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    La Vérité sur Bébé Donge
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 009 abonnés 4 091 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 avril 2024
    La vérité sur Bébé Donge » d’Henri Decoin sorti en 1951 se place dans le creux de la carrière de Jean Gabin après qu'il est revenu précocement vieilli de son séjour à Hollywood et de son engagement dans les Forces Françaises Combattantes en avril 1943. De retour en France, il se rend très vite compte que les rôles de jeunes premiers ne seront plus pour lui, les Jean Marais, Daniel Gélin et Gérard Philipe l’ayant remplacé dans l’emploi. En attendant que « Touchez pas au Grisbi » (Jacques Becker) ne vienne en 1954 lui ouvrir grand les portes de sa seconde partie de carrière, il se cherche un emploi en tournant de 1946 à 1953 dans une quinzaine de films, souvent de très bonne facture mais qui ne parviennent à le replacer tout en haut de l’affiche.
    Danièle Darrieux ayant elle aussi fait un séjour à Hollywood qui s’est révélé assez décevant, est un peu dans la même situation que Jean Gabin au sortir de la guerre même si les fondements en sont un peu plus troubles. Henri Decoin qui jusqu’en 1941 était le mari de Danièle Darrieux adapte pour la troisième fois un roman de Georges Simenon. Autant dire que les circonstances qui entourent le film sont particulières avec des enjeux très forts pour le réalisateur et ses deux acteurs principaux.
    Paru en 1940, « La vérité sur Bébé Donge » brocarde sur fond de drame amoureux les mœurs compassées et étriquées de la grande bourgeoisie de Province. Henri Decoin qui ne suivra pas la fin relativement optimiste voulue par Simenon, livrera un film résolument noir qui devra beaucoup à la prestation d’une Danièle Darrieux au sommet de son art et de sa beauté que le réalisateur filme sans doute encore avec les yeux de l’amour. Jeune fille de bonne famille, Elisabeth D’Onneville dite Bébé, est séduite par François Donge dont le frère Georges (Daniel Lecourtois) va bientôt épouser sa sœur Jeanne (Claude Génia). L’industriel plus âgé, tout d’abord conquis par le romantisme échevelé et la naïveté juvénile de Bébé, retombe assez vite dans le cynisme qui est le sien et dans les aventures féminines qui ont jusqu’alors été son quotidien.
    Peu à peu Bébé s’étiole, se referme sur elle-même jusqu’à s’endurcir. Dix ans passent émaillés de vexations et même parfois de violences physiques. Le film s’ouvre sur l’image de Gabin sur un lit d’hôpital où entre la vie et la mort, il se remémore ce qui a pu conduire son épouse à l’empoisonner. Danièle Darrieux habillée d’une robe noire mortuaire, le visage de marbre apparaît alors régulièrement fantomatique face à son époux en qui elle voit celui qui lui a enlevé ses rêves d’un amour radieux et éternel. Avec une grande subtilité, Henri Decoin construit sa narration autour du chemin inverse parcouru par François et Bébé. L’une offrant un amour sans retour et l’autre ayant compris trop tard l’inanité de sa vie et à côté de quoi il est passé, cherchant la rédemption auprès d’une Bébé comme désincarnée, n’ayant plus rien à offrir.
    Film féministe avant l’heure « La vérité sur Bébé Donge » reste solide sur ses bases jusqu’au bout, montrant un François Donge qui alors qu’il implore le pardon ne parvient pas à retenir sa nature qui le pousse vers la destruction et le mépris. Sans doute le plus beau film d’Henri Decoin, « La vérité sur Bébé Donge » qui n’avait pas eu à sa sortie un succès public digne de sa valeur est aujourd’hui largement réhabilité et ce n’est que justice. Face à une Danièle Darrieux somptueuse qui inonde l’écran de son talent et de sa beauté, Jean Gabin qui conserve encore quelques-uns des atours de sa grand période d’avant-guerre, renvoie la balle comme personne n’aurait pu le faire mieux que lui, sachant parfaitement se positionner dans un rôle certes marquant mais aussi très ingrat. À voir d’urgence pour ceux qui ne connaissent pas le film.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 14 janvier 2015
    ce film se démarque des films de l'époque tant il traite de manière non conventionnelle et moderne des rapports entre les personnages (sans doute parce qu'il s'agit d'une adaptation d'un roman de Simenon qui entretenait des rapports assez libres et cyniques avec les femmes à l'image du personnage interprété par jean Gabin) .le film est aussi d'une âpreté et dureté assez rare dans le cinéma. Néanmoins le côté très bavard et peu factuel du film m'a empêché de rentrer véritablement dans l'histoire. Contrairement à Thèrèse Desqueyroux ou Madame Bovary, on saisit assez mal le cheminement psychologique qui a amené bébé Donge a commettre le crime. Le film s'attarde sur les moments qui précédent et succèdent la première rencontre ou on voit Danielle Darrieux expansive et un peu maniérée s'exprimer sur l'amour et sur les moments suivant le crime ou désillusionnée, elle est devenue au contraire totalement hermétique mais les longues années qui séparent ces deux moments clés du film sont hâtivement traitées dans le film et ne permettent pas d'expliquer suffisamment l' évolution psychologique du personnage. D' ou un film au scénario un peu bancal et lacunaire mais néanmoins intéressant.
    Luuuuuuuuc
    Luuuuuuuuc

