Traiter du sport automobile au cinéma est un risque pour un réalisateur et pour ses acteurs. Le sport auto au cinéma a connu divers es fortunes. Dans les films les plus remarquables, on notera « Grand Prix », « Le Mans » ou encore « Senna », biopic documentaire, comme étant des réussites, à l’inverse de « Speed Racer », « Driven » ou « Michel Vaillant » qui ont crevé et se sont arrêtés sur le bord de la route.
Généralement le film de sport auto s’adresse à un public masculin, voire même jeune, avec des titres comme « Un amour de Coccinelle », mais avec Rush, que l’on soit un homme ou une femme, on ne reste pas insensible. Il ne faut pas être un passionné de Formule 1 pour regarder ce film, mais l’histoire de Niki Lauda est aussi connue que l’accident mortel d’Ayrton Senna, mais combien sommes-nous à connaître les circonstances de cet accident qui défigura le pilote autrichien ?
La rivalité entre James Hunt et Niki Lauda fait parti des plus grands duels de l’histoire de la F1, comme Senna et Prost, Schumacher et Hill et … Ron Howard nous raconte d’une façon surprenante la rivalité entre 2 pilotes d’exception. James Hunt, le playboy britannique insouciant pilotant comme il respire et face à lui, il y a Niki Lauda, le stratège autrichien qui révolutionna Ferrari lorsque celle-ci est en pleine restructuration.
Ron Howard a réussi le tour de force de nous bluffer avec cette histoire hors du commun. La F1 des années 70 nous montre une certaine insouciance à l’image de James Hunt et le début du professionnalisme comme nous le montre Niki Lauda. Le duo Hemsworth-Brühl est tout simplement grandiose. Chacun joue le rôle à la perfection et le mimétisme physique est totalement stupéfiant. Toute la force du film réside dans la rivalité et le respect de ces deux pilotes, et on notera également que le réalisateur ne privilégie aucun des 2 acteurs. On n’a pas un méchant et un gentil, comme on peut retrouver. Le métrage nous montre les points forts dans la carrière des deux champions et aussi les moments de faiblesse, de doute et de peur.
Chris Hemsworth nous montre qu’il ne sait pas que jouer du marteau (cf. à Thor) et rend son personnage de James Hunt, terriblement irresponsable mais tellement attachant. Daniel Brühl qui campe à merveille Niki Lauda nous livre une performance sans égale.
Si on connaît la filmographie de Ron Howard, on sait qu’il attache beaucoup d’intérêt au sens du détail et les scènes de courses sont d’un réalisme qui ont de quoi vous scotcher à votre siège. Lorsqu’on est dans le baquet de la Ferrari ou de la McLaren, on sent son cœur sortir de la poitrine. Émotions fortes garanties !
Un autre point fort du film, c’est sa bande originale. Hans Zimmer signe l’une de ses plus grandes BO depuis Batman Begins.
En bref, que l’on soit ou non passionné de Formule 1, on ne reste pas insensible. La performance de Daniel Brühl et de Chris Hemsworth sont tout simplement parfaites car l’un complète l’autre et vice versa. Une réalisation sans défaut de la part de Ron Howard fait de ce film l’un des chefs-d’œuvre moderne du cinéma.