Avis sur Les Amazones du Temple d'Or

Bon voilà un film fait à quatre mains : Alain Payet et Jésus Franco, il me semble d’ailleurs que cela se révèle, lorsqu’au générique de début on a un certain « Jess Franck présente », surement le pseudo de Franco, et au générique de fin un certain « Un film par James Gartner » ! Enfin, honnêtement il y a quelques bons côtés, mais alors tellement anecdotiques que le film ne s’en sort pas très bien. Faut dire qu’entre Payet, réalisateur porno, et Franco qui dans le registre aventure est d’une incapacité quasi-total, c’était mal barré.
Parmi les bons points quelques décors sympathiques. Le final notamment est agréablement exotique, il y a quelques paysages corrects, et une ambiance pas déplaisante aidé en partie par la photographie dans les extérieurs, qui s’avère claire et douce. En tout cas c’est valable pour la partie Franco, car la partie Payet est en revanche d’une mocheté effrayante. Autre bon point, les actrices qui passent l’intégralité du film topless (voir plus pour certaines). Cela plaira surtout au public masculin, surtout que visiblement tout est naturel chez ces dames, et même si c’est anecdotique, au moins on ne pourra reprocher au film d’avoir fait des Amazones consensuelles qui cachent leur pudeur avec deux lanières de cuir. Je crois que c’est à peu près tout de vraiment marquant, en dehors d’un rythme général passable, surtout pour un Jésus Franco.
Les mauvais points maintenant. Déjà le jeu des acteurs. Si l’actrice principale, Analia Ivars est mignonette et qu’elle semble vouloir bien faire, elle ne joue franchement pas bien, et manque de crédibilité face à ce qui lui arrive, surtout dans un film qui se veut ouvertement dramatique. Elle n’est pas beaucoup plus aidée par des seconds rôles à la masse, et pourtant composé d’acteurs plus rodés, notamment William Berger. Le summum restant quand même la leader des Amazones, qui nous livre une composition assez médiocre de femme borgne qui aime fouetter son prochain, et le Koukou du film. Le type de second rôle gonflant dans un film d’aventure, surtout lorsque ce n’est pas un acteur correct qui s’y colle. L’entrée en matière le concernant tient dans une sorte de gag lamentable, et pendant tout le reste du film ce sera du même niveau.
Autre mauvais point, l’histoire. L’idée de départ promet un film d’aventure, mais on se retrouve avec un truc assez atroce. Outre les vingt premières minutes qui sont d’une nullité totale et qui mette vraiment dans de mauvaise condition pour le reste du visionnage (la première scène est juste déplorable) dans une pseudo-copie de Tarzan à la sauce féminine, l’heure qui reste ne s’avère guère plus géniale. Si c’est un peu moins catastrophique, malgré tout on se coltine des aventures plus que clichées (tous les passages obligés sont là, notamment celui dans la tribu des sauvages), souvent risibles par le manque de budget, le manque de conviction des acteurs, la narration totalement linéaire, et généralement ridicule. C’est le souci, c’est que le film, se voulant sérieux mais étant raté, tend dangereusement à la bouffonnerie. La scène avec les piques et le fouet par exemple c’est du SM de supermarché ! De surcroit si le rythme n’est pas trop mal, le manque flagrant de vraies scènes d’action est pénible.
Visuellement, si quelques paysages sont réussis, la reconstitution est nulle. Le temple d’or c’est deux colonnes en papier mâché recouverte de peinture dorée, et sinon un pan de mur doré dans une caverne ! Les costumes sont minimalistes, et pourtant il ne convainc pas ! Les rares maquillages (notamment pour des cadavres) sont dignes de ceux d’une soirée Halloween dans l’école primaire du coin, et il n’y a aucuns effets sanglants et même pas une scène de sexe ! Je ne parle pas non plus de la mise en scène qui se vautre joyeusement. Faut dire que Payet n’a jamais rien fait dans le genre aventure et Franco a accumulé les échecs dans ce genre, étant incapable de donner la moindre allure à ses scènes. On notera aussi la bande son. Si un thème est plutôt bien vu, et il apparait à la fin, en revanche celui du début (le thème de la chevauchée des amazones) est totalement inapproprié, et est d’un manque de force impressionnant. Si tu veux plomber une scène, utilise ce thème !
Bon, clairement ce film c’est un succédané miséreux d’un métrage comme Allan Quatermain et al cité d’or. Tout est minimaliste. Alors pour être honnête il y a les quelques bons points que j’ai relevai au début, et j’insiste quand même sur le rythme pas désagréable du métrage qui le rend digeste en dépit de ses énormités. Mais bon, je ne peux pas décemment mettre une bonne note à ce film, et si je ne lui donne pas la plus mauvaise note, je ne peux pas monter au-dessus de 1.

J'entends les esprits chagrins nous dire en se pinçant le nez qu'il ne s'agirait là que d'un navet dont l'histoire servirait de prétexte pour nous montrer des jeunes femmes à poil ! Et bien non ! Certes les nudités sont belles et je ne ferais pas le Tartuffe, mais le film est bien loin d'être un navet, c'est au contraire une bonne série B dont le scénario n'a rien à envier aux film de jungles, aux péplums et autres aventures exotiques puisque le film mélange tous ces genres. Et le croirez-vous, les auteurs parviennent en fin de film à créer une véritable tension. La présence de la très belle Analia Ivars constitue un plus, il y a une belles scène de pure sadisme, un petit singe malin et une jolie musiquette. Du bon bis, quoi !