Etonnant de ne pas voir débouler ici Dwayne Johnson les armes à la main pour écraser de tout son poids d’esthète les méchante du moment, à la manière d’un héros d’action bourrin de temps anciens. Non, ici l’acteur bodybuildé n’est qu’un gars comme les autres, fort heureusement, combattent avec des moyens traditionnels la fatalité ayant envoyé son fils derrière les barreaux pour avoir réceptionné un colis plein de pilules. Infiltré est à ce point étrange que Dwayne Johnson, voulant, c’est tout à son honneur, s’essayer à un cinéma plus mature, aurait pu être remplacé par tout acteur à la morphologie bien plus frêle que la sienne. Etonné en bien par l’écriture de Snitch et la mise en scène de Ric Roman Waugh, l’on apprécie finalement comme il se doit cet honnête thriller d’action, ce polar un peu téléphoné qui permet de passer un agréable et simple moment de cinéma.
Pas d’excès, pas de larmes inutiles, simplement le combat d’un père pour sauver son fils. Certes, l’histoire que l’on nous vente comme véridique, n’est pas un modèle d’authenticité, le père se dévouant avec la bénédiction des magistrats pour infiltré un cartel de la drogue, mais dès l’histoire installée, dès que Dwayne Johnson est confronté aux criminels, le film s’envole, dans un suspens très agréable, délaissant l’action pur pour faire du colosse un agneau apeuré parti au combat. Au volant de semi-remorques pimpants neufs, notre homme devient désormais le chauffeur, l’homme traînant la marchandise dans sa remorque pour une association de malfaiteurs que l’on s’efforce de décrire comme diabolique.
Le message que fait passer le film n’est pour autant pas si limpide, conclu qu’il est par une phrase polémique stipulant qu’un dealer croupis en prison, pour un premier délit, d’avantage de temps qu’un violeur, notamment. L’on se demande alors si l’esprit n’était pas à la dénonciation d’un système judiciaire trop sévère, jeu de chantage politico-électoral qui demande aux condamnés de dénoncer le sommet de la chaîne pour voir leurs peines réduites. La loi est ainsi faite, et si personne ne voit en mal l’incarcération prolongée de dealers, le film joue sur l’aspect d’injustice. Si cela marche dans le cas présent, c’est bien parce que le fiston est un gentil gaillard et papa un héros d’un jour en quête de vengeance. Drôle de concept mais sacrément efficace, pour dire les choses franco.
Un film de série B agréable, étonnamment agréable, qui voit le Rock, Dwayne Johnson, prendre figure humaine, même si le jeu d’acteur de composition ne semble évidemment pas son genre. L’homme, unique réelle vedette du long métrage n’est pas saisissant, ni même attachant ou attristant en père dans la mouise, mais simplement très efficace lors des phase d’action, son air dépassé complètement nouveau pour nous. Un film ni majeur ni primordial, mais un film sympathique comme l’arrivée du printemps qu’il convient, si nécessaire, de ne pas manquer si l’occasion se présente couchée sur la papier d’un programme télé. 12/20