Vraiment difficile de donner une note à ce Ghost in the shell. Le film nous présente la rencontre passionnante entre deux personnages, une cyborg en quête de son humanité (ou de ce qu'il en reste) et une intelligence artificielle qui, ayant acquis une conscience, cherche à accéder au statut d'être vivant. Les nombreuses questions philosophiques abordées ici (qu'est-ce qu'un être vivant, qu'est-ce qu'un être humain, qu'est-ce qui distingue chaque individu, quelle influence le corps a-t-il sur l'esprit...) le sont d'une manière tout à fait pertinente. On ressent clairement l'influence que ce film a exercé sur Matrix. Mais plus que de traiter de ces interrogations métaphysique, Ghost in the shell crée un univers futuriste étrange et fascinant (qui rappelle Blade Runner) : une ville terne, sale, défraichie, surchargée d'enseignes colorées, tentaculaire, avec des quartiers inondés laissés à l'abandon. Univers sublimé par une musique rituelle envoûtante. Malheureusement, Ghost in the shell est fortement pénalisé par deux éléments. Tout d'abord, le propos philosophique est embourbé dans une trame scénaristique obscure et inutilement complexe, propice à décourager le spectateur. Ensuite, le film est construit bizarrement : il prend le temps d'élaborer une ambiance fascinante, d'amener une réflexion intéressante, les vingt dernières minutes portent la tension à son comble, on assiste à la naissance d'un être nouveau et... c'est la fin. Le film est assez frustrant, il laisse un goût d'inachevé d'autant plus qu'il est assez court. Voilà, il y aurait encore beaucoup à dire, j'ai essayé de mettre l'essentiel. Malgré ses 10 ans, l'animation n'a pas trop mal vieilli, Ghost in the shell est un film à voir.