Avis : Chromosome 3 - Page 2

Un très bon film d'horreur de David Cronnenberg. De l'angoisse, de l'épouvante, de l'horrifique, du sang, une matière extraterrestre.

Sixième long-métrage de Cronenberg, Chromosome 3 voit l’auteur canadien poursuivre sa voie vers un cinéma de plus en plus achevé et construit, notamment au niveau du scénario. Par ailleurs, il explore toujours le registre de la sexualité aux normes renversées et met ici pour la première fois en relation très claire le sexe et le psychisme. Comme toujours chez Cronenberg, tout est dit sur un mode métaphorique et le discours repose sur des armées de symboles présentant les obsessions de l’auteur. Les productions de l’esprit peuvent tuer : on est chez Goya, chez Freud aussi, évidemment.

Du propre aveu de son réalisateur, Chromosome 3 est l'un des films les plus insoutenables de David Cronenberg, ce qui n'est pas étonnant tant on voit que la fascination organique de l'auteur est à son apogée jusqu'à un final à en couper l'appétit ! Mais le film ne se limite pas qu'au gore quand on voit que les bons moments de flippe vont de paire avec une triste et radicale destruction familiale. C'est donc avec une force psychologique dévastatrice que Cronenberg signe son premier grand chef-d'oeuvre et impose son nom !

Que l’on aime ou que l’on n’aime pas, il faut quand reconnaître un truc: David Cronenberg a une putain d’imagination débordante. Qu’il nous ponde des réussites ou des bouses innommables, ses films ne ressemblent absolument pas à ce que l’on peut voir généralement. A l’image de ce « Chromosome 3 », dans lequel l’élément perturbateur, ou plutôt les éléments perturbateurs sont des gosses qui sont les cobayes d’un traitement inventé par un psychiatre. Mais bien entendu, il y a des complications… Malgré un pitch de base sortant de l’ordinaire, « Chromosome 3 » ne parvient pas à convaincre. En effet, le film souffre en particulier d’un découpage et d’un montage très chaotiques ne permettant pas de s’immerger complètement dans l’histoire. Il y a également trop de temps morts, de scènes dont on a rien à carrer. Et les acteurs sont assez médiocres et ne parviennent pas à se montrer crédibles dans les séquences décisives. Cependant, reconnaissons un truc: on vient pour voir du sang… et bien on en voit. On en voit par exemple lorsque la grand-mère et le grand père se font fracasser la tronche. L’une à coups de marteau et l’autre à coups de boules en verre. C’est du Cronenberg pur jus. C’est singulier.

Revisitant le thème de la nouvelle chair le film d'horreur de Cronenberg Chromosome 3 est probablement son genre de film le plus répandu avec des performances à la limite du ringard des monstres risibles et une histoire spirituelle bien qu'incroyablement idiote. Après une construction lente et hésitante jusqu'au final sans grand intérêt la vision est toujours unique et inquiétante mais en tant que pure expérience cinématographique plusieurs idées ne peuvent pas surmonter la grossièreté générale de cet effort. Il met également en scène des personnages frigides typiquement Cronenberg quelque peu détachés des émotions et de plus en plus troublés par cette déconnexion. Il introduit plusieurs thèmes concernant la maternité et le rôle du père tout en dirigeant une certaine vendetta personnelle mal ciblée sur les femmes dépeintes qui sont pleines de colère et d'intention destructrice. Néanmoins ces thèmes ne sont pas aussi profonds ou réfléchis que nécessaire tandis que l'impression générale de film d'horreur de qualité médiocre pardonne à ceux qui veulent éviter toute analyse plus profonde du sujet...

Un excellent Cronenberg, peut-être un peu trop didactique. Je lui cependant préfère Scanners, de la même époque et qui a une atmosphère tout à fait comparable.

Dès les premiers instants du film, j'ai trouvé le jeu des acteurs peu convaincant. L'intrigue se devine dès les premières scènes et est menée avec une lenteur exaspérante. Quelques idées certes, mais Cronenberg a fait largement mieux.

