Un film prenant gràce au scénario superbement construit, aux acteurs littéralement hantés par leurs personnages et une mise en scène brillante. La tension qui y règne est parfaitement rendue et nous rend mal à l'aise. Du très bon cinéma d'auteur.
Film fort sur l'avortement en général, et plus encore sur l'hypocrisie des sociétés (ici la terrible Roumanie de Caucescu), toujours plus promptes à nier les problèmes plutôt qu'à aider ceux qui les vivent. La mise en scène est basique, presque inexistante, mais le jeu des actrices est parfait. La dureté de l'épreuve est parfaitement retransmise. La lâcheté des hommes présents dans le film est ici poussée jusqu'à la caricature, entre un petit-ami qui est dépassé par le sujet au point qu'il ne peut quasiment pas en parler, et "Mr Bébé", un moralisateur insensible immédiatement antipathique. Très bon film, pour peu évidemment qu'on ne soit pas rebuté par le sujet.
Cristian Mungiu obtient à travers ce film la Palme d'or, consécration pour le cinéma roumain. Il a le mérite de lever le débat sur l'avortement dans ce pays (et bien d'autres). Les actrices et la mise en scène sont à la hauteur. Malheureusement, on peut regretter la longueur de certaines scènes (le repas chez la belle famille) et un manque cruel d'émotions. Un film froid, parfois trop froid.
"4 mois, 3 semaines, 2 jours" est un film d'une grande noirceur sur un sujet difficile: L'avortement illégal en Roumanie. Le réalisateur, Cristian Mungiu, a du talent. Il nous offre des plans superbes et sait parfaitement bien diriger ses acteurs. Perso, je n'ai pas trouvé qu'il y avait vraiment de scènes choquantes explicites. Un bon film, à voir au moins une fois. Après, qu'il ait remporté la palme d'or me laisse un peu sceptique...
Cette Palme d'or très méritée n'est sans doute pas le chef d'oeuvre annoncé partout, mais elle recèle suffisamment de cinéma pour être pleinement satisfaisante. La rigueur de la mise en scène et la froideur du traitement en font un modèle que beaucoup devraient suivre. Sans jamais tomber dans le pathos ou le misérabilisme, le cinéaste parvient à dresser un portrait redoutable de son pays au temps de Ceaucescu. De quoi frémir ! On saluera également sa volonté de ne jamais tomber dans le drame facile, ce qui risque de désarçonner un grand public qui attend peut-être plus de retournements de situation ou de rebondissements tragiques. Ici, rien ne vient troubler le déroulement d'un morne quotidien, renforcé par un traitement de l'image particulier, avec des couleurs totalement désaturées. Un grand moment à éviter les jours de cafard.