Derniers Avis : Girlfriend Experience - Page 6

Le diptyque autour du Che en janvier, The informant en septembre, et, entre les deux, ce Girlfriend experience : la petite entreprise de Steven Soderbergh ne connait pas la crise. Avec un tel rythme, pas question d'espérer un chef d'oeuvre à chaque sortie, mais le cinéaste est suffisamment intéressant, oscillant entre grosses productions et films indépendants, pour y jeter un oeil. Girlfriend experience, à l'instar de Schizopolis ou Full frontal, appartient à la veine quasi expérimentale de sa filmographie. Une seule actrice professionnelle (qui vient du monde du X), une intrigue (si tant est qu'il en y ait une) déstructurée, de longues conversations autour d'un bon repas, une mise en scène façon documentaire...De fait, il est beaucoup plus question de crise financière que de sexe dans le film, quoique les deux soient reliés par le métier de l'héroïne (call girl). Girlfriend experience, brillant et chichiteux sur la forme, est sidérant de vacuité sur le fond. A moins d'y voir une parabole sur la fin de l'Amérique de Bush, arrogante et vaniteuse. Le spectateur a 1 heure 17 pour y penser, puisqu'il faut bien meubler le temps devant cet exercice de style joliment vain.

C'est dommage, parce que pour son premier film, je trouve que Sasha a un jeu d'acteur qui mérite d'être souligné. Malgré cela, le film est ennuyeux à mourrir et entrecoupé dans tous les sens... Sans intérêt. J'espère qu'elle va mettre en valeur le talent caché d'acteur qui existe sans dout en elle, dans un film avec plus de substances.

parcours esthétique et pathétique d'une escort-girl de luxe qui se croit intouchable. Sa décheance sera fatale!!!le tout filmé sur fond de crise financière américaine où tout peut arriver à celui qui est trop gourmant et pas assez humble et servile
à voir!!!

A travers les anecdotes de la vie d'une escort girl se disant sophistiquée, Soderbergh tente de montrer l'état d'esprit d'une Amérique en crise où Obama est en passe d'être élu. Les critiques du capitalisme et de l'individualisme sont plutôt subtiles et tentent de coller à la réalité. Malheureusement la forme pourra en rebuter plus d'un, tant le montage est étrange. Cela donne une impression de décousu et il faut s'accrocher pour saisir le propos et en apprécier la pertinence.

Soderbergh fait joujou avec une caméra HD dans un NY d'ailleurs.Les premiers dialogues du film pourraient faire une référence directe et implicite à ce que Sasha Grey reproduit à l'intérieur du film -ou même à l'extérieur de celui-ci,là ou l'intra-diégétique recoupe l'extra-diégétique.Le montage est intéressant:rien ne se passe maintenant,tout est flash-backs ou flash-forwards et tout est en désordre,autant dans la construction du film que de l'espace-temps diégétique.Cependant,ce capharnaüm recrée une illusion presque parfaite et ordrée dans une linéarité scénaristique surprenante.Parfois proche du docu,le film est trop souvent affublé de plans-séquences larges fixes et peu ou pas du tout éclairés entraînant ainsi le spectateur dans une vie finalement non palpitante d'une escorte girl qui raconte ses expériences sur internet.Film expérimental à petit budget (moins de US$1,3 Mio) son intérêt finalement reste Sasha Grey et ses activités porno parallèles, ou plutôt ses nouvelles activités cinématographiques traditionnelles parallèles à sa filmographie X en contenant plus de 163 en moins de 3 ans avant un passage éclair dans le genre plus habillé pour rester entre deux eaux depuis lors.Sasha Grey fera peut-être partie de ces actrices venant du porno gonzo-trash ultra-hardcore américain (pas de scénario,donc même pas de texte léger à apprendre avant la prise,mais juste du sexe hardcore avec des crachats et parfois des "coups") qui auront percé dans le cinéma traditionnel.Et ces actrices sont peu nombreuses.
Ni bonne,ni mauvaise actrice,ses capacités sont bien présentes,mais probablement encore inexplorées et certainement inexploitées.Elle reste intéressante,attachante même à travers ses dialogues planplans et touchante dans une sensibilité parfois glaciale d'une fille présente dans l'esprit de ces hommes qu'elle rencontre les uns après les autres,avant ou après avoir rejoint son petit ami chez elle,mais perdue ici ou là-bas,quelque part,et peut-être même ailleurs...

