Toute l'histoire de mes échecs sexuels : les secrets du tournage

C'est après le désastreux bilan de ces "13 histoires sérieuses, 47 histoires mineures et 16425 pulsions sexuelles inassouvies jusqu'à ce jour" que Chris Waitt a commencé à se remettre en question et à s'interroger sur les raisons pour lesquelles il s'est fait éconduire de façon souvent très humiliante. Afin d'évoluer et d'éviter ces déconvenues à l'avenir, il a décidé de rencontrer ses ex-compagnes et de leur demander des explications: "Si je peux en faire un film, ce projet me donnera aussi du travail pour les prochains mois", pensait-il alors. Accompagné de son meilleur ami au cadrage, il s'est ainsi lancé dans un véritable périple, à la recherche de témoignages.

A la fin du tournage de son documentaire, Chris Waitt a dressé un bilan plus que mitigé de l'expérience qu'il a vécue: "Le projet s'est avéré particulièrement douloureux et humiliant, pour à peu près tous ceux qui ont été impliqués" confie-t-il, heureux de préciser qu'il va mieux aujourd'hui et qu'il espère transformer son humiliation et sa peine en "une source de distraction pour ceux qui verront le film".

Persuadé que ses ex-compagnes se prêteraient à l'expérience et seraient intéressées par sa démarche, Chris Waitt a vite déchanté. Si le tournage a souvent été douloureux, au sens même très physique du terme, il semble selon ses dires que le montage ait été pire: "Nous avions 400 heures d'images, dont la moitié où on me voit en train de me plaindre. Je savais que ce film serait personnel, mais je n'avais pas anticipé qu'il serait aussi intime et révélateur de ma personnalité", confesse t-il.

Sans se comparer à Woody Allen, Chris Waitt a cherché à retrouver l'humour du cinéaste anglais lors du montage de son documentaire. Conscient que les moments douloureux pourraient paradoxalement donner lieu à des séquences comiques, il a choisi de les monter selon le principe de l'autodérision et sans la moindre auto-complaisance: "Pour des raisons étranges, regarder un type faire l'idiot devant ses ex est un spectacle plutôt réjouissant. Et ça doit être plaisant pour le spectateur de se rendre compte à quel point il est forcément un bon amant ou un bon mari, comparé à moi", plaisante t-il. Malgré la tournure intime et presque médicale de son investigation, le cinéaste a opté pour une mise en forme légère au risque de faire douter le spectateur de la véracité des images et des faits, pourtant tous véridiques.

Chris Waitt a rencontré sa petite amie actuelle sur le tournage de Toute l'histoire de mes échecs sexuels. "Excentrique et folle", Alex fait partie intégrante du film, qui montre leur rencontre puis leur premier rendez-vous peu conventionnel, assez proche d'un "speed dating": "Le sens que je donne à cette scène est que ce sont parfois les actes les plus extrêmes qui révèlent le plus votre caractère. Et quelqu'un peut le percevoir et en profiter pour entrer directement en contact avec vous." Toujours avec la demoiselle, Chris Waitt a en quelque sorte "transformé son essai"!

Le montage terminé, Chris Waitt a organisé une projection privée pour sa famille, afin de leur montrer le résultat de son travail. Sorte de "convention familiale", la séance a plu et a amusé l'auditoire, qui a découvert à cette occasion certains aspects ignorés de la vie du cinéaste: "Ils se sont retrouvés dans un débat de groupe pour savoir ce qu'on pouvait faire du pauvre petit Chris", raconte t-il.

Avant son documentaire, Chris Waitt avait déjà abordé le thème des relations amoureuses difficiles sous forme de fiction, dans un court-métrage intitulé How to cope with rejection. Après un premier documentaire sur un groupe de heavy metal dont les membres ont à peine 12 ans, il se met en scène dans le rôle d'un paresseux décidant de se cloner pour ne plus avoir à s'occuper des tâches ménagères dans Dupe, prix du meilleur court-métrage aux BAFTA 2005. Avec son comparse et collaborateur de toujours, Henry Trotter, il reprend en 2008 un projet initié quatre ans plus tôt: sa série Fur TV, inspiré du Muppet Show et diffusée sur MTV, fait intervenir des personnages clés dans des situations trash.

Warp X est une émanation du label discographique Warp Records et une référence de la musique électronique dans les années 90, ouverte aujourd'hui à des musiques d'horizons plus variés (hip hop, "revival rock"...). Faisant appel à des vidéastes et cinéastes de talent pour la réalisation de clips, le label s'est étendu au monde du cinéma avec la création de Warp Films en 1999. Après le succès critique et publique de This is England de Shane Meadows, Warp Films s'est fait connaître et continue aujourd'hui à produire des films comme par exemple Hush de Mark Tonderai.