Disons le tout de suite, il ne s'agit pas d'un film qui va faire 6 millions d'entrées au box-office!
Primo, car il aborde un sujet grave : le suicide et plus précisément les raisons (nombreuses) qui ont poussé un collégien à mettre fin à ces jours, qu'il s'agisse de problèmes de la société japonaise, ou de problèmes personnels.
Le réalisateur n'évite aucun tabou, sans pour autant développer tous ces problèmes ni leur donner des solutions à l'emporte-pièce ou des leçons à ces concitoyens.
Il ne s'agit pas d'un film d'action : Makoto n'a rien d'un héros, c'est un enfant qui s'est "perdu" dans ce monde et n'a pas sût y trouver sa place. Il ne devient pas subitement l'idole de sa classe,
ni n'empêche une de ses camarades de classe de se prostituer
.
Il ne peux seulement essayer d'agir que sur sa propre destinée, ce qui est l'une des choses qu'il apprendra durant le film.
Secondo, c'est un animé japonais. Le réalisateur est un peu éclectique, après avoir réalisé un film pour les 6-8 ans, il met en scène un film plongé dans la banalité du Japon moderne, ultra-réaliste (les rues, gares, parcs existent certainement en vrai).
Le design est assez surprenant : de l'animation classique pour les personnages, mais des décors issus de procédés photographiques donnent une impression bizarre, à cheval entre documentaire et fiction. C'est voulu et reflète l'ambition de son auteur.
Enfin, si le film est une magnifique et très touchante, par sa simplicité, leçon de vie aux adolescents et adultes; il n'est pas mise en scène pour être apprécié par un large public. Il aurait fallu une mise en scène plus dynamique, des personnages plus sympathiques, une histoire certainement plus romancée et plus joyeuse [plus colorée diras t'on] malgré le sujet abordé.
Pour voir un film grand public, parlant des difficultés de l'adolescence, regardez plutôt le très charmant Kiki, la Petite Sorcière (1988) du grand Hayao Miyazaki.