Avis sur The Prophecy : Uprising

Christopher Walken a fini par lacher la saga (on le comprend). Le film est un scénario décalqué du film Hidden. Reste une petite originalité lorsqu'on découvre qui aide le flic ultra caricaturé et la présence de la jolie Kari Wuhrer.

Prophecy 4 est donc l’avant dernier épisode de la saga, et honnêtement j’avais très peur avec Joel Soisson à la réalisation, le départ de Walken, bref, des mauvaises nouvelles en perspective. Et bien finalement si on ne remonte pas très haut, ce nouvel opus qui prend une direction différente s’avère acceptable, même si ce quatrième volet était sans nul doute dispensable.
Au casting on perd Walken mais on hérite de Sean Pertwee. Acteur plutôt solide, il se débrouille bien et compose en plus un personnage torturé qui lui va et qui lui permet de faire un jeu assez intense. Si ce n’est pas du tout le même style que Walken, néanmoins ça à son interêt aussi, avec un côté plus brut, plus réaliste. A ses côtés Kari Wuhrer se montre elle aussi largement honorable, et il y a quelques seconds rôles assez prestigieux, notamment Doug Bradley. Le petit loupé, mais surement que le rôle monolithique renforce cette impression c’est John Light. D’ailleurs son personnage n’est pas des plus compréhensibles et s’avère assez bancal. C’est le loupé du casting à mon sens.
Le scénario est trop alambiqué. Ça c’est certain, le film donne une impression de complexité inutile, de méandres qui n’en finisse plus, et à la fin on ne sait pas trop qui veut quoi, pourquoi ni comment. C’est assez regrettable car avec quelque chose de moins fouillis la narration aurait indéniablement gagné en qualité et le film aurait réellement pu s’installer honorablement dans la saga. Reste une fin soignée, de bons moments, un rythme qui tient la route, ce qui fait que Prophecy 4, si on lui pardonne son histoire brouillonne, est assez correct.
Mais le film se débrouille surtout bien visuellement. Sans casser la baraque avec sa réalisation trop téléfilmique et aux scènes « chocs » un peu tapageuses (la discussion dans le commissariat qui débouche sur une vitre qui éclate), Soisson ne démérite pas et soigne son ambiance. C’est le gros point positif de Prophecy 4, l’ambiance est très agréable. Le fait d’avoir tourné en Roumanie n’y ait sans doute pas pour rien. Les décors sont impeccables, avec des scènes réellement très belles (celle du pavillon en ruine, les vues d’églises orthodoxes), et la photographie, morne, triste, installe une atmosphère pesante qui fait réellement plaisir. Il y a des morceaux de bravoure (sublime séquence entre Light et Pertwee au milieu de nulle part) et c’est clairement ce qui fait monter ma note. A noter aussi que la parcimonie des effets spéciaux numériques est tout à fait appréciable. Dommage peut-être que celle des effets sanglants le soit aussi, mais enfin. C’est aussi un peu regrettable que la bande son n’est pas été à la hauteur du travail visuel, car une musique planante, aurait magnifiquement conclue le travail d’ambiance.
Enfin, Prophecy 4 est un film qui reste tout à fait acceptable, et qui fait un peu remonter Joël Soisson dans mon estime après de franches déconvenues. Avec une histoire bien mieux tenues, une réalisation plus ambitieuse, un Satan plus charismatique, et une bande son plus percutante je crois qu’on aurait pu trouver la qualité du premier. Modestement je resterai sur un 3 ici, mais on a du mieux par rapport à l’épisode 3.