Quand il filme “Chromosome 3 » en 1979 après « Frissson » (1975) et « Rage » 1977), le canadien David Cronenberg s’est déjà taillé sa réputation de réalisateur transgressif ayant un goût prononcé pour la sexualité et les mutations génétiques via les expérimentations médicales. Il est alors au mieux de sa créativité qu’il poussera à son paroxysme d’efficacité narrative et visuelle jusqu’à « Faux-semblants » en 1988 avant de s’engager dans une voie plus abstraite voire absconse avec successivement, « Le festin nu » (1991), « Crash » (1996) puis « ExistenZ » (1999) . Une impasse qui l’amènera à changer radicalement son fusil d’épaule pour devenir plus conventionnel donc moins intéressant à de rares exceptions près (« Maps to the stars » en 2014). Le scénario de « Chromosome 3 » lui a été inspiré par son propre divorce qui l’a vu devoir lutter pour retrouver la garde de sa fille alors que sa femme était sous emprise sectaire. Le film est tout à la fois intrigant et dérangeant, Cronenberg n’ayant pas son pareil pour illustrer par des métaphores crues et « viscérales » les tourments de la psyché humaine. Ici un psychiatre (Oliver Reed) ayant poussé jusqu’à ses extrêmes limites l’analyse freudienne en faisant revivre leur trauma à ses patients. Lui-même à la manière de l’Actor’s Studio créant des jeux de rôles où il endosse le rôle des différents acteurs de la vie du sujet (ici Samantha Eggar) pour l’amener à faire ressurgir une colère qu’il avait refoulée au moment du trauma. Le tout est remarquablement mis en image et construit par Cronenberg qui s’empare avec dextérité du film de genre pour amener le spectateur à réfléchir en même temps qu’il se divertit. Un procédé dont le talentueux réalisateur a été maître tout au long d’une dizaine de films inoubliables, dont ce « Chromosome 3 » qui figure parmi les meilleurs d’entre eux.

Dans "The Brood", Cronenberg réunit toutes ses obsessions dans un seul et même film. En effet, de l'altération des corps ou de leurs transformations à la science expérimentale, tout est présent. L'univers enneigé du Canada propre aux premiers films du réalisateur et la musique effrayante d'Howard Shore cale parfaitement l'ambiance d'un film qui sombre petit à petit de plus en plus dans l'horreur de façon très efficace et avec un suspense haletant. Les effets spéciaux sont très réussis et Cronenberg mène ce polar horrifique d'une main de maître. On peut cependant reprocher au long métrage quelques longueurs à certains moments.

Ma neuvième incursion dans la filmographie de David Cronenberg et certainement l'un de ses films qui m'a le plus marqué à égalité avec son adaptation du roman de Stephen King "Dead zone" Un long-métrage d'épouvante très cérébral et psychanalytique dans lequel on retrouve les thématiques habituelles explorées par le réalisateur comme l'étude du corps humain sous un jour monstrueux. Un ensemble à l'atmosphère terriblement prégnante, malsaine servi par une mise en scène discrète mais magistrale et un casting qui a de l'allure avec notamment un Oliver Reed remarquable comme souvent ou Art Hindle qui s'avère plutôt intéressant dans le rôle principal. Une énorme sensation.

Quand on jette un œil sur toute l’étendue de la carrière de David Cronenberg, "Chromosome 3" est un long-métrage pouvant paraître assez anecdotique. En effet, nous étions alors en 1979 et le cinéaste canadien était déjà en train de se tailler une jolie réputation auprès des fans de films d’horreur gore. Il savait honorablement construire un scénario et une histoire puis hisser cette dernière à un niveau plus qu’acceptable. Pourtant "Chromosome 3" n’est pas si anecdotique que cela. C’est vrai qu’on a l’impression que l’œuvre a vraiment été bricolée en peu de temps et écrite à la va vite mais elle comporte déjà les prémices des films futurs de son auteur à savoir sa fascination pour les corps. Il nous parle aussi de la famille et des tensions récurrentes qui déchirent parents et enfant (le réalisateur était d’ailleurs en plein divorce au moment du tournage). Ajoutez à cela un suspense bien géré, des petits personnages monstrueux et (même si on pouvait en demander un peu plus…) quelques bonnes d’hémoglobine. L’interprétation est quant à elle moyenne mais on ne peut que rester bouche bée devant le charisme glacial d’Oliver Reed (d’ailleurs la première scène suffit instantanément à instaurer le malaise). Pas révolutionnaire mais efficace.

