Nés en 68, ou l'héritage d'un évènement hors du commun ayant eu lieu il y a maintenant 40 ans de ça. Donc, Nés en 68 raconte, superficiellement, certes, mais essaye de raconter 40 ans d'histoire, de luttes. Donc, on peut saluer l'audace d'un tel projet, même si le résultat n'est pas forcément aussi bien que celui qu'on attendait.
En effet, il arrive quelque chose d'assez invraisemblable à tous les 4 personnages d'une seule et même famille. De la mère révolutionnaire dans une petite communeauté soixante huitarde, ayant eu plusieurs copains, deux enfants du même père. Toute la communauté est partie, elle est la seule à rester dans cette masure, son fils qui devient homosexuel, et attrape le SIDA, pour embrayer sur les luttes de reconnaissance homosexuelle, et sa fille, qui se marie à un immigré et part en Angleterre. Puis les copains de sa mère, du révolutionnaire qui se cache dans la forêt, à l'autre habitant dans un appartement parisien à discuter micro-crédit avec sa femme... En fait, voilà le plus gros problème, tout est gros et prévisible. On aurait peut être préféré que les réalisateurs se concentrent sur un panel plus important de personnes, ou alors se concentre (un peu moins longtemps que trois heures) sur un évènement particulier, qui aurait pu permettre au film de mieux se tenir, et de ne pas partir dans toutes les directions, toutes plus prévisibles les unes que les autres.
Reste tout de même une excellente pléiade d'acteurs, menée avec candeur et charisme par une Laetitia Casta plus mature et plus forte que d'habitude. Et puis, on ne peut pas dire que c'est un échec total, puisque le spectateur regarde ce film mineur sans rechigner.
Un beau projet, donc, qui aurait mérité d'être plus cadré, moins long, et plus placé par rapport à ses opinions. En effet, on ressort de ce film sans vraiment savoir si les réalisateurs critiquaient ou encensaient Mai 68, sans vraiment savoir ou se placer.