septiemeartetdemi.com - Moon... Le film de SF qui part très humblement d'une idée simple et intimiste. Cinq millions de dollars en poche, Duncan Jones en fait son premier film, et il arrive même à avoir Kevin Spacey au doublage. Et puis pour une fois que Sam Rockwell tient le rôle principal...
Au début, le résultat tient ses promesses. Quelles promesses, d'ailleurs ? Soyons franc, la première moitié est une réussite sortie de nulle part, que Jones déterre de son talent avec les dents. Les effets spéciaux sont décents, Rockwell fait son boulot, et l'inspiration prise à 2001 est intelligente, quoiqu'elle témoigne de l'immaturité du réalisateur - qui d'autre part aurait pu être bien pire.
Pour une base lunaire à petit budget, c'est clairement bien foutu, et l'on appréciera les transitions qui donnent l'impression de coller au rythme de vie du personnage. Il y a aussi un traitement intéressant des indices, car le scénario ne cherche pas à faire se tromper le spectateur, et lui donne tous les éléments pour comprendre ce qu'il se passe. Être rodé au mystère de mille films peut desservir au visionnage de celui-ci, car contrairement aux standards, tout ce qui va se produire n'est pas tu ni caché à l'avance.
C'est difficile à croire mais Moon se laisse emporter parce ce qu'il a de cool. Une erreur à laquelle on croirait que les débutants réalisateurs sont immunisés. Quand il est révélé
que les clones sont la pièce manquante du puzzle
, le tout reste cohérent un moment ; l'aspect psychologique est moyennement soigné,
et d'autoriser le même personnage à apparaître deux fois dans la même scène
laisse voir des coutures très mal détourées, qui contrastent caricaturalement avec la précision géniale du scénario. Mais ça tient. Jusqu'au moment mystérieux où l'ambiance change complètement, et passe de l'audace plaisante d'un H2G2 (Garth Jennings, 2005) à la morgue un peu écœurante d'un Mission to Mars (Brian de Palma, 2000). Les décisions des personnages perdent de leur charme et la fin tape dans ce fouillis sans le réparer. C'est très dommage. 4/5 pour la première partie, 2/5 pour la deuxième.