David Cronenberg n'a pas eu son pareil lorsqu’il se doit de nous compter des fables horrifiques, garnies de monstruosités et d'anomalies génétiques. "Chromosome 3" suit les larges sillons du noble style du Fantastique, reluquant un tantinet du côté de l’Épouvante par moment. Dôté d'un thème lugubre et intéressant (la refoulement des colères intérieures) , le film se voulait anxiogène et profondément réflexif. Malheureusement, le défi est plus ou moins raté, ou plutôt parait-il beaucoup moins efficient aujourd'hui qu'il a pu l'être en 1979. "Chromosome 3" accuse vraiment de son âge et se revêt d'un style ringard et poussiéreux. Ce coup de vieux est le grain de sable qui enraille l'engrenage tant les mécanismes utilisés sont datés, convenus et peu crédibles à l'heure d'un cinéma décomplexé et de plus en plus "spectaculaire". Au travers d'une mise en scène pourtant passionnée et réellement prenante, le scénario bataille vainement afin de vraiment démarrer, exister. Les protagonistes sont peu nombreux mais suffisamment stéréotypés afin de suffire à une intrigue peu complexe, mais pourtant intéressante. Le scénario entremêle les thèmes de l'évolution et des méthodes thérapeutiques dites "révolutionnaires" (fumisteries ou non?) , fruits d'un psychiatre qui s'identifie à différents proches du malade afin de l'aider à évacuer sa rage, ses peurs et son subconscient primitif. David Cronenberg tente de propulser son film par delà la simple dimension Fantastique; Le feeling est là mais les séquences ne sont pas assez recherchées afin que cette histoire démente surprenne et passionne. Aucun des acteurs n’impressionne, pas même Oliver Reed, implacable et énigmatique Psychiatre. Art Hindle, héros du film, est anodin et peu attachant, au même titre que Samantha Eggar, sa femme. Seul la jeune, terrifiante et très pale blondinette Cindy Hinds vaut le détour. L'ambiance est loin d'être nerveuse, saupoudrée de passages inutiles et qui tentent maladroitement d'embrouiller les pistes. Le dénouement est largement prévisible, et la scène clôturant le film est presque ridicule. Le film exhibe des effets spéciaux fades qui ,même à l’époque, auraient mérités plus de soin (notamment le masque des fillettes déformées). Critique des dégénérescences de la science psychiatrique moderne,avertissement des manipulations génétiques, "Chromosome 3" est hélas loin d'être aussi bluffant que son Synopsis laissait prévoir. Pas terrible donc. 10/20

Mieux réussi que "Scanners", "Chromosome 3" nous offre une histoire assez interessante malgré sa lenteur avant la fin surprenante mais pas extraordinaire. Quelques scènes sanglantes sont présentes mais là n'est pas l'élément principal du film, ce "Cronenberg" perd de l'action ce qu'il gagne en profondeur. Et ce n'est pas plus mal même si nos paupières peuvent s'alourdire durant le film à cause du manque de mouvement. Cet histoire de colère refoulée rend l'atmosphère du film assez sombre et une ambiance inquietante qui nous plonge dans un univers fantastique que Cronenberg aime faire. La mise reste donc réussie mais la vieillesse du film ne pourra pas satisfaire tout le monde et les scènes gores du film ne sauvent pas vraiment cet ensemble qui promettait, pourtant d'être cauchemardesque et effrayant. Un petit conte horrifique pour ceux qui aime le monde fantastique personnel de Cronenberg, le reste oublieront vite ce film qui garde pourtant son thème original et psychologique sur une intrigue maitrisé sans que la violence soit poussée à son paroxysme. 2.5/5

David Cronenberg nous a habitué à mieux dans sa carrière, beaucoup mieux. Pourtant, c'est bel et bien "Chromosome 3" (ainsi que "Rage") qui lui apportèrent une grande renommée, notamment grâce à sa faculté de pouvoir choquer le public. Il faut dire que, comme beaucoup de ses oeuvres, ce film n'a rien de conventionnel. Cronenberg a toujours eu ce talent pour rendre un film angoissant au possible, ici c'est en grande partie grâce à la bande son qui colle parfaitement à la situation d'ensemble. L'intrigue est malheureusement poussive, en particulier pendant la première heure où il ne se passe pas grand chose et où l'on a beaucoup de blabla pour rien. La dernière demi-heure est beaucoup plus rythmé avec quelques scènes cocasses et parfaitement gore et ce qui est étonnant c'est que malgré que le film date d'il y a plus de 30 ans (1979) et qu'il soit doté d'un budget ridicule (bon, 1,5 millions tout de même), celui-ci vieillit plutôt bien, malgré une interprétation et des personnages pas assez approfondis parfois.

Un très grand film, terrifiant, bouleversant, une reflexion troublante sur la psychyatrie,les réferences sont nombreuses(les contes de Grimm, Phè-dre,la vierge Marie)et font de ce film une exploration vertigineuses de l'inconscient humain collectif, certaines scènes sont d'une puissances émotionelles rares(le meutre de l'institutrice devant les enfants) et rendent le film perméable au temps.Une oeuvre démesurée et envoutante mais d'une profondeur surprenante.Magistral, le meilleur film de Cronemberg(avec Crash)