Avis sur Swordsman 2, la légende d'un guerrier

Swordsman II doit être le premier Wu Xian Pian que je vois. Comme apparemment celui-là ne nécessite pas le visionnage du premier tant mieux car après tout c’est censé être le meilleur de la trilogie. Je m’attendais à un film de sabre classique avec une bonne dose d’arts martiaux. Autant dire qu’il n’en est rien, ce film est juste fou. Tony Ching Siu-Tung s’affranchit de tout réalisme pour nous livrer des combats de sabre absolument improbables où les combattants volent, flottent dans l’air, balancent des projectiles à une vitesse frénétique. Mouvements de caméras très fluides et montage furieux à l’appui, les scènes de combats demeurent vraiment bonnes et réjouissantes dans leur ensemble. Ça n’empêche cependant pas certains combats d’être brouillons, ce qui était assez inévitable dans ce joyeux bordel visuel. Mais dans l’ensemble la mise en scène du film fait plaisir, c’est vraiment bien de voir des films comme ça qui osent. En revanche une fois passé l’effet de surprise, le film m’a vraiment lassé. Je veux dire par là qu’on répète toujours le même schéma ce qui devient assez épuisant à la longue d’autant plus que le film fait preuve de peu de répit. Siu-Tung arrive quand même à allier moments de bravoure et poésie pure avec réussite mais ça ne m’aura pas plus touché que ça, d’autant plus que le scénario m’a paru confus, un peu noyé dans ces combats de bananes flambées en ébullition. (no racism, it’s Hubert who said that !). On a quand même le droit à une belle galerie de personnages délirants et hauts en couleur qui ne sont jamais réellement délaissés. Ça doit être la première fois que je vois Jet Li dans un bon film d’ailleurs, j’espère que j’en verrais d’autres ! En fin de compte on a le droit là un film très rythmé, vraiment divertissant, aux allures d’un manga fou plutôt drôle mais qui se renouvelle peu, manque de substance et personnellement j’ai vraiment peiné sur la fin, ce qui est dommage car au départ avec l’effet de surprise j’étais bien emballé.

Je pense que le film sera incompréhensible pour le commun des mortels, j'avoue avoir été dans la brume pendant les deux heures du film, j'ai vaguement compris qui était les méchants, mais alors le pourquoi du comment, ça m'est passé 10 km au dessus de la tête, j'ai l'impression que tout va super vite parce que le film raccorde des scènes entre elles, dont je ne perçois pas toujours le lien, mais sinon c'est très sympa, la chorégraphie des combats est vraiment sympathique, fun et plaisante. Et c'est ça qui importe, mais du coup ça n'atteint pas pour moi la classe d'un il était une fois en Chine.

Après un premier opus plutôt intéressant mais particulièrement confus, Swordsman revient, toujours sous la houlette du producteur, et officieusement réalisateur, Tsui Hark qui confit son projet à Ching Siu-Tung, qui vient juste de mettre en scène le troisième Chinese Ghost Story.

Quelle claque ! Là où le premier était confus à cause du patchwork artistique non cohérent, celui-ci se révèle particulièrement brillant où Tsui Hark n'hésite pas à changer plusieurs éléments, tout en reprenant là où Swordsman s'arrêtait. Il y mêle ici une histoire de revanche et de clan autour d'un parchemin sacré dans lequel sont écrits les plus grands secrets des arts-martiaux. Il offre un vrai retour aux sources pour le genre du Wu Xia Pian, avec un mélange des genres et à nouveau une ambiguïté, notamment dans le rôle "féminin".

Comme souvent avec ce genre, c'est dans l'action et les chorégraphies que l'oeuvre trouve son salut. En plus de bénéficier de l'excellente maîtrise de Tsui Hark, tant dans le rythme que dans la présentation et évolution des personnages, on en prend plein la vue, c'est aérien, parfois assez violent mais toujours avec une certaine justesse qui fait que l'oeuvre ne tombe jamais dans l'excès. Tout sonne toujours juste, on s'intéresse aux personnages, l'humour marche bien tout comme le parfum d'aventure et l'ambiance assez particulière et prenante planant sur le film.

Comme souvent, Tsui Hark n'hésite pas à insister sur certains détails, sublimant de nombreuses séquences tandis qu'il arrive à mettre de l'ordre dans ce joyeux bordel. Il n'en oublie pas l'émotion, parfois même la poésie, sublimant parfaitement le personnage de la jolie Brigitte Lin alors que tous les comédiens se montrent convaincants, à l'image d'un Jet Li survolté qui alterne magistralement alcoolique dragueur et brillant combattant.