Il y a deux Soderbergh : le philosophe, qui met à mal la corruption et la circulation des drogues aux Etats-Unis dans "Traffic", et il y a celui, poseur, prétentieux, insipide, de "Girlfriend Experience". Si l'on peut un moment se faire attirer par le mot 'Experience' du titre, sachez d'avance qu'il n'en est en aucun cas question. Soderbergh a réalisé un film bizarre certes, globalement fiction, avec une touche expérimentale d'interview et de documentaire à l'intérieur, qui se voudrait sensoriel, rebutant, repoussant et sensuel, mais qui n'est qu'une barrière cérébrale à la représentation du sexe à l'écran. Plutôt qu'une expérience de cinéma, tout ceci n'est qu'une tentative drôlement ratée d'originalité et de nouveauté. Charnelle est la photographie de Soderbergh, mais insignifiant est son scénario pseudo-puzzle, où s'entrecroise tout et n'importe quoi, à commencer par n'importe quoi. Film-concept étiquetté indé, horriblement abstrait et narcissique (jamais on avait vu Soderbergh se regarder filmer à ce point), "Girlfriend Experience" brasse du vide sous une allure d'indépendance bourgeoise et intellect d'une facture aussi puérile qu'elle est soporifique. Plutôt qu'un hypnotisme érotique dans le refus de montrer les corps, les plans obscurs, floutés, tout le temps insaisissables, ne finissent par aboutir qu'à l'ennui et à la répulsion la plus profonde. Impossible de ressentir quoique ce soit de ce film flottant et sans dessus-dessous, où s'entremêle discussions sur l'économie mondiale dans un avion, et scènes de coucheries bobo pudiques. C'est d'autant plus déplorable et énervant que c'est signé par un cinéaste important mais qui devrait juste, par moments, arrêter de croire qu'il a le pouvoir de changer le cinéma en filmant n'importe quoi n'importe comment. Quant à la fin (redéfinir le mot Fin : peu importe sur quelle scène le film se termine, tout n'a de toute manière aucun sens), elle ne peut prêter qu'à une franche rigolade.

GIRLFRIEND EXPERIENCE est une construction maligne et relativement osée, d'autant plus que l'ambiance générale, sans être totalement glaciale est complètement froide. En photographiant, montant, et cadrant son film comme dan un magazine de luxe, dans sa caricature calme et posée, Soderbergh réussit en plus à s'amuser ici et là en filmant finalement plus les objets et les lieux que les personnages eux-mêmes. C'est la scène du catalogue Ikéa de FIGHT CLUB, sauf qu'ici ce n'est pas Ikea mais Gucci et Versace ! Le travail est incroyablement dématérialisé, et aussi la vie personnelle. C'est donc intéressant. La froideur globale de la chose joue totalement en contradiction avec ce qu'attend le public, mais en même temps, donne exactement ce que le public aisé, ce que le public culturellement éduqué adore : un film conçu comme les catalogues ou revues où sont détaillés les dernières tendances de mode, d'habitat et d'objets hightech. Pour lire la totalité de la critique, c'est ici: http://www.matierefocale.com/article-33924247.html

Jolie petite chronique urbaine, très American way of life, esthétique, où l'on suit 5 jours de la vie d'une jeune femme, escort girl à Manhattan, laquelle tire son épingle d'un monde de financiers en crises, le tout dans un décor actuel et doré.
Bonne réflexion sociale, sans recherche d'érotisme, ce film très intimiste et assez court (1h25) laisse tout de même un sentiment d'inachevé.
Aucune restriction d'age mais plutôt intéressant pour des esprits matures.