    6 abonnés 594 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 septembre 2023
    « Oh c’est une gamine (…) enfin, pour ce que je veux en faire, je la trouve très bien. »

    La Vérité sur Bébé Donge est le troisième roman de Simenon adapté par Henri Decoin après « Les Inconnus dans la Maison (1942) et L’Homme de Londres (1943). Si Gabin gabine déjà sur le chemin de son grand retour au cinéma, en riche industriel particulièrement sexiste et odieux, Danielle Darrieux interprète à la perfection son rôle trouble, à la fois piquante, naïve et sombre.

    Les meilleurs Simenon sont lents, tout le monde sait cela : il faut du temps pour découvrir la minutieuse peinture socio-psychologique des personnages. Cette fois, comme souvent, c’est au coeur de la bourgeoisie industrielle de province que nous plonge le récit, entre moment présent sans concession (les détails de l’hospitalisation de François/Gabin nous sont narrés cliniquement) et flashbacks mitigés entre le romantisme de Bébé/Darrieux et le cynisme de son époux. Le talent, pourtant peu novateur, de Decoin doublé du génie de Simenon, c’est de parvenir à donner, grâce à une direction d’interprètes à la fois cadrée, à la fois laissant libre cours à la personnalité de ses acteurs·trices, chair et sens à un propos qui pourrait, en d’autres mains, passer pour fade ou sans relief. C’est lent au début mais on veut savoir et on s’accroche. Alors, quand la narration se densifie, on ne voit plus passer les minutes et on en veut encore, toujours plus. Alors certes, aujourd’hui, le principe des flashbacks a vécu, à force de surexploitation, mais quand ils sont, comme ici, distillés et intelligents, on en redemanderait presque.

    Au final, cette œuvre un peu oubliée a tout du grand classique, pour l’interprétation et le rythme parfaitement maîtrisé, à l’image de la musique de l’éclectique Jean-Jacques Grunenwald. Une œuvre qui gagne en densité, en intensité, voire en violence, au fil du récit avec, cerise sur le gâteau, une rarissime interprétation de Gabin en homme à la fois haïssable et amoindri. Un récit miroir comme on en fait peu.
    Someone7
    Someone7

    14 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 mai 2019
    Sur un scenario tiré au couteau, deux acteurs d'une parfaite justesse jouent sur les tourments de l'amour. Une réalisation impeccable accompagne ce petit chef d'œuvre de sensibilité, auquel un noir et blanc ajoute une nuance de nostalgie envers un cinéma de qualité que l'on devrait revisiter plus souvent.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    C'est à la fois le plus beau film de Decoin et la meilleure adaptation d'un roman de Simenon.
    Tragédie d'une noirceur rare, l'oeuvre est parcourue par un trouble perceptible et une atmosphère très soignée.
    Darrieux et Gabin y sont sublimes.
    Gablivildo62
    Gablivildo62

    2 abonnés 91 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 31 mai 2021
    Pas le meilleur film de Henri Decoin ni le meilleur rôle de Gabin. Je suis déçu, Decoin m'avait habitué à mieux : "Les amoureux sont seuls au monde", "Retour à l'aube", "Premier Rendez-vous"... On s'ennuie pendant 75 minutes. Le film s'emballe ensuite, ce qui le sauve de la médiocrité. A noter, un rôle atypique pour Gabin, celui d'un goujat, volage et mari violent.
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