Après un premier opus mitigé, Tsui Hark signe-là une oeuvre particulièrement brillante où il sublime le Wu Xia Pian en y mêlant action, aventure, humour ou encore émotion, avec un cadre passionnant et de remarquables comédiens.

Un film de câbles et d'épées dans lequel les acteurs (et quelques actrices) passent leur temps à flotter et virevolter des mètres au dessus du sol en criant et en lançant des "pouvoirs" et des sorts avec plein de fumée. Les combats sont de ce fait fort brouillons en plus d'apparaîtres agités et vains comme des mouches énervées se tournant autour en vitesse accélérée.

Le ton général du film est de surcroît celui de la pitrerie généralisée et permanente, ce qui pour nous constitue un coup de grâce inattendu et rend ce capharnaüm à (grand) peine regardable, malgré la présence du si sympathique et brillant Jet Li, cela va de soi. La star en était encore à ses débuts et peut oublier sereinement cette erreur de parcours aux oubliettes, nous ferons comme si nous n'avions rien vu.

Wu Xian Pian revenant à ses origines littéraires , on a donc affaire à un film de sabre chinois fantastique où les hommes se changent en femme , où les épées tournoient dans le ciel , où les hommes peuvent voler sur des étoiles Ninja géantes , une goutte-d'eau peut-être mortelle , il est possible de flotter au dessus du sol ... Bref vous êtes prévenu , les combats n'ont rien de réaliste , au contraire ils sont très typés "manga"

Je vais direct attaqué par les quelques rares défauts du film : quelques longueurs , et un scénario assez brouillon , bon c'est pas vraiment un défaut , on a vu pire venant de Tsui Hark , il suffit de se sortir les doigts du cul et de retenir les quelques noms de clan , de secte , de famille , les noms des différents personnages et c'est bon , le scénario devient beaucoup plus clair ( deux vision comme souvent dans ces oeuvres )

Voilà c'est tout !

En dehors de la narration donc très Harkienne comme dirait :jemesouviensplusqui: , le film a une réalisation que ce soit , d'un point de vue esthétique , chorégraphie des combats , déplacement des personnages dans l'espace , la virtuosité des mouvements de caméra , le découpage assez frénétique de certaines séquence d'action , le cadrage de certains plans qui n'est sans rappelé le pur style de Maître Tsui comme on a pu le voir dans The blade , Il était une fois en chine ... etc , d'ailleurs certains plan ( Jet Li assis avec sa cithare) ou même l'utilisation de la lumière ( filtre rouge ) ont tout droit étaient repris dans le néo-Wu xi pian de ce dernier .

Certains osent taxés les combats de brouillons , d'illisibles ( surtout en obscurité ) , d'incompréhensibles , alors certes , les combats sont un joyeux bordel où il ne faut chercher aucune logique mais alors plus limpide dans un tel bordel c'est impossible .
Je sais pas comment c'est démerdée l'équipe technique , mais pour rendre ce genre de combats aussi impressionnants , aussi lisible , aussi bien chorégraphiés , et surtout d'avoir des effets spéciaux aussi judicieux et bien foutus , franchement à ce niveau là ils ont fais fort , très fort même .

C'est très simple , je n'ai jamais vue de ma vie des combats aussi jouissifs et spectaculaires .

Tous ces moments de bravoures sont entre-coupés ( Tsui Tsui ) par des scènes de pure poésie et d'émotions , d'une puissance émotionnelle comme seul Mr.Hark en a le secret .
Et encore une fois qui sont au centre de ces scènes ? Bah les femmes ! et dont une en particulier , la magnifique Brigitte Lin .

Je vais vite finir par les personnages sinon mon avis sera beaucoup trop long , ils sont bien écrits , profonds , avec une idée et une réflexion qui leur son propre à propos du pouvoir pour lequel ils se battent , ou pour certains, engloutis dans cette spirale infernale .
Bien sur "Le" personnage du film , lequel a placé Swordsman au rang de Chef d'oeuvre n'est autre que Asia l'invincible dont je ne dirais rien pour vous laisser la surprise .

Merde j'ai oublié la musique , c'est bizarre parce que James Wong n'est pas crédité dans l'équipe du film , alors que la BO c'est du JW tout craché quoi !
Participe au lyrisme des scènes et à leur puissance sur le spectateur , comme toujours du très bon travail à ce niveau là .

Swordsman 2 est un très grand divertissement , peut-être ( ça reste à confirmer ) le plus grand divertissement de l'histoire du cinéma ( j'ai déjà dis ça quelque part ...)
Un film marqué sans aucun doute par le génie de Tsui Hark , ce mec est un dieu .