Derniers Avis : Hemingway & Gellhorn - Page 2

Le couple Hemingway et Gellhorn fabuleusement incarné par Clive Owen et Nicole Kidman, qui nous font voyager dans le temps. On se retrouve au coeur d'une magnifique photographie, avec la guerre vu par un alcoolique un peu fou. On ne se lasse pas, on sent la vie qui habite ces 2 personnages, on les envie presque.

Comment dire ? Certes il y a de l’intrigue, de la violence, du sexe, de l’aventure et de l’évocation historique, mais justement… il y en a un peu trop et c’est ce malström qui a eu tendance à me lasser car on ne se captive en fait pour rien à cause de cet aspect fourretout. C’est magnifiquement joué, Clive Owen et Kidman sont impeccables rien à dire, mais techniquement le film n’est pas exempt de reproches. Le passage incessant entre la couleur et le noir et blanc fini par devenir pesant et les incrustations des personnages dans les films d’époques sont moyennement bien faits. Ce film souffre en fait d’être trop ambitieux, il a la prétention d’être le biopic d’Hemingway et celui de Martha Gellhorn, de couvrir plusieurs événements historiques majeurs, tout en relatant la romance entre ses deux êtres à travers une grande fresque et c’est un peu trop. On est souvent dans la caricature et j’imagine qu’il ne faut pas prendre pour argent comptant le portrait certainement très exagéré, qui est fait d’Hemingway. Pour couronner le tout le film est long sans être passionnant. Au final le film n’est pas mauvais, mais à trop vouloir tenter de décrire ce qui faisait la particularité de la relation qui unissaient Hemingway et Gellhorn, le réalisateur a un peu loupé son objectif.

Hemingway méritait mieux que ça! Owan caricature Ernest, non que l'acteur ne séduise pas, mais il peine à incarner l'Artiste expérimental, l'homme hypersensible sous une rudesse apparente. D'abord le détail morphologique, l'acteur est taillé comme un roseau (voir la scène ou il est dévêtu) alors qu'Hemingway était un sportif robuste et musclé. Hormis la "gueule" du moustachu nettement moins carré que celle de papa, Il ne livre au final qu'une copie édulcorée et manichéene du séducteur bon vivant et provocateur. J'aurai preféré dans le rôle un William Clark Gable, un Burt Lancaster ou un Sean Connery morts ou vifs! Ensuite, le scénario n'épargne aucun poncifs commerciaux et narratifs! les coups d'éclats d'Hem en public, les ébats sexuels, et pour finir les violentes disputes en privé. Enfin, le film se complait à évoquer la légende décadente du fort en gueule, du va t'en guerre et de l'acoolique à la Finca Vigia. Mais où sont les maîtres qu'Hem admirait : Twain, Tourgueniev, Maupassant, Tolstoï ou Joyce, ou est son travail de création artistique en solitaire, passons les fameux combats de boxe, les parties de pêche au gros, les courses de chevaux ou la corrida qui le fascinèrent, ou sont les rapports intimes qu'il entretenait avec les hommes et femmes de lettres de son temps... A part la guerre d'Espagne fusil au poing risible, où sont les folles équipées militaires auxquelles il a participé en Italie et en France, celles où il mettait sa vie en péril et que justifiait le désir d'être là ou l'action avait lieu peut-être par souci d'authenticité...

A la fin du film, je me suis replongé dans "en avoir... ou pas"--> voir le port de l'angoisse. Il aurait mieux valu adapté un roman comme "Paris est une fête" si c'était pour passer sous silence les plus belles années : Hadley qu'il regretta toute sa vie, les influences de Gertrude Stein et Sylvia Beach, les relations avec Ezra Pound, Scott Fitzgerald ou Marlène Dietrich...

Vous conviendrez que loin de me laisser sur ma faim, le film m'a coupé l'appétit. Lisez plutôt ses nouvelles auxquelles Hemingway attachait une importance plus grande qu'à ses romans parcequ'il obtenait une synthèse de l'imaginaire et de l'expérience vécue. Le mot de la fin à James Joyce : "C'est un paysan, grand et puissant, fort comme un buffle. Très sportif. Et prêt à vivre la vie qu'il écrivait. Il ne l'aurait jamais écrite si son corps ne lui avait pas permis de la vivre".

Philip Kaufman, le réalisateur de "L'Insoutenable Légèreté de l'être", nous donne enfin de ses nouvelles avec ce téléfilm très intéressant, sur cette figure encore trop méconnue du journalisme. On a également une image assez truculente de Hemingway jouée avec un plaisir évident par Owen Wilson. On peut avoir des réserves sur les détails historiques (Dos Passos est carrément qualifié de "lâche", aucun détail sur le prix Nobel de Hemingway, ni sur la mort de la compagne de Franck Capa pendant la guerre d'Espagne), et on aurait raison. Mais cela n'est sans doute pas le propos. Le fait est qu'on a ici un téléfilm instructif et plaisant, avec une bonne Nicole Kidman qui ne nous prive pas de sa plastique encore parfaite, et qui nous donne envie d'aller plus loin dans les détails de le vie étonnante de cette Gellhorn.

C'est un grand film ! D'aventure et l'histoire d'une grande passion amoureuse. L'image est belle, les acteurs attachants, on ne s'ennuie pas un instant.

je l'ai vu en anglais, l'importance de la campagne de COM est à la mesure de la médiocrité de ce film...Nicole Kidman est à contre emploi en femme libérée et exubérante, Clive Owen joue sans conviction, la mise en scène qui essaie d'intégrer un côté historique est grotesque, tout sonne faux, comme le visage de l'actrice. Pire qu'Australia, c'est dire...

Les critiques étaient mauvaises voire mitigées, mais j'ai bien aimé. Déjà avec le couple principal, mais également sur le style. La narration mélangée aux images d'archive, c'était chouette. Le sujet l'était aussi, le vieillissement en revanche était très mal fait. C'est un peu autodestructif, mais y a de belles citations et tout :'). Puis je connaissais pas du tout cette histoire donc je me sens plus culturée maintenant :'D.

Peut-être un peu trop long à certains moments, mais plutôt captivant. Un sujet intéressant dans le fond, un couple curieux, des pointes d'humour et d'émotion, et un duo d'acteurs tout simplement génial...

Après un démarrage un peu poussif, la magie opère et nous sommes embarqué à bord de la vie de ce Hemingway mis en scène de manière originale techniquement par Philip Kaufman. Ce dernier utilise avec brio l'incrustation d'images de nos héros dans des documents d'époque mêlant ainsi la fiction à la réalité et donnant une identité propre à ce film. Nicole Kidman sort elle de son registre habituel en présentant une Martha Gellhorn passionnée tout en mettant en avant le côté tumultueux et torride de ce personnage interprété sans pudeur. Ce film peut choquer par sa vision crue et réaliste sur fond des différentes guerres rencontrées et au final c'est cette interprétation qui donne un sens à cette oeuvre. A noter un jeu de Clive Owen juste et souvent possédé malgré le peu de ressemblance au premier abord de l'acteur avec l'homme qui aura révolutionné en son temps l'écriture romanesque américaine.