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Acidus
728 abonnés
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4,0
Publiée le 17 novembre 2023
Dans "Contes cruels du Bushido", nous suivons une dynastie de samouraïs à travers près de 350 ans. Loin de l'image fantasmé du guerrier japonais, le film en dépeint un portrait plus réaliste et forcément moins "glamour". Malgré un léger sentiment de répétition, on prend plaisir à suivre cette famille à travers les siècles et ainsi voir les coutumes japonaises, les changements sociétaux,... D'autant plus que le long métrage est visuellement très beau avec une excellente mise en scène et une magnifique photographie. Pas le plus connu des films japonais de cette époque mais il mérite pourtant largement sa place à côté d'un film de Kobayashi ou de Kurosawa.
Pourtant auréolé de l'ours d'or au festival de Berlin en 1963, " contes cruels..." est un film rare sur les écrans hexagonaux, tout autant que la filmographie de son auteur.
Souvent considéré comme le meilleur opus de la filmographie de T.Imai, cineaste japonais de la seconde génération ( la première à ne pas avoir tourné à l'époque du muet), celle de Kurosawa.
Au travers d'un scénario qui ne révèle son véritable intérêt qu'à la fin ( celui de l'explication et des origines du tempérament et du caractère japonais), Imai propose de suivre le parcours d'une famille au cours de plusieurs siècles.
Critique radicale de la soumission et de l'exploitation des individus qui respectent un code de l'honneur qui est lui même bafoué lorsqu'on y regarde de plus près, c'est un opus ambitieux ( mais aussi imparfait) de Imai qui fut un cineaste engagé.
Formellement " contes cruels..." est finalement un film à sketches de qualité malheureusement inégale. Certains passages sont vraiment très accomplis tandis que d'autres laissent le sentiment de ne pas être suffisamment développés.
On a parfois voulu comparer " contes cruels..." avec " harakiri " de Kobayashi, bien que cette dernière référence soie beaucoup plus accomplie.
Néanmoins et malgré ses défauts ( fluidité des récits pas toujours au point, manque de didactisme et de développement de certaines histoires notamment), c'est un film que les amateurs de cinéma du patrimoine ne manqueront pas.
On a ici affaire à un œuvre particulièrement intéressante pour le spectateur européen en ce qu'il expose avec clarté les tréfonds de l'âme d'un peuple et d'une culture qui nous est très éloignée.
Porté par un souffle lyrique indéniable, ce film est un étonnant flash-back narrant les malheurs des ancêtres du personnage principal, principalement durant le Japon médiéval. Bénéficiant de beaux contrastes, la cinématographie en noir et blanc est particulièrement belle, tout comme la mise en scène d'Imai. On peut cependant regretter une certaine monotonie dans la narration, où les malheurs succèdent aux drames et où les héros demeurent incapables de tout soulèvement contre les différents oppresseurs.