Avis sur Shaft contre les trafiquants d'hommes

Shaft, toujours joué avec bagout par Richard Roundtree, change ici complétement de décor. Il délaisse New York pour Paris et l’Éthiopie dans un film cette fois-ci non plus réalisé par Gordon Parks mais par John Guillermin d'ailleurs Shaft contre les trafiquants d'hommes est plus tonique que les 2 premiers films qui m'avait surpris par leur mollesse. Et même si Shaft contre les trafiquants d'hommes se suit sans trop d'ennui l'ensemble a du mal à nous convaincre.

Personnellement, je le trouve bien meilleur que le deuxième et j'irai même jusqu'à dire meilleur que le premier : tout d'abord on a enfin un VRAI metteur en scène qui offre de bonnes scènes d'action et un scénario à la hauteur qui pour l'époque est sacrèment gonflé. De plus, on aborde rarement le sujet de l'esclavagisme moderne dans les films. Ici, on a un scénariste qui franchit pas mal de barrières et offre au personnage de Shaft une réelle stature de héros et pas d'anti héros comme dans les précédents volets. De plus, il y a davantage d'action et un humour qui fait mouche. Le fait de livrer le héros dans un environnement qui lui est totalement étrangé accentue la sympathie qu'on a pour lui. Au final on est avec tout au long de son périple. Quand en ce qui concerne les antagonistes, on ne peut de les détester : des capitalistes esclavagistes. Un film qui plairaît sûrement à Melenchon !

Un petit topo s'impose: Shaft opèra d'abord à Harlem dans « Les nuits rouges de Harlem », de Gordon Parks, et dans "Shaft's Big Score!", de Gordon Parks ègalement, avant de s'envoler ici pour l'Afrique dans une troisième mouture que rèalise John Guillermin! Dans les premiers films, Richard Roundtree affrontait son ennemi mortel, Bumpy Jonas, liè au milieu de la mafia et des trafiquants de drogue! Dans cette nouvelle enquête, Shaft se voit forcè d'aider une nation africaine à dèmanteler un rèseau de trafiquants d'esclaves! Autant dire qu'on s'èloigne de plus en plus du premier volet qui restera quoi qu'on en dise un classique de la blackxpotation avec pas mal de plans cultes! il suffit de voir l'affiche originale de ce "Shaft in Africa" pour comprendre qu'il faut voir ce polar naïf de la blackxpotation avec « amusement » même si Guillermin donne à son film une certaine conscience noire! Richard Roundtree ne peut rèsister au plaisir d'introduire dans l'histoire ces poursuites, ces coups de feu, ces cascades, ces bagarres, ces conquêtes qui ont fait sa popularitè! ça reste malgrè tout l'èpisode le plus faible de la trilogie avec dans le reste du casting Jacques Marin qui deviendra cèlèbre la même annèe en jouant l’èpicier collabo dans la septième compagnie...

Après un sublime premier épisode et un honnête deuxième épisode, Shaft ici perd énormément de sa superbe. L'idée de faire de Shaft, privé de Harlem, un esclave d'Afrique ne colle pas du tout avec le personnage. De plus, le film est par moment ennuyeux.
A voir mais sans plus.