La trilogie Le Parrain fait partie de ces films ultra-cultes que j'ai honte de regarder seulement maintenant et sur lesquels on a déjà maintes fois tout dit, à un tel point que si je voulais faire une critique véritablement original sur le premier volet et déjà premier grand chef d'oeuvre de la trilogie (même si Le Parrain-Deuxième Partie reste le meilleur), je parlerais longuement de la vie de couple d'un figurant qu'on entraperçoit pendant quelques secondes dans une des nombreuses scènes du film, mais je ne pense pas que ce soit une solution très digne pour parler de quelque chose d'aussi grand que Le Parrain, et particulièrement pour cette première partie qui en plus d'introduire d'une façon grandiose la destinée de la famille Corleone bénéficie de la présence extrordinaire de Marlon Brando, qui a reçu un Oscar mérité pour ce film où il donne une prestation exemplaire de respect avec un accent italien culte depuis longtemps (même en voix française (et même pour sa fameuse réplique "Je vais lui faire une proposition qu'il ne pourra pas refuser")). Au niveau du reste du casting on touche aussi au grand art avec le personnage de Micheal Corleone, héros du deuxième épisode où il est toujours joué par Al Pacino qui y est ici encore un peu en déça, le scénario ne s'intéressant véritablement à son personnage qu'à la moitié du long-métrage, ce qui représente malgré tout quelque chose puisque le film dure environ trois heures, mais trois heures où on ne s'ennuie pas devant la mise en scène de Coppola. Et puisque nous parlions du scénario (qui reçut, lui aussi, un oscar), on peut ajouter que celui-ci est bien moins complexe que celui du deuxième opus et on peut dire qu'il ne regorge pas d'assez de grands rebondissements mais il garde bien assez de contenu dramatique, qui font du film bien plus qu'un simple film de gangsters, même s'il reste avec quelques autres un des meilleurs du genre. Et c'est là que je viens à ce qu'est vraiment la trilogie de Coppola, qui est non seulement un grand film de gangster qui se démarque aussi par un caractère plus subtil que beaucoup d'autre malgré le fait qu'il soit le plus sanglant de la série, mais aussi une grande tragédie familiale, et c'est le cas de le dire puisqu'ici on ne parle jamais de mafia ni de groupe criminel mais surtout de famille, même si à ce premier épisode Le Parrain n'est pas encore la grande fresque familiale que peut représenter la deuxième partie à mes yeux, même si, toujours à mes yeux, ce premier volet représente déjà beaucoup de choses, raison pour laquelle je le mettrerais presque à égalité avec le second. Le Parrain, 1ère Partie, c'est donc trois heures qui passe comme une seule avec une mise en scène sobre sans exagèrations avec des flashbacks ou autres procédés scénaristique faciles mais incroyablement accrocheuse avec une composition de plan exemplaire et une succession de scènes cultes, c'est un Marlon Brando d'anthologie, et aussi une gestion parfaite de ses effets brutaux et une très bonne utilisation de la violence graphique dans la mise en scène. Pour finir de vanter le statut de classique du Parrain- Première partie, je peux parler de la photographie, excellente même si moins bonne que dans le deuxième, dont la critique élogieuse ne va pas tarder, mais surtout de cette musique, une des musiques de films qui convient le plus à l'univers qu'elle dépeint par ses notes... Conclusion : Un des meilleurs films de gangster sous un fond de portrait de famille tragique sublimé par un scénario qui nous submerge, une bonne direction artistique, une incroyable direction d'acteurs (qui sera de nouveau prouvé par Le Parrain-Deuxième Partie (décidément, je ne parle que de lui), ou le personnage de Don Vito Corleone (joué donc ici par Marlon Brando) est magnifié une deuxième fois, cette fois par Robert De Niro), illuminée par une mise en scène très bonne (mention spéciale à la scène du double-assassinat au restaurant et à toutes les autres montées de violence du film)... Bref, ce n'est que le début de la trilogie Le Parrain, de Coppola...