Soderbergh passe du film commercial au film expérimental avec talent , ou en tout cas avec honnêteté... Aussi bon dans l'un comme dans l'autre je salue ses tentatives comme "Full Frontal"... Ici il décrit un certain mode de fonctionnement hyper libéral en temps de crise mondial avec l'histoire d'une prostituée de luxe et son rapport à l'argent... Film sans aucun doute intelligent avec une recherche évidente pour le fond comme dans la forme il n'en demeure pas moins que les couleurs chaudes aseptisées et le manque de sensualité manque pour suivre au mieux le personnage principal. Ca reste une expérience intéressante et non dénué d'intérêt.

De cette époque en particulier, les archives audiovisuelles ne retiendront qu'une accumulation médiatique d'heures et d'heures d'images d'actualité moches et insignifiantes, vides, de commentaires faussement qualifiés et variés, sans grande perspective ni grand intérêt sur "La Crise" ou l'élection de Barack Obama. The Girlfriend Experience est le document visuel et sonore impeccable de ce moment et de cette zone là. Dérive DV entre chien et loup dans le monde presque quotidien d'une "escort girl cotée et sophistiquée" qui commente et prend des notes sur ses activités ; écriture d'un livre en cours ; kaléidoscope New-yorkais écrit et soigné, à la chronologie et narration très libres - quelques cartes du jeu ont été mélangées et redistribuées - où l'on parle tranquillement de son business, de ses inquiétudes quant à la situation économique, autour d'un verre, entre deux séances de gym ou de shopping, univers chic, bar lounge, galerie d'art, presque routinier et lisse dans lequel va finir par s'insinuer l'ombre d'une rivale sans grande classe, d'un webmaster indélicat qui sape sa "carrière" d'un commentaire traitre dans le dos, libéralité de son couple mis en péril par un nouveau client, etc. La transaction comme mode de vie. Prestation de Sacha Grey et bande originale remarquables. Passe haut la main l'épreuve de la seconde projection

L'éclectisme de la filmographie de Soderbergh ne surprend plus tant l'homme s'attache autant à des projets indé. qu'aux joutes "blockbusteurisées" de films de commandes et gros projets. Les 3 derniers projets du réalisateur (Che, Girlfriend Experience et The informant) montrent la diversité dans laquelle le metteur en scène s'est toujours inscrit. On aurait pu être dans un plagiat d'une pub version esquimau glacé si Girlfriend Experience n'était justement pas dirigé par Soderbergh; petite touche personnelle du sieur, faire jouer le rôle principale par une comédienne star du X, se voulant autant de Marc D. version US que de Godard. Nouvelle égérie de la scène indé ? Peu importe, le film porté par un montage version The Limey avec une photo clichée mais d'une beauté travaillée attirante se veut attractif pour son contenu. Dénonçant le nouveau capitalisme par des métaphores de mise en scène certes un peu lourde de formes mais fortes de sens. On se laisse donc attiré par ce "visuel animé" ou chaque plan et séquence est maîtrisé et plein de sens. Le casting judicieux des principaux protagonistes (aussi bien physique que de jeu) complète cette oeuvre indé qui au bout d'une heure trente ne peux pas être autrement signé que par Soderbergh. Nul narcissisme, le cinéma est encore une fois pour Soderbergh un terrain de jeu et d'expérience. Egoïste ? non. Juste animé d'une passion, le 7ème art, sous toutes ses formes.

Steven Soderbergh est un auteur fascinant, et nous offre là une réflexion très pertinente sur la société américaine. C'est un film curieux qui vaut le coup d'oeil. En plus, il est très court, donc on peut dire qu'il va à l'essentiel.

Glacial et trop esthetisant ,aucune âme .Il vaut mieux voir ou revoir le très beau film E spagnol sur cette douloureuse question "Whore" en E spagnol Yo puta ! ,carrement Génial lui !.

Dispositif captivant qui confirme l'éclectisme de Soderbergh, avec ici un retour aux sources proche de l'esprit de {Sexe mensonges et vidéo}. Curieusement snobé par une certaine presse institutionnelle qui lui préfère Podalydès... No comment.

La beauté triste de l’héroïne;l’extrême solitude des protagonistes;la parfaite description,en quelques plans,de New York,ville sauvage et éternelle et la séquence finale qui nous rappelle que décidément,le messie n’est pas pour demain… Ce film est tout simplement magnifique.