Leçon du jour : parfois, les critiques ont entièrement raison de descendre un film. Celui-ci en particulier (et encore, j’écris « film » dans un accès honteux de générosité). Je crois qu’il n’existe pas assez de mots dans le dictionnaire de la langue française pour décrire à quel point ce film est une daube monstrueuse. Croyez-moi, moi qui vénère quasiment Cloud Atlas et qui en conséquence attendais Jupiter : le destin de l’univers (mais quelle traduction formidable, c’est désespérant) avec beaucoup d’impatience, je tombe de très, très, très haut… Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ces mêmes réalisateurs, qui sont capable de faire un travail tellement remarquable au niveau du scénario et de la mise en scène, ont pu pondre un navet pareil. Là, au niveau du contenu il n’y a juste rien. RIEN. L’histoire et les personnages sont complètement débiles et prévisibles, vus et revus, soporifiques, et tous les synonymes associés, le tout vaguement organisé en trois actes (c’est censé être un space opera donc j’ose espérer que le principe des 3 actes n’est pas au hasard), un chez chaque membre de la noire noire noire famille Abrasax, actes qui sont reliés entre eux de manière très bancale et donnent lieu aux scènes les plus « remplissage » du film. Il n’y a rien chez les acteurs non plus, on peut leur créditer en moyenne en arrondissant à la décimale supérieure deux expressions faciales, et les voix françaises n’ont pas été beaucoup plus inspirées et nous insupportent avec ces accents russes à tout va (d’ailleurs je n’ai toujours pas compris pourquoi certaines personnages étaient russes, ça ne sert strictement à rien). Bon, rendons à César ce qui est à César, il n’y a pas « rien » tout le long du film. Premièrement, des placements produits, ça, on n’en manque bizarrement pas : la fille récure des toilettes dans une dizaine de scènes (dont la moitié sont inutiles) et économise pour s’acheter un télescope, mais elle a miraculeusement les moyens de se payer un iPhone dernier cri, mais bien sûr… Alors vous me direz, mais qu’est-ce qu’on en a à faire des placements produit, sauf que c’est un indicateur fort du pourcentage de manque de considération pour le spectateur et de désinvolture qu’il y a dans ce film. Deuxièmement, il y a des effets spéciaux, ô bonheur... sauf qu’au bout d’un moment on fait une overdose d’effets spéciaux. Tout paraît lisse, superficiel, in-crédible. Encore le principe des « bottes volantes » a un peu de classe, mais plus on en abuse, plus vite on s’en lasse. Et en plus, si déjà ils mettent des effets spéciaux dans les combats, ils pourraient faire en sorte que de un on y comprenne quelque chose (lesdits combats sont complètement chaotiques et partent en vrille, on ne comprend absolument pas ce qui se passe, qui fait quoi, on sait à peine qui est contre qui parce qu’ils ont tous des noms tout droit sortis du catalogue Ikea) et de deux de les rendre potables avec une musique un peu plus subtile et moins « il y a des cymbales, oh mon Dieu, c’est épique ! ». Alors du coup c’est drôle parce que dans le contenu il n’y a rien et dans la forme on est constamment dans l’exagération et le too much. Le dosage est basiquement inexistant (on le remarque d'ailleurs quand les personnages accumulent les répliques supposément amusantes mais c'est tellement lourd et répétitif qu'on a juste envie de faire comme l'autruche et s'enterrer le plus loin possible). Bon, je pense que j’en ai déjà suffisamment dit. Vous l’avez compris, et c’est d’autant plus regrettable que je trouve que les réalisateurs ont déjà fait de grandes et belles choses dans leur carrière, ce « film » est une déception gigantesque, une aberration totale et un navet sans nom.